La Grande Loge de France est la seule obédience maçonnique qui avait l'honneur de compter parmi ses membres six Compagnons de la Libération.
Ce qui est la conséquence logique de l'implication très forte - dès 1940 - des frères de la Grande Loge de France dans la Résistance, à commencer par celui qui doit donner l'exemple - le Grand Maître - Michel Dumesnil de Gramont, résistant de la 1ère heure, membre de plusieurs réseaux de Résistance dont Libération Sud avec D'Astier de la Vigerie et les époux Aubrac, qui sera à l'origine du décret du 15 décembre 1943 du Comité Français de Libération Nationale (CFLN) au nom du Gouvernement provisoire de la République Française, qui porte l’annulation de la loi du 13 août 1940 et des dispositions relatives aux sociétés secrètes.
De nombreux futurs Grands Maîtres de la Grande Loge de France furent des résistants actifs comme Georges Chadirat, Georges Hazan, Louis Doignon, Richard Dupuy, Pierre Simon (alors qu'il était très jeune!) ou ou Georges Marcou qui fut torturé et déporté au camp de Mauthausen en Autriche et ensuite à celui, voisin, de Gusen.
Mais revenons à nos Compagnons de la Libération auxquels la Grande Loge de France et le Suprême Conseil de France avaient rendu un vibrant hommage sur le thème de "La Force de l'engagement" le 31 mai 2022.
Ces Compagnons de la Libération sont Pierre Brossolette, Félix Eboué, Jean Cassou, Yvon Morandat, Thadhée Diffré et Hubert Germain qui fut le dernier Compagnon de la Libération vivant.
C'est au détour d'une conversation avec Philippe Langlet sur un point d'Histoire de la Grande Loge de France que François me dit qu'il lui semble se souvenir qu'un ancien membre de sa loge à Limoges a été également Compagnon de la Libération !
Vérification faite, c'est bien exact !!
Alors qui est donc François Tilly, ce 7ème Compagnon de la Libération membre de la Grande Loge de France ?
En deux mots :
François Tilly, né le 4 juillet 1910 à Morlaix dans le Finistère, mort le 16 avril 1983 à Limoges, est un officier et ingénieur mécanicien de la Marine marchande. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il s'engage dans la France libre et sert tour à tour dans les Forces navales françaises libres, dans les Forces aériennes françaises libres et dans les Forces françaises libres terrestres. Il se distingue particulièrement dans la campagne d'Italie et la bataille d'Alsace. Il est Compagnon de la Libération.
Biographie détaillée :
François Tilly naît à Morlaix dans le Finistère le 4 juillet 1910. Il entre à 17 ans dans la Marine marchande, en 1927, comme élève mécanicien.
Il sert sur différents navires, embarque notamment sur le Normandie en 1934 en tant qu'assistant mécanicien. Il devient chef mécanicien en 1938, et ingénieur mécanicien de 3e classe en 1939.
Au début de la Seconde Guerre mondiale en septembre 1939, François Tilly est mobilisé en tant qu'ingénieur mécanicien. Il est affecté à la défense du Havre, puis volontaire pour aider au départ lors de l'évacuation. Resté seul, il démolit un cargo abandonné et ouvre le feu sur une avant-garde allemande.
Ayant eu connaissance de l'Appel du 18 Juin par le général de Gaulle, il choisit d'y répondre et s'embarque le lendemain 19 juin pour l'Angleterre. Il œuvre alors pour les services secrets britanniques, jusqu'en novembre 1940. Dans les Forces navales françaises libres, il embarque comme ingénieur mécanicien sur le cuirassé Courbet jusqu'en février 1941. Chargé alors d'assurer la formation de mécaniciens sur corvettes et avisos, il crée en février 1941 une école de mécaniciens et chauffeurs, et dirige leur formation sur trois navires jusqu'en avril suivant.
