C'est la question que pose le magazine "Réponse à tout".
Vous pouvez lire ici l'article intitulé : "A quoi sert la Franc-Maçonnerie ?" dans la rubrique "Quelle époque".
Voici l'article :
Parce qu’ils ont le culte du secret, on leur prête une influence occulte, exercée notamment à des fins personnelles. Pourtant les travaux des frères maçons débouchent surtout sur des idées et des lois qui ont changé notre société.
Des hommes qui participent à des réunions secrètes dans des loges aux noms ésotériques, qui portent un tablier, vénèrent le grand architecte de l’univers et se livrent à d’étranges rituels... Vus sous cet angle folklorique, les francs-maçons peuvent sembler de drôles de zozos. La réalité est tout autre. Dans leurs ateliers, les frères maçons n’effectuent pas seulement un travail spirituel, ils s’interrogent sur les problèmes de la société et tentent d’y apporter des réponses pour ensuite « répandre dans l’univers les vérités qu’ils ont acquises en loge ». Et certaines de leurs idées, relayées par les politiques d’autant plus facilement que certains sont également francs-maçons, font leur chemin et marquent l’histoire.
Jules Ferry instaure l’école laïque et obligatoire Quand Jules Ferry est nommé ministre de l’éducation en 1879, même dans les écoles publiques les instituteurs doivent enseigner le catéchisme et conduire les élèves à la messe. Or Jules Ferry est franc-maçon et n’aime pas franchement les curés. Avec l’aide d’instituteurs frères maçons, surnommés les hussards noirs de la République, il va révolutionner le système. Il ordonne aux Jésuites de quitter l’enseignement public, il permet aux filles d’accéder à l’enseignement secondaire (alors que seules les écoles catholiques proposaient à l’époque une telle éducation aux jeunes filles de bonne famille), il encourage la formation de professeurs féminins, et surtout, loi sur laquelle repose l’école actuelle, il rend l’enseignement gratuit, laïc et obligatoire. C’est également sous l’influence de la franc-maçonnerie qu’en 1905 sera votée la loi instaurant la séparation de l’État et de l’Église.
Pierre Simon lance L’IVG
17 janvier 1975 : la loi légalisant l’IVG (interruption volontaire de grossesse) est promulguée. Elle porte le nom de Simone Veil, alors ministre de la Santé. Une nouvelle victoire pour les femmes. Déjà en 1956 avait été lancé le planning familial, qui devait déboucher en 1967 sur une loi autorisant la pilule. Planning familial, contraception et avortement, à l’origine de ces étapes décisives on trouve un homme, le docteur Pierre Simon, ancien grand maître de la Grande Loge de France. Il a expliqué que ce combat avait été une priorité pour lui et ses frères : « Dès les années 1952, les premiers gynécologues francophones francs-maçons ont commencé à se regrouper sous l’appellation Littré, ( Littré était franc-maçon) et ont commencé à réfléchir au problème de la procréation. Le but du planning familial était d’aider les femmes à vivre. C’était de les aider à choisir une conception ou une non-conception et de là bien évidemment à rendre la contraception légale. » Sous Pompidou, Pierre Simon collabore avec Michel Poniatowski, au ministère de la Santé, où l’on prépare déjà la loi qui allait devenir la loi Veil. Reste que quand Simone Veil a présenté son texte devant l’Assemblée, elle a provoqué de vives réticences, aussi bien à droite qu’à gauche. Le Grand Orient assure que c’est grâce à son influence qu’il a su convaincre nombre de députés, au départ hostiles, d’adopter ce projet de loi.
LES PARRAINS DE SOS-RACISME
Été 1983, l’été est chaud, dans les banlieues l’air devient irrespirable. Voitures brûlées, affrontement avec la police, actes racistes... À l’initiative d’une quinzaine d’habitants du quartier des Minguettes à Vénissieux, une marche pour l’égalité et le racisme est organisée, qui restera dans l’histoire comme la marche des beurs. Pourtant le 15 octobre 1983, quand elle part de Marseille, ils ne sont qu’une trentaine de marcheurs, mais quand elle arrive à Paris le 3 décembre, ils sont 100 000 ! Le président Mitterrand accepte de recevoir ses organisateurs à l’Élysée. Un an plus tard est créée l’association SOS-Racisme. Officiellement ses fondateurs sont le député socialiste Julien Dray et Harlem Désir. Mais deux parrains se sont penchés sur son berceau : Roger Fajardie et Roger Leray, deux anciens grands maîtres du GODF (Grand Orient de France). Amis de Mitterrand, ils ont convaincu ce dernier de la nécessité de cette création. Plus tard le GODF, dans sa revue Humanisme, présentera Harlem Désir comme « celui qui a donné au mouvement pour une société multiculturelle une autre dimension en y intégrant les valeurs d’un humanisme proche du discours maçonnique. » Bref un bon élève félicité par ses maîtres.
Les VIP de la maçonnerie : croix rouge, abolition de l’esclavage, loterie nationale...
Dans la galerie des francs-maçons célèbres on croise du beau monde : Goethe, Beethoven, Mozart, Baudelaire, Zola, Stendhal, Louis Armstrong, Churchill, le marquis de Sade et on en passe... Ces célébrités ont-elles réellement porté le tablier avec conviction ou bien les obédiences maçonniques les utilisent-elles comme mannequins publicitaires ?
