
Le Goncourt a été décerné à M. Littell au premier tour, par sept voix contre trois, a précisé le jury au restaurant Drouant, à Paris. Ecrit en français, ce roman de neuf cents pages, publié chez Gallimard, s'est déjà vendu à près de deux cent cinquante mille exemplaires. Il se présente comme la confession d'un ancien officier SS, Max Aue, qui décrit sans remords les atrocités qu'il a commises sur le front de l'Est. Ce livre sulfureux a provoqué l'enthousiasme de la quasi-totalité de la critique, mais aussi un début de polémique, sur les dangers de faire d'un nazi le héros d'une fiction littéraire.
SÉLECTION AUX SIX PRIX LITTÉRAIRES
Trois autres titres, Marilyn, dernières séances de Michel Schneider, L'amant en culottes courtes d'Alain Fleischer, et Ouest de François Vallejo, étaient en compétition pour le Goncourt. Le roman de M. Littell était lui séléctionné pour les six grands prix littéraire de l'automne. De Barcelone, où il habite, l'écrivain s'est déclaré indifférent à ces prix.
Né en 1967 à New York, il est le fils du journaliste et écrivain américain Robert Littell, spécialiste du roman d'espionnage. Il a parcouru les zones de conflit pendant quinze ans, pour le compte d'organisations humanitaires, avant de se consacrer à la rédaction de son roman.
LE RENAUDOT À MABANCKOU
Le prix Renaudot a été attribué à Alain Mabanckou, auteur franco-congolais de Mémoires de porc-épic. Il a lui été choisi au dixième tour, par six voix contre cinq, par le jury du Renaudot. Congolais de naissance, francophone de nature et Américain d'adoption, M. Mabanckou enseigne depuis 2002 la littérature francophone aux Etats-Unis, à la prestigieuse université de Californie-Los Angeles. En 2005, son roman Verre cassé figurait déjà dans la dernière sélection du Renaudot. Il a obtenu plusieurs récompenses, dont le prix RFO du roman.
Mémoires de porc-épic était lui en compétition avec quatre autres titres : La Maison aux orties de Vénus Khoury-Ghata, Voici venir le fiancé de Gabriel Matzneff, Disparaître d'Olivier et Patrick Poivre d'Arvor et le Marilyn de Michel Schneider.
"Les Bienveillantes, bien entendu. Le jury Goncourt se serait déconsidéré s'il n'avait pas couronné le roman de Jonathan Littell. Ça n'aurait pas été la première fois?" Retrouvez la suite de la note de Pierre Assouline sur son blog "La république des lettres".
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