Tilly passe ensuite dans l'armée de l'Air et exerce d'avril à novembre 1941 comme responsable de réparations sur les avions français en Angleterre. Après trois mois comme chef des machines du navire la Renoncule, il est nommé à partir de mars 1942 au Groupe de chasse Île-de-France (GC Ile-de-France), ou « squadron 240 », et prend part aux premiers vols de cette unité. Il y dirige le service moteur et la cellule armement, et se porte volontaire pour trois missions spéciales qu'il réussit. Chargé ensuite de la formation technique, il dirige l'école technique d'Emsworth à partir de janvier 1942 puis forme aux États-Unis le personnel technique français.
Préférant rejoindre une unité combattante, il est nommé au 1er régiment de fusiliers marins qu'il rejoint le 18 avril 1944 dans la campagne d'Italie où il commande en second le 4e escadron du 1er RFM. Il s'illustre au Monte Leucio le 24 mai 1944, puis est blessé par un obus deux semaines plus tard. Rétabli, il prend le 18 juin la place d'un chef de peloton tué et stoppe une contre-attaque ennemie en maintenant sa position sur un carrefour stratégique.
Tilly participe ensuite au débarquement de Provence en août 1944, à Cavalaire, et à la campagne pour la libération de la France. Il s'illustre à plusieurs reprises lors de la bataille d'Alsace. Commandant un sous-groupement blindé, il contribue le 24 et le 26 novembre à la prise du ballon d'Alsace ; le 28, il prend le commandement du groupement blindé en remplacement du commandant, et libère deux villages en capturant de nombreux Allemands, malgré une forte défense ennemie ; le lendemain, il s'empare de deux autres localités et termine de libérer la vallée de la Doller, jusqu'à Masevaux. Il continue à commander le groupement jusqu'à la fin de la guerre.
Il est créé Compagnon de la Libération par le décret du 7 mars 1945.
Après la guerre, il reprend son activité dans la Marine marchande, et devient ingénieur mécanicien principal. Il se retire ensuite en Dordogne, où il est maire de Jumilhac-le-Grand.
Il restera toute sa vie un fervent Gaulliste.
Atteint d’un cancer, François Tilly meurt le 16 avril 1983 à Limoges, où il est enterré.
François TILLY, frère de la Grande Loge de France.
En 1968 - après Mai 1968 - il a été enthousiasmé par une conférence de Richard Dupuy, alors Grand Maître de la Grande Loge de France, à Limoges. « La véritable Révolution intérieure c’est nous ! » disait Richard Dupuy.
François Tilly a voulu signer tout de suite mais on lui explique la procédure ! C'est un petit peu plus long que prévu.
Il devient quelques mois après Membre de la Loge N°706 « Les Disciples de Sadi Carnot » de la Grande Loge de France.
Initié le 5 mai 1969, avec trois autres frères.
Compagnon le 25 avril 1970
Maître le 17 avril 1971.
Philippe Langlet a en sa possession son tablier de Maître.
Comme tous les vrais héros de l'époque, François Tilly est retombé dans l'anonymat dès la fin de la guerre, reprenant ses activités professionnelles.
Il n'avait fait "que son devoir"...
Qu'un vibrant, émouvant et fraternel hommage lui soit rendu.
Jean-Laurent Turbet
Distinctions
Commandeur de la Légion d'Honneur.
Ordre de la Libération. Compagnon de la Libération par décret du 7 mars 19455.
Croix de guerre 1939-1945, quatre citations.
Médaille de la Résistance française Médaille de la Résistance française avec rosette, par décret du 31 mars 1947.
Commandeur de l'ordre du Mérite maritime.
Médaille commémorative des services volontaires dans la France libre.
Compagnon de la Libération (07/03/1945 01:01:01)Légion d'HonneurCroix de la LibérationCroix de Guerre 1939-45Médaille de la Résistance FrançaiseOrdre du Mérite MaritimeMédaille des Services...
https://www.ordredelaliberation.fr/fr/compagnons/francois-tilly
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https://www.jlturbet.net/article-pierre-brossolette-doit-entrer-au-pantheon-118107630.html
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