"16 ans" c'est le spectacle événement créé par Pascal Rambert, le directeur du Théâtre National de Gennevilliers.
Six jeunes ados parlent ensemble des sujets essentiels de la jeunesse: l'amour, l'avenir, la vie...
Le journal "Le Parisien" met en lumière sur une page entière aujourd'hui ce nouveau spectacle qui va faire date.
Un spectacle à aller voir de toute urgence pour connaître les vedettes de demain, sur scène aujourd'hui !
Voici l'article du Parisien :
Le Théâtre de Gennevilliers met l’adolescence en scène
Six élèves des classes théâtre du lycée Renoir d’Asnières monteront sur la scène du Théâtre de Gennevilliers à partir de mardi. Thème de la pièce « 16ans » : l’adolescence.
Les uns sont affalés sur un canapé, jouant à la console. Les autres consultent leur profil Facebook alors que résonne « Crazy » de Gnarls Barkley. Nous ne sommes pas dans un appartement où des ados tuent le temps pendant les vacances, mais sur le plateau du Théâtre de Gennevilliers où Pascal Rambert, directeur des lieux et metteur en scène, travaille avec les jeunes comédiens de « 16 Ans », pièce qui sera présentée du 1er au 19 mars. Sélectionnés parmi une soixantaine d’élèves des classes théâtre du lycée Renoir d’Asnières, Celia, Adja, Elliott, Emma, Mickaël et Yassin, qui avaient l’âge de leur rôle quand ils ont commencé les répétitions, se retrouvent régulièrement depuis le mois de novembre. Ces derniers temps, le rythme est soutenu, avec des cessions de six heures par jour.
Dans cette création, les comédiens sont censés répéter « les Acteurs de bonne foi » de Marivaux. Les répliques de ce classique sont les seules qu’ils ont apprises, laissant une place importante à l’improvisation. Une pièce dans la pièce donc, ou plutôt un prétexte pour aborder les problématiques de l’adolescence. En leur laissant une liberté inédite.
« Ils ont choisi les thèmes, le décor, la musique, les costumes, souligne Pascal Rambert, lui-même père d’un ado de 17 ans. Il y a un fil conducteur, mais chaque soir la pièce sera différente. Je crée les conditions de leur propre liberté. Je veux surtout qu’ils restent eux-mêmes. »
Côté public, les ados seront majoritaires puisque de nombreux établissements des Hauts-de-Seine ont déjà réservé leurs places. Au départ, Pascal Rambert voulait même interdire le spectacle aux plus de 18 ans! « Je voulais créer une pièce avec des ados qui s’adressent à d’autres ados, explique-t-il. Le spectacle est à regarder comme si on ouvrait une porte sur le réel. » Le choix de Marivaux permet aux comédiens d’explorer les thèmes de l’amour et de la jalousie, qui font partie des préoccupations des lycéens. Emma doit jouer Colette qui se laisse séduire par le personnage de Merlin (Elliott), ce qui rend jaloux Mickaël, le petit ami d’Emma dans la « vraie vie », le jeune homme trouvant que sa douce prend son rôle un peu trop au sérieux. Du Marivaux plus vrai que nature où la réalité se mêle à la fiction.
« Je sais bien que les metteurs en scène disent que pour interpréter un personnage, il faut le vivre, mais là tu vas trop loin », confie Mickaël à Emma, tout en lui massant les épaules. Pascal Rambert se marre et s’approche du couple pour leur chuchoter : « C’est super ça, faut le garder, j’adore! »
Le Parisien
° L'article du Parisien en version pdf
° Pour réserver :
Théâtre de Gennevilliers, 41, avenue des Grésillons.
Du 1er au 19 mars, tous les jours à 19h30, relâche lundi, mercredi et dimanche.
Place de 7 à 15 €.
Réservations au 01.41.32.26.26 et sur www.theatre2gennevilliers.com.
° L'article du Parisien en version pdf
° On en parle aussi :
° Sur le site de Vallée Culture.
° Des infos sur le site du Théâtre de Gennevilliers :
« 16 ans » cʼest du théâtre pour des adolescents fait par des adolescents avec des préoccupations dʼadolescents : peur, timidité, désir, attente, incompréhension, revanche, méchanceté, désespoir, panique, inquiétude, tranquillité, désamour, amour, ennui. Des préoccupations de début dʼêtres humains pour la première fois mises en jeu face au groupe. A soi. Face au bien aimé ou à la bien aimée. Des premières verbalisations drôles et difficiles. Des gestes pas plus simples. Des groupes dʼadolescents ça ressemble à des bancs de poissons. Ça reste serré. Ça forme un grand corps mou et maladroit. Ça sent mauvais. Ça reste ensemble. Ce nʼest pas laid. Cʼest de la vitalité inquiète. Cʼest beau. Ici ça se retrouve le soir autour dʼun scooter. Ça parle. Ça sʼattrape. Ça se serre. Ça se repousse. Ça hurle. Ça rigole. Ça danse bizarrement. Ça pleurniche. Ça a des rêves. Ca se retrouve pour sʼembrasser avec la langue. Ça se retrouve pour répéter pour leur classe de français une pièce de théâtre pour le bac. Cʼest dʼaccord sur rien. Sur comment parler. Se tenir. Jouer. Interpréter. Ça arrive quand même à quelque chose. Ça a des idées et ces idées ne sont pas stupides du tout. Ça met en place un monde : le leur. Un début de nouveau monde fait par un nouveau début dʼêtres humains à leur début. — Pascal Rambert
° Entretien avec Pascal Rambert :
Quelles idées sont à l’origine de ce projet ?
C’est une pièce que je fais avec des adolescents qui ne sont évidemment pas des acteurs. J’aime travailler sur ces parcelles d’authenticité qui parcourent une représentation mettant en présence des corps non préparés. C’est aussi un théâtre interdit aux plus de 18 ans. Je veux qu’il n’y ait que des ados dans la salle… ni professeurs, ni adultes comme spectateurs*. Et il se passe ce qu’il se passe mais c’est quelque chose qu’ils vivent entre eux, sans la présence de témoins extérieurs à leur génération.
Pourquoi des adolescents ?
Les groupes d’adolescents, ça ressemble à des bancs de poissons. Ça reste serré. Ça forme un grand corps mou et maladroit. Ça sent mauvais. Ça reste ensemble. Ce n’est pas laid. C’est de la vitalité inquiète. C’est beau. Ici ça se retrouve le soir autour d’un scooter. Ça parle. Ça s’attrape. Ça se serre. Ça se repousse. Ça hurle. Ça rigole. Ça danse bizarrement. Ça pleurniche. Ça a des rêves. Ça se retrouve pour s’embrasser avec la langue. Ça se retrouve pour répéter pour leur classe de français une pièce de théâtre pour le bac. C’est d’accord sur rien. Sur comment parler. Se tenir. Jouer. Interpréter. Ça arrive quand même à quelque chose. Ça a des idées et ces idées ne sont pas stupides du tout. Ça met en place un monde : le leur. Un début de nouveau monde fait par un nouveau début d’êtres humains à leur début.
* En effet, toutes les représentations « scolaires » se jouent entre adolescents. Les «tout public» que nous programmons accueillent avec plaisir toutes les générations.
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