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Le thème des tenues qui auront lieu tous les mardis en juillet et août 2014 se tiendront sur le thème "Vous avez dit Tolérance?".
La 1ère (du 1er juillet avec Jean-Michel Dardour) comme du 26 août (avec le Grand-Maître de la Grande Loge de France) sont des tenues blanches ouvertes, c'est à dire ouvertes à toutes et à tous.
Afin de commencer notre réflexion, le grand historien Alain Bernheim m'a donné l'autorisation de reproduire un article qu'il avait publié dans la revue Alpina en janvier 1996 :
LA TOLÉRANCE, AUJOURD'HUI
La tolérance ne fait renoncer à aucune idée et ne fait pas pactiser avec le mal. Elle implique simplement qu'on accepte que d'autres ne pensent pas comme vous sans les haïr pour cela.
Paul Henri Spaak
2ème congrès de Fraternité Mondiale, Bruxelles, 1955
RECHERCHES
Octobre 1995
On me propose d'écrire un article sur la tolérance. J'évoque l'intolérance que certains me prêtent. Mon interlocuteur sourit au téléphone.
2ème jour
Relecture d'une demi-douzaine d'articles sur la tolérance.[1] Tout n'a-t-il pas déjà été dit cent fois ? Je le crois jusqu'au moment où je découvre les mots de Spaak, reproduits ci-dessus. Il introduit une idée neuve: sans les haïr.
Des locutions familières comme je ne peux pas le sentir, le voir en peinture, il est imbuvable, expriment le refus de laisser l'Autre pénétrer en soi. De même, avant d'être autorisé à pénétrer dans une loge des Anciens, un maçon Moderne devait être 'refait' (remade), cérémonie en usage en Angleterre jusqu'en 1813 et en Caroline du Sud jusqu'en 1817. Nous employons aujourd'hui les mots régulariser ou rectifier, apparus dans le vocabulaire maçonnique seulement vers la fin du 19e siècle.[2] Exorcisme ?
3ème jour
Quels sont les rapports entre la tolérance et le tabou, domaine dont on ne doit pas parler, dans lequel il est interdit de pénétrer, mais aux frontières - limites, landmarks - différentes selon les groupes et les époques ? Sur quoi reposent nos croyances et nos mots ?
4ème jour
Christian et David, deux amis qui sont mes Frères, ont accepté de m'aider en m'adressant quelques lignes sur la tolérance. Je les ai avertis que leurs idées risquent de se retrouver dans notre revue. Chacun me fait parvenir une bonne page de réflexions. Pour David, la tolérance est avant tout une école d'humilité. Ne pas juger sans savoir, voilà bien la clé de voûte de la tolérance. Pour Christian, la tolérance ne peut être qu'une décision d'ouverture consciente et raisonnée face à la différence. Etre tolérant ne veut pas dire accepter l'humiliation, la méchanceté. Est-il Influencé par Lacan lorsqu'il écrit: Tollé...Rance... Un bal au goût dépassé ?
5ème jour
J'envoie la citation de Spaak à Christian et à David en la faisant suivre, sans commentaire, d'une phrase provocatrice de Guénon: « Les Orientaux, et plus généralement tous les peuples ayant une civilisation traditionnelle, ont toujours ignoré ce que les Occidentaux modernes décorent du nom de « tolérance », et qui n'est réellement que l'indifférence à la vérité, c'est-à-dire quelque chose qui ne peut se concevoir que là où l'intellectualité est totalement absente ; que les Occidentaux vantent cette « tolérance » comme une vertu, n'est-ce pas là un indice tout à fait frappant du degré d'abaissement où les a amenés le reniement de la tradition ? » [3]
La réaction de David ne se fait pas attendre: Vraiment, la position de Guenon, pour moi, c'est n'importe quoi. A croire qu'on ne parle pas de la même chose. Il parle de complaisance, pas de tolérance... Cette maladie de faire des "Orientaux" les détenteurs d'une sagesse sans borne, ça me fout des boutons ! Chez les Orientaux aussi il y des cons (j'en connais). Alors l'Orient et l'Occident, encore un vieux mythe à combattre sans merci.
