Shaul Mofaz, le ministre de la défense israélien, rejoint à son tour Ariel Sharom et Kadima
M. Mofaz est considéré comme l'un des alliés du premier ministre et a supervisé son plan de retrait de la bande de Gaza achevé en septembre. Selon la radio, M. Sharon aurait offert au ministre de la défense de le garder à son poste si son parti remportait les élections du 28 mars, ce qu'incitent à penser les sondages. Samuel Dahan, porte-parole de Kadima, a confirmé que M. Mofaz rejoignait le parti, sans confirmer les informations de Radio Israël sur un possible accord conclu avec Ariel Sharon.
Désormais seuls l'ancien premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministre des affaires étrangères Sylvan Shalom apparaissent comme des prétendants sérieux à la direction du Likoud dont les primaires se tiendront le 19 décembre. Sylvan Shalom a estimé que la décision de Shaul Mofaz, candidat un temps à la présidence du Likoud, était motivée par son "incapacité à remporter" celle-ci."Nous avons constaté une importante baisse de popularité de M. Mofaz dans les sondages et ceci l'aurait poussé à prendre cette décision", a-t-il ajouté.
"UNE PROFONDE CRISE IDÉOLOGIQUE"
M. Shalom reconnait toutefois que ce nouveau départ risque d'exacerber la crise au sein du parti. "Le Likoud traverse une crise qui ne peut être ignorée, nous devons réfléchir prudemment à qui va sortir le parti de la crise", a souligné M. Shalom. Les sondages témoignent aussi des difficultés du Likoud depuis le départ d'Ariel Sharon : un sondage publié vendredi par le Yédiot Aharonot accorde 39 sièges au Kadima de M. Sharon, contre 23 pour les travaillistes et seulement 13 sièges pour le Likoud, à 109 jours des élections législatives.
Autre symbole de cette crise, le départ pour Kadima du ministre sans portefeuille Tzahi Hanegbi qui assurait l'intérim de la direction du parti en tant que président de son comité central. Cette défection d'un responsable pourtant idéologiquement plus proche de M. Netanyahu que de M. Sharon avait déjà été perçue par Yediot Aharonot comme "le dernier clou planté sur le cercueil du Likoud". "Lui parti, on peut dire que c'est la fin, que la crise n'est pas seulement une question de personne. Il s'agit d'une profonde crise idéologique", écrit Eitan Haber, l'une des grandes plumes du journal. "C'est une profonde crise idéologique qui se traduit par l'abandon d'un rêve vieux de 80 ans, l'abandon d'une idéologie nationaliste dans laquelle plusieurs générations avaient grandi et pour laquelle beaucoup avait payé de leur vie", poursuit l'article.
Le Likoud est né en 1973 sous l'impulsion de M. Sharon de la fusion de quatre formations de droite faisant voeu de fidélité à Eretz Israël, Israël dans ses frontières bibliques incluant la Cisjordanie et Gaza. Arrivé au pouvoir en 1977 avec Menahem Begin, le Likoud n'aura depuis abandonné les commandes du pouvoir que pendant 7 années - sur 28.
Source : Le Monde
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