La Grande Loge Nationale Française est la seule obédience maçonnique française reconnue par la Grande Loge Unie d'Angleterre. Elle revendique 40 000 membres. Les frères de la GNLF ne reçoivent pas les membres des atres obédiences maçonniques françaises.
Voici l'article de Nice Matin :
François Stifani, grand maître : «Les dérives appartiennent au passé».
A Cannes, boulevard de la République, le double temple de la Grande Loge Nationale Française a, vu de l'extérieur, tout d'un énigmatique club privé. A l'intérieur, en revanche, pas de doute. Miroir, marbre noir brésilien, fresques, salles de « culte » et d'agapes : on est bien dans l'antre, très jalonné de repères à chaque niveau de la GLNF. Qui, aujourd'hui, à Sophia Antipolis, organise la tenue de la Grande loge provinciale Alpes-Corse-Méditerranée. La plus importante de France, en effectifs, avec 3 300 frères sur les 40 000 de la GLNF dans tout l'Hexagone.
Grand maître national, François Stifani, avocat, l'a d'ailleurs dirigée, lui qui habite Antibes. Il est accompagné de Jean-Charles Foellner, Grand maître provincial.
Qu'est-ce qui fait votre différence avec les autres ordres loges maçonniques ?
Au départ, nous sommes tous les héritiers des bâtisseurs de cathédrales. Qui, sans être des gens d'église, ont eu le sens du sacré. Et puis, l'histoire de France a pesé dans nos itinéraires jusqu'à constituer plusieurs branches.
Avec le débat sur la laïcité comme une des causes majeures de cet éparpillement ?
Oui. Alors que le Grand Orient - et je ne jette aucun anathème contre lui - s'implique
directement dans les questions de société, notre ordre demeure d'abord initiatique. On vient à nous pour une quête spirituelle.
Mais lorsque vous êtes présent à l'Elysée au moment de la réception du pape Benoît XV et que Nicolas Sarkozy met en avant la notion polémique « de laïcité positive », ne prenez-vous pas position ?
Le but, c'est d'arriver, pour toutes les religions et les opinions, à un savoir-vivre ensemble. C'est d'ailleurs pourquoi nous allons convier les chefs religieux de toutes les confessions à une réflexion commune. Sur la laïcité, disons qu'il n'y a pas que le modèle français. Bien sûr, il ne faut pas porter atteinte aux valeurs de la République. Cela n'interdit pas de s'ouvrir aux réalités contemporaines...
Comme la montée en puissance de l'islam ?
Oui. Pourquoi interdire aux musulmans des lieux de culte dignes de ce nom ? Il faut éviter tout enfermement et toute crispation lourds de risques.
Pas de femmes chez vous : un archaïsme ?
Non, un faux débat. Il y a des ordres maçonniques purement féminins et des ordres mixtes. Notre choix est clair dès le départ. Notre maçonnerie demeure intimiste. Et puis, prenez le football ou le cyclisme : il y a des compétitions pour les hommes et d'autres pour les femmes. L'essentiel, c'est que les uns et les autres peuvent faire du sport sans interdiction liée à un sexe.
Reste une impression de «secte» sinon de «réseau» qui peut faire problème ?
Nous sommes des libres-penseurs. Qui ne veulent formater aucun esprit. Pour y entrer il faut être parrainé. N'entre pas qui veut...
Mais justement, dans la dernière période, la GLNF a surtout défrayé la chronique, notamment dans les Alpes-Maritimes, par des affaires de justice mettant en lumière certains frères ?
Parce qu'il y a des prêtres pédophiles, dira-t-on que c'est toute l'Eglise qui l'est ? Bien sûr que non. Oui, il y a eu des dérives chez certains de nos frères. Elles appartiennent au passé. On ne pourra jamais empêcher quelques brebis galeuses d'apparaître. Un escroc ne porte pas souvent sur le visage ses intentions secrètes. On a fait nous-mêmes le nettoyage qui s'imposait dans nos rangs. Un frère dont l'attitude serait en contradiction avec nos règles passe devant un conseil de discipline et peut-être suspendu voire radié.
Mais pourquoi alors ce sentiment que la proximité entre frères peut être synonyme de services - de toutes natures - à se rendre et d'influences à exercer ?
Désormais tout est cloisonné. Les accès à nos fichiers sont interdits.
Vous semblez vivre très à l'aise dans vos locaux et vous projetez de bâtir un nouveau double temple à Nice ?
A Cannes, nous avons fait une affaire en achetant ce bâtiment. Notre argent ? Nous ne bénéficions d'aucune subvention. Les cotisations des frères tournent autour de 400 e par an pour chacun. Mais nous disposons de fondations qui développent une double solidarité en actes. Envers nos frères et leurs familles en cas de difficulté. Et surtout vers l'extérieur - en particulier au plan médical - même si nous ne le clamons pas souvent.Propos recueillis par Georges Bertolino.
Source : Nice Matin
Pour aller plus loin :
° Le site de la Grande Loge Nationale Française
° François Stiphani, prochain Grand-Maitre de la GLNF , sur ce site
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