On l'a appris hier seulement, mais une jeune lycéenne française d'origine algérienne
de 18 ans a été grièvement blessée par sa mère avec la complicité de ses deux soeurs de 14 et 16 ans le 4 novembre dernier.
Selon la Police, la jeune fille est enlevée
en voiture par sa famille alors qu'elle habite depuis une semaine avec son petit ami (non musulman), comme elle élève de terminale dans un lycée toulonnais.
La jeune fille, qui a été enlevée et séquestrée quelques heures, a eu le
visage et l’abdomen lacérés par un couteau. Forcée à rentrer au domicile familial situé dans un quartier excentré de Toulon, elle y subit des violences. La mère (âgée de 52 ans et de
nationalité algérienne) a utilisé un couteau et marqué sa fille au visage, sur les deux joues. Avec la lame, elle a également tracé les lettres U, T et E sur le ventre de la jeune femme. Enfin,
elle lui a glissé le couteau au niveau du sexe, lui faisant une légère entaille.
Heureusement, la jeune victime a réussi à prendre la fuite et s’est présentée vers 01H00 au commissariat central de Toulon pour déposer plainte.
Le parquet de Toulon a ouvert une information judiciaire pour «enlèvement, séquestration, violences aggravées», confiée au juge d’instruction Jean-Pierre
Buffoni.
La mère et les deux soeurs, qui ont fini par reconnaître les faits après prolongation de leur garde à vue, ont été remises en liberté sous contrôle judiciaire avec obligation de pointer toutes
les semaines au commissariat et confiscation de leur passeport
Je souhaite tout d'abord apporter tout mon soutien à la jeune victime qui va, je l'espère, pouvoir vivre dorénavant une vie normale avec la personne de son choix
Au delà de ce cas particulier particulièrement dramatique, plusieurs questions se posent.
Tout d'abord la question des mariages forcés. On estime à plusieurs centaines voire
plusieurs milliers de cas de mariages forcés (souvent à l'occasion de "vacances" au pays), essentiellement pour des jeunes filles dont les parents viennent de pays étrangers (Afrique du Nord,
Afrique, parfois continent Indien, voire Asie).
J'espère que cette affaire incitera les jeunes filles dont les parents mettent sur elles des pressions intolérables à dénoncer plus rapidement cet état de fait et à se rendre dans des structures
qui pourront les accueillir de façon convenable.
Ensuite vient la question des violences familiales lorsque les parents veulent imposer un choix de vie (souvent c'est vrai un choix de partenaire) et qu'ils exercent des pressions psychologiques
fortes voire des violences qui peuvent aboutir à des cas de barbarie comme dans le cas de cette jeune toulonnaise.
La ligne est ténue entre le désir de voir se perpétrer une tradition familale ou religieuse (ou les deux) et le désir de l'enfant de suivre sa propre voie : la limite c'est la contrainte et
encore plus les violences. Là la frontière de l'inacceptable est franchie.
En cas de violence familiale la justice doit être exemplaire. Notre démocratie ne peut et ne doit laisser croire qu'une tradition venant d'un pays d'origine, fut-elle multiséculaire, ou
que les préceptes d'une religion, fut-elle pratiquée par un grand nombre de nos concitoyens, pourrait se substituer à la Loi de la République.
La fanatisme religieux allié à des traditions archaïques clairement incompatibles avec notre conception du vivre ensemble doivent être combattus sévèrement par tous les démocrates et les
républicains.
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