Quoi qu’il en soit, de vrais francs-maçons au nom moins connu ont laissé des oeuvres durables. Ainsi le suisse Henri Dunant qui en 1863 a fondé la Croix rouge ou Victor Schoelcher qui au XIXe siècle fit voter les décrets abolissant l’esclavage. L’hymne national est aussi l’oeuvre d’un frère maçon : « La Marseillaise » a été composée par Rouget de Lisle, qui était membre de la loge « Les Frères Discrets à l’Or » à Charleville. C’est également à deux initiés, Jean-Baptiste Clément et Eugène Pottier que l’on doit respectivement « Le Temps des cerises » et « L’Internationale ». Quant à la guillotine, elle a été inventée par le docteur Guillotin, un frère qui avait décidé d’humaniser la peine de mort (le couperet étant moins douloureux que la potence). Parmi les insolites on déniche Casanova, le célèbre aventurier et séducteur vénitien, initié à Lyon et qui lors d’un passage à Paris en 1756 a créé la première loterie nationale, l’ancêtre du loto. On trouve enfin Jacques Etienne Montgolfier, l’inventeur de la Montgolfière (qui n’a aucun lien de parenté direct avec l’actuel procureur Eric de Montgolfier qui a envoyé plusieurs francs-maçons au ballon).
Jeu dangereux
Grâce à leurs réseaux, les francs-maçons sont appréciés par les ministres qui ont des dossiers difficiles à négocier. Mais à vouloir jouer les intermédiaires occultes, dans les coulisses de l’État, les francs-maçons vont parfois dans le mur. Nous sommes début 2000. Alors que le premier ministre Lionel Jospin mène des négociations officielles avec des élus de l’assemblée territoriale corse (après l’assassinat du préfet Érignac), le GOF organise le 22 janvier une réunion parallèle et invite à son siège, rue Cadet à Paris, quatre nationalistes corses. Mais il y a une fuite... La réunion secrète est éventée et on apprend que trois des quatre nationalistes ont été mêlés à des attentats. Des maçons qui négocient en douce avec des hommes recherchés par la police, c’est le scandale ! Reste une question : est-ce le Grand Orient qui a pris l’initiative de discuter avec ces interlocuteurs sulfureux, ou est-ce l’entourage de Jospin qui leur a demandé de se charger de cette mission ? Mystère. Il y a des secrets que les francs-maçons ne révèlent jamais.
Deux ou trois choses que l’on dit d’eux :
1. Les francs-maçons ne croient pas en Dieu
FAUX
A l’origine, la croyance en Dieu, Grand Architecte de l’Univers est la référence commune à tous les maçons et un texte fondateur stipule qu’un maçon « ne sera jamais athée stupide ni libertin irréligieux. » Aujourd’hui il y a pourtant des nuances. En France il existe trois grandes obédiences : le Grand Orient de France (le GO, qui compte 40 000 membres), la Grande Loge de France (GLF, 25 000 membres) et la Grande Loge Nationale Française (GLNF, 27 000 membres). Au GO, on a supprimé toute référence au Grand Architecte de l’Univers et donc l’obligation de croire en Dieu. À la GLF, chacun est libre de donner au Grand Architecte le nom et la signification qu’il veut. Et à la GLNF, on demeure attachés à l’obligation de croire en Dieu, ce qui attire de nombreux chrétiens.
2. L’Église a mis la franc-maçonnerie sur liste rouge
FAUX
Bien que le pape actuel ne porte pas les francs-maçons dans son coeur, aucun texte du Vatican ne condamne la franc-maçonnerie en tant que telle. Seules sont mises à l’index les «organisations qui oeuvrent contre l’Église».
3. Il y a des femmes franc-maçonnes.
VRAI
La charte d’origine est pourtant claire : pas de femmes. Les trois grandes obédiences, le GO, la GLF et la GLNF, sont ainsi exclusivement réservées aux hommes. Mais il existe aujourd’hui des loges mixtes (comme le Droit Humain), et en 1945 les dames désireuses de porter le tablier ont créé leur propre obédience, la Grande Loge Féminine de France, qui compte 13 000 membres.
4. Les francs-maçons sont surnommés les frères 3 points
VRAI
Dans les codes de la franc-maçonnerie, on utile souvent, en guise d’abréviation, un symbole, trois points en triangle. Très Vénérable Maître s’écrit ainsi To°o Vo°o M o°o D’où le surnom des frères trois points.
Lire l'article : http://www.reponseatout.com/article.php3?id_article=2670
Attention ! Cet article, comme tous les articles du "Bloc-Notes de Jean-Laurent sur les Spiritualités", (http://www.jlturbet.net/) est écrit en mon nom personnel.
Je ne parle ni au nom d'une association, ni d'un parti, ni d'une loge, ni d'une obédience maçonnique.
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Dans son article 10, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose que : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi. »
Dans l'article 11, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose aussi que : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »
Ces deux articles ont valeur constitutionnelle car le préambule de la Constitution de la Ve République renvoie à la Déclaration de 1789.
La Constitution et les Lois de la République Française s'appliquent sur l'ensemble du territoire national et s'imposent à tout règlement associatif particulier qui restreindrait cette liberté fondamentale et Constitutionnelle de quelque façon que ce soit.
Jean-Laurent Turbet
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