Le quotidien Le Parisien s'interroge sur le silence qui a entouré l'affaire de la séquestration d'Ilan Halimi.
Le jeune homme a été enfermé durant trois semaines dans un appartement, puis dans un local technique du sous-sol de la cité de la Pierre-Plate à Bagneux (Hauts-de-Seine). L'"étrange manège", comme le qualifie une habitante de l'immeuble, n'a pourtant pas alerté les voisins. "Ici personne ne fait attention à personne."
"On a des vies étanches", explique dans les colonnes Le Parisien Chantal, qui habite l'appartement juste au-dessus de celui où Ilan Halimi a été séquestré. D'autres habitants expliquent "avoir cru de bonne foi à un banal trafic de cannabis".
Un ancien membre d'une amicale de locataires, interrogé par Le Parisien, conclut ainsi : "Tous ont renoncé à leur perspicacité, pour protéger avant tout leur sphère intime et leur quotidien déjà si dur".
Le gardien de l'immeuble où Ilan Halimi a été séquestré à Bagneux dans la banlieue parisienne, a été présenté à un juge d'instruction de Paris mercredi en vue de sa mise en examen dans l'enquête sur le rapt et l'assassinat d'Ilan Halimi, apprend-on de source judiciaire.
Cet homme, qui a mis à disposition des ravisseurs un logement vide et en travaux ayant servi à la séquestration, est soupçonné d'avoir eu connaissance du crime sans le dénoncer.
Il nie les faits. Les policiers l'ont interpellé mardi après avoir découvert qu'il avait également la responsabilité d'un local de chauffage où Ilan Halimi aurait aussi été détenu entre le 21 janvier et le 13 février.
Le Procureur de la République avait néanmoins déclaré vendredi que le gardien ne paraissait "pas au fait du projet criminel".
Yaël, une des deux sœurs d'Ilan, exprime sa colère dans le Parisien. "Dire qu'autant de monde a été directement mêlé à l'affaire et que personne n'a eu le moindre sentiment de pitié", déplore-t-elle. "Tout le monde a eu peur des ravisseurs ou de la haine contre notre frère. Peut-être y avait-il un peu des deux", se demande-t-elle également.
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