Je ne manquerai pas de chroniquer sur ce blog dans les prochains jours ces dernières aventures de Marcas.
Eric Ravenne vient de donner une interview au journal suisse "Le Matin".
Vous pouvezlire ici cette interview.
L'interview a été réalisée par Elisabeth Gilles et publié dans l'édition du 14/07/2007 de Le Matin Dimanche :
Le grand maître du polar maçonnique lève le voile
Jacques Ravenne est franc-maçon et coauteur de romans ésotériques. Avec «Le frère de sang», il espère mettre fin aux préjugés qui entachent l'univers des loges. Interview«Le frère de sang», troisième roman de Jacques Ravenne et Eric Giacometti, nous entraîne de Paris à New York et retour. Comme les deux précédents, il a pour héros un commissaire franc-maçon, Antoine Marcas, 42 ans, ex-fumeur, un fils, divorcé.
Revoilà donc l'entêtant parfum du mystère et de la conspiration. Jacques Ravenne explique pourtant que ce personnage de maçon a été inventé pour tordre le cou à tous les fantasmes de grand complot. «Nous avons voulu créer un héros simplement humain qui fournisse au lecteur, par le biais de la fiction, un point de vue sur la maçonnerie depuis l'intérieur. Comme n'importe quel être humain, ce personnage vit parfois des conflits de valeurs.»
Lui-même franc-maçon depuis onze ans, Jacques Ravenne assure que «tous les maçons ne sont pas des comploteurs obsessionnels et qu'ils ne sont pas tous de gauche». Et d'ajouter que, dans les loges, «on trouve une vraie mixité sociale et une vraie égalité».
Le Matin : Comment cette présentation romancée est-elle perçue de l'intérieur?
Jacques Ravenne : Ce personnage de fiction, parfois déchiré par les contradictions entre ses valeurs maçonniques et professionnelles, pose problème à certains anciens, des républicains laïcs
souvent enseignants. Les plus jeunes réagissent différemment, et il leur paraît important de récréer un imaginaire maçonnique.
Vous a-t-on parfois reproché de montrer une mauvaise image de la franc-maçonnerie?
Cela aurait été difficile de nous faire ce reproche, la réalité n'ayant pas toujours été très brillante. Pour preuve, les affaires niçoises de ces dix dernières années, dans lesquelles les
réseaux un peu trop fraternels ont fait des ravages. Si reproches il y a, ils concernent plutôt les rituels. C'est ce qui s'est produit à propos d'un précédent roman, dans lequel nous présentions
une partie du rituel écossais. En fait, cette présentation était reprise d'un livre déjà publié, mais les francs-maçons ignorent souvent ce que l'on écrit sur eux. Depuis quarante ans, 98% de
l'information est publique. Cela dit, celui qui désire se renseigner n'a souvent le choix qu'entre des ouvrages très vulgarisés ou trop pointus.
Le succès des livres tient-il à ce que le lecteur se sent faire partie des initiés?
Le roman joue en effet sur le fantasme qu'il existerait un grand secret. Secret, il y a bel et bien, mais il se vit dans une pratique qui, année après année, modifie le regard. Impossible à
expliquer, la métamorphose individuelle et psychique a lieu à travers le rituel. La maçonnerie est un milieu extrêmement discipliné et très contraignant - ceux qui viennent nous voir en se disant
intéressés après la lecture de «Da Vinci Code» sont rapidement éconduits. Pendant deux ans, les apprentis n'ont pas droit à la parole. Ils doivent se taire et écouter.
Pas de discussion possible, juste se taire et écouter?
Même après la période d'apprentissage, les discussions n'ont pas lieu sur le mode du dialogue. Toutes les interactions passent par le vénérable. Il s'agit d'apprendre à supporter la parole de
personnes qui ont des idées différentes des vôtres et de s'ouvrir à ces personnes. En dix ans, et à raison de deux fois par mois, je peux vous dire qu'on devient très conciliant. Le but est le
polissage de la statue intérieure: de la pierre brute qu'est l'être humain, on cherche à faire une pierre polie.
Dans le roman, vous établissez une parenté entre alchimistes et francs-maçons. A quoi correspond-elle dans la
réalité?
Les premiers visaient la transmutation du plomb en or à travers quatre opérations, popularisée par Marguerite Yourcenar dans «L'oeuvre au noir». Un rituel maçonnique, pratiqué uniquement à des
hauts degrés, fonctionne sur le même principe. Mais il s'agit là d'une transmutation philosophique et psychologique.
Pourquoi parlez-vous de «refrain» à propos du symbole maçonnique sur les billets de un dollar et de l'appartenance de la plupart
des présidents nord-américains à la maçonnerie? Ces faits sont pourtant avérés.
Tout cela est vrai, mais, encore une fois, nous réagissons à la thèse antimaçonnique du grand complot. Sur le site YouTube, on trouve une vidéo dans laquelle George Bush fait un signe prétendu
maçon, qui en réalité n'existe pas. Bush père et fils ne sont d'ailleurs pas maçons. Kennedy ne l'était pas non plus. Ce qui est montré sur cette vidéo est un insupportable fatras dont on émerge
avec de très sérieux doutes sur la démocratie et la citoyenneté.
Pour aller plus loin :
° Le site d'Eric Giacometti & Jacques Ravenne.
° Polar franc-maçon : Le site du Commissaire
Marcas.
° Une Interview de Giacommetti &
Ravenne en 2006.
Pour acheter les aventures du Commissaire Marcas en trois clics ! :
° Le Rituel de l'Ombre, prix public 7,10€, ici prix Fnac 6,75€.
° Conjuration
Casanova, prix public 7,10€, ici prix Fnac 6,75€.
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