S'il est une religion qui connaît en ce moment un fort essor dans le Tây Nguyên (hauts plateaux du Centre), c'est bien le protestantisme. En effet, ici, vénérables et fidèles se montrent confiants dans la politique religieuse du Parti et de l'État.
Introduit au Vietnam plus tard que le bouddhisme et le catholicisme, le protestantisme s'est principalement développé auprès des minorités ethniques du Centre. Avant la réunification nationale (1975), le Tây Nguyên comptait 61.500 adeptes de la religion issue de la Réforme, 42 prêtres, 91 missionnaires. Aujourd'hui, force est de constater son influence sur les populations, avec pas moins de 300.000 fidèles, répartis dans un millier de hameaux. De fait, on lui reconnaît son emprise et enracinement en l'intégrant aux questions majeures de la province : ethnie, économie, culture, société et politique.
Le premier pas de cette reconnaissance fut certainement accompli en février 2001, avec la création de la personnalité juridique de l'Église protestante du Vietnam pour le Sud. Les autorités du Tây Nguyên ont reconnu pas à pas les activités religieuses de cette organisation afin de répondre aux besoins religieux des protestants et de faire face à l'utilisation, pour les noirs desseins, de la religion par les forces hostiles. Trois ans plus tard, le comité de représentation du protestantisme était fondé et mis en place dans 4 provinces : Dak Lak, Lâm Dông, Gia Lai et Kon Tum. Trente-trois sections reconnues, 13 prêtres nommés tandis que 22 étudiants de la 1re et la 2e promotion de l'Institut de théologie sont issus des minorités du Tây Nguyên. Pour les vénérables et fidèles, cette politique a renforcé la confiance dans les options et politiques religieuses du Parti et de l'État, assurant une stabilité socio-politique à la région.
Renforcer les activités protestantes
En promulguant le 4 février 2005 un arrêté sur les affaires protestantes, le Premier ministre a favorisé la mise en commun des connaissances sur le protestantisme et une application saine de l'ordonnance religieuse de cette religion et de ses activités dépendantes. Les premiers bilans montrent le bien-fondé de cette option, avec notamment des mesures destinées au développement socio-économique, culturel et à la consolidation du système politique de base. Les autorités locales ont également joué un rôle positif dans cette stabilisation. En autorisant les activités de 700 groupes religieux et en reconnaissant un nombre total de 47sections, et autant de sous-sections du protestantisme, elles ont permis d'avoir une lecture claire de cette religion. D'ailleurs, elles encouragent même sa pratique en assurant 3 cours de formation théologique à l'intention de 113 missionnaires. Autre exemple, la province de Gia Lai a construit l'église de la section Bétel dans la commune de Ia Hru, district de Chu Sê, à l'instar d'une dizaine de lieux de culte qui ont aussi vu le jour.
Enfin, les provinces du Tây Nguyên se penchent sur le statut des organisations protestantes pas encore reconnues. Pour l'heure, Kon Tum a accepté 32 endroits religieux, Gia Lai, 19 et Lâm Dông 54, tout en portant aussi attention aux sectes chrétiennes et de Baptistes.
Giang Ngân/CVN
( 29/03/06 )
Source : Le Courrier du Vietnam
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