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Le Blog des Spiritualités

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Pour qui votent les catholiques: Sarko, le candidat des cathos.

Publié par Jean-Laurent Turbet sur 6 Mars 2007, 15:34pm

Catégories : #Chroniques de livres.

Voici un article paru dans le journal La Croix et qui indique, d'après un sondage Ifop, les préférences des catholiques français pour la prochaine élection présidentielle.
 
 
Pour qui votent les catholiques

Plus ils sont pratiquants, plus les catholiques envisagent de voter pour Nicolas Sarkozy. Surprise : François Bayrou, malgré sa belle percée, ne séduit guère plus les catholiques que l'ensemble des Français.  Ce sondage annonce un retour probable du vote utile

Le sondage qu'a réalisé l'Ifop pour La Croix, à moins de deux mois de l'élection présidentielle, offre une lecture passionnante de l'état de l'opinion. D'abord sur les intentions de vote des Français qui se déclarent catholiques, il a été réalisé pour celà, ensuite sur la manière dont l'ensemble des Français jugent actuellement les candidats potentiels.

Le premier enseignement, qui n'est pas en soi une surprise, est le vote très marqué à droite, dès le premier tour, des catholiques (51 %, sans compter François Bayrou) ; c'est encore plus net pour les catholiques pratiquants (62 %, sans Bayrou).

À noter également une «surcote» de Jean-Marie Le Pen et Philippe de Villiers : à eux deux, alors qu'ils n'obtiendraient que 14 % de l'ensemble des Français, ils captent 20 % des catholiques pratiquants, probablement chez les plus identitaires, qui critiquent Nicolas Sarkozy pour son attitude sur la Turquie et ses efforts en vue d'intégrer les musulmans de France.

«Droitisation» spectaculaire au second tour

C'est dire qu'il ne reste pas un grand espace pour la gauche chez les catholiques déclarés. C'est le deuxième enseignement : Ségolène Royal n'obtiendrait que 22 % des voix catholiques (16% pour les pratiquants), alors qu'elle serait actuellement à 27 % pour l'ensemble des Français.

Les catholiques de gauche n'ont plus de porte-voix, et les seuls élus qui évoquent un lien personnel entre leur foi et leur engagement sont plutôt à droite : cela se traduit dans les intentions de vote. Enfin, les catholiques altermondialistes semblent avoir délaissé les candidats de l'extrême gauche.

Cette «droitisation» de l'électorat catholique est spectaculaire au second tour, avec un score de 60 % pour Nicolas Sarkozy chez les catholiques en général et de 72 % chez les catholiques pratiquants. Incontestablement, le candidat de l'UMP colle avec la France catholique traditionnelle ; il a même réussi à attirer une partie de l'électorat qui avait voté Le Pen en 2002. Près de 32 % de ces électeurs frontistes de 2002 retournent vers une droite classique, et Jean-Marie Le Pen ne retrouve actuellement que 56 % de ses électeurs d'il y a cinq ans.

Le glas d'un vote démocrate-chrétien

C'est le troisième enseignement de ce sondage. Nicolas Sarkozy réussit d'excellents scores chez les catholiques (33 % au premier tour, alors que Jacques Chirac n'obtenait que 25 % il y a cinq ans, chez le même sondeur) et surtout chez les pratiquants (42 %).

C'est probablement l'effet de ses prises de position sur la fiscalité, le travail, l'effort, l'homoparentalité, et de ses déclarations sur sa foi catholique, clairement revendiquée. Même s'il ne retrouve pas toutes les voix des catholiques pratiquants - on a souligné que Le Pen et De Villiers en bloquaient 20 % -, il fait de bien meilleurs scores que Jacques Chirac il y a cinq ans.

Nicolas Sarkozy semble bénéficier aussi du ralliement de Christine Boutin, et il a apparemment récupéré l'électorat de droite qui était en rupture avec le gaullisme et le RPR. Un chiffre l'indique : 21 % des électeurs UDF choisissent Sarkozy et non pas François Bayrou, qu'ils doivent trouver trop à gauche depuis ses appels à un «Delors jeune».

Voilà le quatrième enseignement de notre sondage : le score de François Bayrou sonne le glas d'un vote démocrate-chrétien. Il est certes en bien meilleure position qu'en 2002, aussi bien pour l'ensemble des Français (18 % des intentions de vote) que chez les catholiques (19 %, et 18 % chez les pratiquants), précisément là où l'on aurait pu attendre un bien meilleur score.

Refus d'un éparpillement des voix

C'est la conséquence de ce que nous écrivions plus haut : l'électorat catholique se dit de droite, et la droite, aujourd'hui, c'est Sarkozy. La pensée sociale catholique ne suggère même plus une voie centriste. René Rémond l'expliquait en ces termes : «L'expression publique du christianisme se réduit à quelques éléments issus de la tendance intégraliste. Comme il est politiquement non correct de se réclamer en politique de la foi en Jésus-Christ, seuls les plus convaincus le font.» Or, François Bayrou parle très peu de sa foi car, explique-t-il, «la politique ne peut être réduite à une religion». Le président de l'UDF a toujours craint d'être assimilé à la démocratie chrétienne.

De ce fait, les catholiques pratiquants ne se retrouvent pas autant qu'on aurait pu le penser derrière sa candidature. Il ne doit son bon score (18 %) qu'à un déplacement de voix venant de la gauche. Jérôme Fourquet, directeur adjoint du département Opinion de l'Ifop, dit avoir repéré le début de ce mouvement de voix socialistes vers François Bayrou au moment de son vote de la censure du gouvernement Villepin, de ses prises de position sur le refus de vente des autoroutes et de son vote sur la Sécurité sociale.

Enfin, notre sondage donne une indication importante pour la suite de la compétition. Il annonce dès maintenant le refus d'un éparpillement des voix vers des candidatures de témoignage, surtout à gauche. Les quatre principaux candidats rassemblent 85 % des intentions de vote, alors qu'en 2002 ils n'obtenaient que 60 % - aussi bien dans notre sondage d'intentions de vote de l'époque que le 21 avril. C'est peut-être l'un des principaux enseignements de ce sondage : le retour du vote utile.

Dominique GERBAUD

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