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Le Blog des Spiritualités

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Le Sacre de Napoléon (et de Joséphine) : Le 2 décembre 1804, une mise en scène impériale

Publié par Jean-Laurent Turbet sur 2 Décembre 2024, 17:30pm

Catégories : #Napoléon, #PremierEmpire, #Couronnement, #Joséphine, #David, #Tableau

Le Sacre de Napoléon (et de Joséphine) : Le 2 décembre 1804, une mise en scène impériale

La cathédrale Notre-Dame de Paris renaît de ses cendres et sera dans quelques jours réouverte au public.

Comment, en ce 2 décembre,  ne pas penser à un événement extraordinaire qui s'y est déroulé il y a 220 ans, le 2 décembre 1804 : Le couronnement de Napoléon (et de Joséphine).

On ne devrait pas appeler communément le tableau de David "Le Sacre de Napoléon" mais "Le Couronnement de Joséphine" puisque c'est ce que nous voyons : Napoléon qui couronne Joséphine ! D'ailleurs le titre original du tableau de David est bien « Sacre de l'empereur Napoléon Ier et couronnement de l'impératrice Joséphine dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 2 décembre 1804) ».

Le Sacre de Napoléon : Le 2 décembre 1804, une mise en scène impériale

Le 2 décembre 1804, Napoléon Bonaparte se couronne empereur des Français dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, un événement qui marque un tournant dans l'histoire de la France et de l'Europe.

La cérémonie du Sacre, officiée par le Pape Pie VII, qui n'est venu que sous la contrainte, dure cinq heures !

Ce sacre est autant un acte de politique symbolique qu'une démonstration du pouvoir personnel de Napoléon.

C'en est bien fini de la République. Le jour du Couronnement, Napoléon est déjà Empereur depuis le 18 mai 1804. En effet, à cette date,  le Consul à vie Napoléon Bonaparte reçoit la délégation du Sénat lui présentant le sénatus-consulte promulgué le 4 mai, qui le proclame empereur des Français sous le nom de Napoléon 1er.

À la suite de la proclamation, il est demandé au peuple sous la forme d’un plébiscite, d’accepter l’« hérédité de la dignité impériale ». Les résultats de ce plébiscite sont de 3 572 329 oui contre 2 569 non, soit plus de 99,9 % d’approbation.

Le Couronnement, lui, chargé de faste, de protocoles stricts et d'éléments de propagande, révèle de nombreux détails fascinants et des anecdotes moins connues qui enrichissent notre compréhension de cet instant historique.

Une cérémonie savamment orchestrée

Napoléon, connu pour son sens aigu de la mise en scène, avait soigneusement planifié son sacre. Bien que traditionnellement les rois de France soient sacrés à Reims, il choisit Notre-Dame de Paris pour son importance symbolique dans l'imaginaire national. En faisant de cette cathédrale le théâtre de son sacre, il souligne son attachement à la capitale, tout en cherchant à renouer avec les grandes traditions monarchiques.

L’événement est précédé de mois de préparatifs. Jacques-Louis David, peintre officiel de Napoléon, est chargé d’immortaliser l’événement dans une œuvre monumentale. L'empereur lui-même supervise la disposition des trônes, l’ordonnancement des cérémonies et le choix des musiques, incluant des compositions de Giovanni Paisiello.

La rupture avec la tradition : Napoléon se couronne lui-même

Un des moments les plus emblématiques, et les plus controversés, du sacre est le moment où Napoléon se couronne lui-même. Habituellement, dans une monarchie de droit divin, c'est l'Église qui investit le roi de son pouvoir. En se plaçant lui-même la couronne sur la tête, Napoléon affirme que son autorité vient de lui-même et de la volonté populaire, et non d'une légitimité divine.

Il est intéressant de noter que cette décision aurait été inspirée par un épisode remontant à son enfance : Napoléon admirait une fresque de Charlemagne au Vatican, où le souverain était représenté comme le maître incontesté de son destin. Ce geste, soigneusement préparé, a également permis de contrôler une potentielle manipulation de la part du pape Pie VII, qui était présent pour bénir la cérémonie mais relégué à un rôle secondaire.

