L'attentat a été commis dans une sandwicherie de l'ancienne gare routière de Tel-Aviv, une zone très fréquentée par les étrangers, pendant la Pâque juive.
L'explosion, qui a eu lieu en début d'après-midi, deux heures avant la session inaugurale du Parlement israélien (Knesset) nouvellement élu, est la première attaque-suicide menée en territoire israélien depuis que le Hamas a pris les rênes du gouvernement palestinien, il y a près de trois semaines.
L'attentat a été revendiqué par le Djihad islamique, comme les huit derniers attentats perpétrés en Israël.
Un attentat fait pour tuer le maximum d'innocents.
Le quartier très fréquenté de l'ancienne gare routière, où vivent de nombreux travailleurs étrangers et qui sert de point de rassemblement pour les taxis collectifs, était encore bouclé plusieurs heures après l'attentat. Des débris de vitres, soufflées par l'explosion, jonchaient les trottoirs, entre les étalages de fruits et de légumes. Le restaurant visé était comble au moment de l'explosion, alors que de nombreux Israéliens sont en vacances pour les fêtes de la Pâque juive. L'établissement avait déjà été la cible d'une attaque-suicide du Djihad islamique le 19 janvier, qui avait fait 20 blessés.
Le moment de l'attentat a été choisi de façon très précise pour permettre le maximum de victimes.
Le meurtrier : un jeune islamikaze de 16 ans.
Le Djihad islamique a distribué, en Cisjordanie, un enregistrement vidéo sur lequel on peut voir le meurtrier, un jeune islamikaze de 16 ans, Samir Hamad, qui lit son testament, le front ceint d'un bandeau noir et portant un fusil et un Coran. Le terroriste était originaire d'un village de la région de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie.
Il s'agit de l'attentat le plus meurtrier en Israël depuis celui commis le 31 août 2004 à Beersheva par le mouvement islamiste Hamas et qui avait fait 16 morts.
Deux français tués et une française blessée lors de l'attentat.
Nos deux compatriotes décédés sont deux binationaux franco-israéliens. Nous savons seulement pour l'instant qu'il s'agit d'un homme d'une quarantaine d'années "installé de longue date en Israël" et d'une touriste de 75 ans domiciliée en France, selon les informations données par le Quai d'Orsay.
Le ministère des Affaires étrangères a ajouté qu'une touriste française avait également été blessée dans cet attentat-suicide. Cette jeune femme serait cependant "hors de danger".
La réaction d'Israël.
A la suite de l'attentat, le premier ministre israélien en exercice, Ehoud Olmert, a affirmé qu'Israël "saurait riposter par les moyens qui s'imposent".
Dans la soirée de lundi, un avion israélien a tiré plusieurs missiles contre une fabrique de métaux à Zeitoun, un quartier de l'ouest de Gaza. Aucune victime n'a été signalée dans ce raid qui a fait d'importants dégâts matériels.
L'armée israélienne avait déjà bombardé à plusieurs reprises cette fabrique, la soupçonnant de confectionner des roquettes artisanales Qassam, tirées par les groupes armés palestiniens contre Israël. Un Palestinien avait été tué et deux autres blessés, lundi, à Beit Lahiye, dans le nord de la bande de Gaza, par un tir de l'artillerie israélienne qui visait un site de lancement de roquettes Qassam.
En riposte à l'attentat de Tel-Aviv, le ministre de la défense israélien, Shaul Mofaz, a proposé de durcir la répression contre le Djihad islamique, notamment en renforçant les opérations de "liquidations ciblées" contre les dirigeants et les militants de cette organisation. Ces recommandations devaient être présentées, mardi, à Ehoud Olmert.
La réaction de l'autorité palestinienne.
Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a condamné "l'attentat terroriste" de Tel-Aviv, estimant qu'il allait à l'encontre des intérêts palestiniens.
La réaction honteuse du Hamas.
Le porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri, a jugé, lui, que l'attaque était "un résultat naturel des crimes israéliens répétés contre notre peuple. L'occupant israélien porte la responsabilité de la poursuite de cette agression. Notre peuple a le droit d'utiliser tous les moyens à sa disposition pour se défendre", a-t-il ajouté. Conformément à ses positions antérieures, le mouvement terroriste ne condamne donc pas, et va même jusqu'à justifier de tels attentats criminels.
Les réactions dans le monde.
Dans un communiqué publié lundi par son porte-parole, le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan a condamné avec force le récent attentat suicide à la bombe à Tel Aviv. Il a appelé l'autorité palestinienne à prendre une position publique claire contre de tels actes de terrorisme injustifiables. Le secrétaire général a aussi appelé toutes les parties à remplir leurs obligations au regard du droit international, et à s'abstenir de toute action susceptible d'aggraver la situation.
"Il s'agit d'un acte de terrorisme méprisable qui n'a aucune excuse ni justification", a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche Scott McClellan.
"Nous condamnons fermement et sans réserve cette attaque sanglante lancée par des extrémistes qui ont une nouvelle fois porté atteinte à des innocents", a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué
Le président français Jacques Chirac condamne lundi "de la façon la plus catégorique" l'attentat-suicide contre un restaurant de Tel Aviv. "Plus que jamais, notre détermination à combattre le terrorisme demeure intacte. La France est aux côtés d'Israël dans cette nouvelle épreuve",écrit le chef de l'Etat au président israélien Moshe Katsav.
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a déclaré lundi qu'il s'opposait fermement aux attaques ciblant des civils palestiniens et israéliens. Le secrétaire de la Ligue Arabe a aussi appelé Israël et les Palestiniens à s'abstenir d'actes unilatéraux et à revenir à la table des négociations.
Toutes nos pensées vont d'abord aux parents des victimes de cet odieux attentat. Ils vont ensuite vers tous les isréliens, victimes toujours potentielles du terrorisme aveugle et meurtrier des islamikazes palestiniens.
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