Selon le Conseil représentatif des Institutions Juives de France Crif, les agressions physiques sont en hausse de 45% par rapport à 2005. Elles sont passées entre 2005 et 2006 de 77 à 112 et le mobile antisémite ne fait "aucun doute dans la quasi-totalité des cas".
Le Crif annonce aussi une hausse de 71% des insultes qui passent de 48 à 82. Les menaces restent quant à elles relativement stables (158 contre 148 en 2005).
Le Crif a fait état lundi, dans un communiqué, d'une forte hausse des actes antisémites en 2006, jugeant que "l'aspect essentiel et le plus inquiétant" réside dans une "augmentation de 45% des agressions physiques" contre les personnes. Notant que les actes antisémites ont reculé de 21% au dernier trimestre 2006, "tendance à la baisse" qui s'est maintenue en janvier 2007, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) voit l'avenir comme "incertain", eu égard aux "aléas qui pèsent sur l'actualité", et estime ainsi que "la vigilance doit demeurer entière".
Le Crif rappelle que le "Service de protection de la communauté juive (SPCJ) opère un recensement des actes antisémites sur la base des appels téléphoniques passés sur le numéro vert, complétée par un échange d'informations avec le ministère de l'Intérieur". Ainsi, en 2006, le SPCJ a enregistré 213 actions (contre 134 en 2005) soit une hausse de 40%, 158 menaces (contre 148 en 2005) soit une hausse de 7%, 371 actes (contre 300 en 2005) soit une hausse globale de 24%.
Taux global d'augmentation à 24%
"L'aspect essentiel et le plus inquiétant qui se dégage des chiffres concerne ceux des actes, actions et menaces contre les personnes qui sont à l'évidence les cibles premières de l'antisémitisme", note le Crif qui ajoute : "on observe une augmentation de 45% des agressions physiques qui passent entre 2005 et 2006 de 77 à 112 et une hausse de 71% des insultes qui passent quant à elles de 48 à 82". Pour le Crif, "cette tendance s'inscrit d'ailleurs dans celle de la hausse des violences contre les personnes, évoquée à propos des statistiques générales de la délinquance".
"Dans ce recensement, la forte augmentation des violences est relativement compensée par une certaine stabilité des menaces qui permet de maintenir le taux global d'augmentation à 24%", poursuit le Crif, qui souligne toutefois: "nous ne pouvons nous limiter à ce constat car un tag antisémite et une agression physique ne sauraient être tenus pour équivalents en termes de gravité".
Souvent à l'encontre de mineurs ou de jeunes
Le Crif rappelle que "le début de l'année 2006 a été dramatiquement marqué par l'assassinat d' Ilan Halimi. Mois après mois, la courbe annuelle a fait apparaître une hausse très nette des violences durant les mois de février et mars que nous interprétons comme des répercussions par sorte de mimétisme de cette affaire". Il juge par ailleurs que "les semaines de guerre entre Israël et le Hezbollah (guerre du Liban, ndlr) ont provoqué pendant l'été une augmentation des menaces qui s'est poursuivie pour se fondre dans une augmentation générale des actes en septembre et en octobre, mois de fêtes pendant lesquels la communauté juive est plus visible et le cas échéant ciblée". Ainsi "la tension n'est redescendue qu'en décembre, comme c'est d'ailleurs le cas chaque année".
Selon le Crif "les actes antisémites sont commis parfois avec une réelle détermination, parfois par simple opportunité" selon une "courbe aléatoire", de sorte que "des mois sans actualité particulière peuvent rester chargés en termes de violence antisémite", dénotant ainsi "une sorte de ‘bruit de fond' constant". S'agissant des agressions physiques, le Crif relève "une importante quantité de faits violents à l'encontre de mineurs ou de jeunes", le mobile antisémite ne faisant "aucun doute dans la quasi-totalité des cas" et aggravant parfois "le mobile crapuleux".
L'intégralité de l'analyse est accessible sur le lien suivant: http://www.crif.org/uploads/articles/fichiers/Rapport_Analyse_2006.pdf
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