Des costumes et des symboles riches de significations

Le manteau de sacre de Napoléon est un chef-d'œuvre d'artisanat, pesant plus de 40 kilogrammes et brodé d’abeilles d’or, un symbole impérial choisi pour son association avec la royauté mérovingienne et son image de travailleur infatigable. Ce manteau rappelle également celui des empereurs romains, renforçant la continuité entre l’Empire romain et le nouvel Empire français.

Un détail méconnu : Napoléon avait commandé plusieurs couronnes pour l’occasion, dont une « couronne de fer » inspirée de celle des rois lombards, et une couronne en laurier doré, référence explicite aux triomphes romains. Cependant, il choisit de se couronner avec la couronne impériale pour accentuer son caractère universel.

Les invités : une représentation de l'Europe et des tensions diplomatiques

Le sacre est également une scène diplomatique. Bien que Napoléon souhaite impressionner l’Europe, la plupart des monarchies refusent d’envoyer des représentants, considérant son élévation comme une atteinte à l’ordre monarchique traditionnel. Parmi les invités présents figurent néanmoins des dignitaires de toute la France, des représentants de l’armée et des membres de la nouvelle noblesse créée par Napoléon.

Une anecdote peu connue : pour s'assurer de l'enthousiasme du public, des spectateurs triés sur le volet sont placés dans des tribunes spécialement construites à l'intérieur de Notre-Dame. Ces invités, issus de milieux divers mais sélectionnés pour leur loyauté, reçoivent des instructions précises sur la manière d’applaudir à certains moments clés.

Un moment presque gâché : Joséphine et son stress

Joséphine, l'épouse de Napoléon, joue un rôle crucial lors de la cérémonie en devenant impératrice. Toutefois, elle aurait été prise de panique avant la cérémonie, craignant que Napoléon, souvent colérique et exigeant, ne change d’avis au dernier moment.

Joséphine aurait également arrangé ses cheveux et sa tenue avec une extrême minutie, mais non sans quelques larmes provoquées par la tension.

Selon certains récits, elle aurait sollicité le soutien discret du cardinal Fesch, oncle de Napoléon, pour veiller à ce que l’empereur respecte sa promesse de la couronner.

La scène, immortalisée par Jacques-Louis David, montre Joséphine agenouillée devant Napoléon, un moment empreint de grâce mais aussi d’un calcul politique intense.

Une propagande visuelle et narrative

Le sacre n’est pas simplement un événement religieux et politique : c’est aussi une opération de propagande massive. Le tableau de Jacques-Louis David, Le Sacre de Napoléon, joue un rôle central dans la diffusion de cet événement. Toutefois, certains détails du tableau sont arrangés pour amplifier la grandeur de l'empereur. Par exemple, la mère de Napoléon, Letizia Bonaparte, figure dans la tribune des spectateurs, bien qu'elle n'ait pas assisté à la cérémonie en raison de la brouille de Napoléon avec son frère Lucien.

Un autre détail fascinant est l’utilisation de gravures et de récits officiels distribués dans toute la France pour glorifier l’événement. Ces documents mettent l’accent sur le rôle de Napoléon comme "restaurateur" des valeurs françaises après la Révolution, tout en soulignant la modernité de son règne.

L’héritage du sacre

Le sacre de Napoléon reste une date clé de l’histoire française, non seulement pour ce qu’il représente politiquement, mais aussi pour la richesse des symboles et des récits qui l’entourent.

Il incarne le triomphe d’un homme qui a su utiliser le pouvoir des images et des institutions pour légitimer son ascension, tout en rompant avec les traditions monarchiques classiques.

Ce moment solennel, à la fois traditionnel et révolutionnaire, continue de captiver les historiens et le grand public, offrant un exemple parfait de la manière dont l’histoire peut être façonnée par la volonté et le génie d’un individu.

 

 

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G
Sauf erreur, il me semble que le sacre de Napoléon a eu lieu il y a 220 ans et non 120 comme mentionné qans l'article ci-dessus.
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J
C'est vrai évidemment ! Merci j'ai rectifié !

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