31 octobre
Fête de la Réformation
La fête de la Réformation est un fête célébrée essentiellement dans les pays protestants ou dans les pays où le Protestantisme est important.
Nous la connaissons mal en France, pays laïque de tradition majoritairement catholique.
Origine :
Le 18 avril avril 1506 le Pape pose la première pierre de la nouvelle Basilique Saint-Pierre de Rome, sur l'emplacement de l'antique basilique vaticane et qui se veut la plus grande basilique au monde. Sa construction ne sera achevée que 120 ans plus tard en 1626.
Il faudra beaucoup de temps mais surtout beaucoup d'argent - une masse considérable d'argent - pour construire cette basilique.
Alors l'église catholique apostolique et romaine trouve un subterfuge : La vente d'Indulgences. Ce commerce des indulgences est instauré par les papes Jules II et Léon X pour financer la basilique.
Qu'est-ce donc qu'une indulgence ? Si un catholique, un fidèle, commet un péché, et même un péché grave ! - surtout un péché grave ! - il suffit qu'il donne une somme d'argent pour la construction de la basilique Saint-Pierre, et alors l'église absout ses péchés !
L'argent absout les péchés.
Un moine allemand, Martin Luther (1483-1546), qui est prêtre, théologien et professeur allemand, s'insurge contre cette pratique.
Mais commet le fait de donner de l'argent suffirait il pour absoudre les péchés ? D'ailleurs les péchés peuvent ils être absouts par des hommes fussent ils des prêtres ? Seul Dieu peut le faire !
De 1516 à 1517, Johann Tetzel, un moine dominicain et commissaire Apostolique pour les indulgences, est envoyé en Allemagne par l'Église catholique pour collecter des fonds .
La théologie catholique stipulait en effet - comme nous l'avons vu - que la foi seule ne pouvait en rien justifier l'homme, et que seule la foi lorsqu'elle est active dans la charité et les bonnes œuvres (fides caritate formata) le peut. C'est exactement l'inverse de ce que pense le moine Luther !
Selon Luther, le salut de l'âme est un libre don de Dieu, reçu par la repentance sincère et la foi authentique en Jésus-Christ comme le Messie, sans intercession possible de l'Église.
Scandalisé par le commerce des indulgences instauré par les papes Jules II et Léon X , Martin Luther publie le 31 octobre 1517 ses fameuses 95 thèses. Les a t'il affichées sur la porte de l'église de Wittenberg comme le veut la légende ? Peut-être ! Mais après tout ce n'est pas le plus important !
Celles-ci, s'opposent principalement aux Indulgences et aux prétentions de Johann Tetzel.
C'est pourquoi le 31 octobre peut être considéré comme le début « officiel » de la Réforme Protestante.
Luther est sommé le 15 juin 1520 par Léon X de se rétracter. Mais, évidemment, il ne le fait pas.
Martin Luther est excommunié, le 3 janvier 1521, par la bulle pontificale Decet romanum pontificem.
Contrairement à leurs prédécesseurs tels que Jean Hus, l'église catholique n'arrivera pas à mettre la main sur Martin Luther ni sur ses successeurs comme Jean Calvin (1509 - 1564) pour les conduire au bûcher.
C'est bien principalement autour des personnalités et des idées de Martin Luther et de Jean Calvin que la Réforme Protestante va prendre force et vigueur.
Nous pouvons condenser cette pensées dans cinq "solas" :
- Sola scriptura (« Par l'Écriture seulement »)
- Sola fide (« Par la foi seulement »)
- Sola gratia (« Par la grâce seulement »)
- Solus Christus (« Christ seulement »)
- Soli Deo gloria (« À Dieu seul la gloire »)
Il n'a a donc pas d'intermédiaire entre le croyant, le chrétien, et Jésus, Dieu.
Et donc le Pasteur protestant n'est pas un prêtre catholique. Il n'a pas de pouvoir particulier par rapport aux autres chrétiens. Ou plutôt il n'a pas plus de pouvoirs que les autres. Mais tous ont des pouvoirs !
En effet, selon le concept de « Sacerdoce Universel », cher à Calvin, chaque chrétien, donc tous les chrétiens sont de fait des prêtres ! Le Pasteur est celui qui a fait des études de théologie plus poussées que les autres, mais il est un chrétien comme les autres, un « fils de Dieu » comme les autres.
Et puis dans le protestantisme il n'y a pas non plus de Saint.
Demain sera le 1er novembre, la Toussaint, c'est à dire « la fête des tous les saints » dans l'Eglise Catholique comme dans d'autres églises chrétiennes comme l'église les églises orthodoxes.
Comme dans le protestantisme il n'y a pas de saints, il ne peut donc y avoir non plus de fêtes de tous les saints. CQFD.
Mais célébrer nos morts le 2 novembre, pourquoi pas.
Et puis nous sommes dans la période des fêtes ancestrales gaéliques de Samain qui vont donner la fête d'Halloween que nous connaissons aujourd'hui...
Mais ce 31 octobre célébrons la Réforme avec cette belle fête de la Réformation. Pour aujourd'hui, mais surtout pour demain.
« Ecclesia reformata, semper reformanda »
« L’Église réformée doit toujours être réformée »
Jean-Laurent Turbet
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