Voire... Au cours d'un congrès réuni à Cordoue en 1979, intervention de Jean-Pierre Schnetzler, chef de clinique psychiatrique: « Le problème est de savoir comment le yogi et le commissaire seraient capables de s'entendre. Encore faudrait-il qu'ils parlent le même langage, ou qu'ils utilisent la même logique, et ce n'est pas du tout le cas. Comme chacun sait, le commissaire utilise une logique binaire, dite aristotélicienne, et il s'y tient farouchement en s'appuyant sur le principe du tiers-exclu. A est A. A n'est pas non-A, et ne me parlez pas d'une troisième solution ou je vous fais fusiller.
Le yogi utilise une autre logique qui est celle du rêveur et du poète, qui est celle que nous utilisons nous-mêmes toutes les nuits. Cette logique existe toujours dans les civilisations orientales traditionnelles, et je vous rappelle le canon bouddhique en langue pâlie d'il y a déjà deux mille cinq cents ans, tel qu'il a été prêché par Sakgamuni, où nous trouvons la quadripolarité logique suivante:
1. A est A.
2. A n'est pas non-A.
3. A est A et non-A (ce qui viole les principes du tiers exclu et de non-contradiction).
4. A n'est ni A ni non-A (ce qui viole les principes du tiers-exclu et d'identité).
Ces quatre possibilités logiques n'épuisent pas par ailleurs la réalité ultime et totale qui se trouve, elle, dans une cinquième formulation qui n'est pas explicitable et pour laquelle ne convient que le silence. » [4]
6ème jour
Enquête publiée le 10 août 1995 dans L'Express: "Ce qu'on ne sait pas - Quinze grands savants répondent". Leurs réponses sont unanimes sur un point clé: « L'expérience prouve que moins on en sait, plus on croit qu'on en sait ; et que plus on en sait, plus on sait combien on ne sait pas ».[5] Sur ces quinze savants, neuf enseignent au Collège de France. Banalité: être conscient, d'une certaine manière, de sa propre ignorance n'interdit pas d'enseigner au niveau le plus élevé, au contraire. Alors que Nous sommes tous des apprentis sert souvent d'excuse à une forme complaisante d'ignorance.
Exemple éclairant, donné par Françoise Héritier-Augé, professeur au Collège de France: « Il existe plusieurs manières [...] pour désigner le frère de votre mère et le frère de votre père. Vous pouvez les appeler tous les deux "père" comme votre père: c'est le système dit "hawaïen". Vous pouvez utiliser un terme différent de celui de "père" mais commun aux deux frères, comme "oncle": c'est le système dit "esquimau", duquel nous relevons en France. Vous pouvez utiliser deux termes distincts, l'un pour désigner le frère de votre mère et un autre pour désigner le frère de votre père, ces deux termes étant différents du terme "père", etc. En tout. il n'y a que six combinaisons logiques envisageables à partir des trois positions: père, frère du père, frère de la mère, donc six systèmes possibles. Or cinq seulement de ces six grands types structuraux existent dans le monde [...].»
Ce qui veut dire: une définition aussi simple que frère du père ou de la mère = oncle, est vraie à l'intérieur d'un système donné. Elle reste vraie jusqu'au moment où on découvre un autre système, tout aussi réel, dans lequel elle peut ne plus être vraie. Connaître cet autre système ou imaginer son existence, relève du niveau d'information ou du regard. Ainsi du pavé mosaïque: Blanc ou noir, dit un Maçon, la preuve... Et son interlocuteur de répondre: blanc et noir, regarde !
Dans une scène célèbre du Charme Discret de la Bourgeoisie de Buñuel, un inconnu habillé en jardinier entre dans une maison et déclare à ses habitants qu'il est leur nouvel évêque. Ils le mettent à la porte. Le même homme revient quelques instants plus tard, habillé en évêque, sans dire un mot. Ceux qui viennent de le chasser s'agenouillent en s'excusant et baisent son anneau. Problème ? Dans l'enquête de L'Express, l'égyptologue Christiane Desroches-Noblecourt constate: « Poser un problème, c'est choquer des convictions et le souci d'un certain confort... ». Quel rapport y a-t-il entre le souci d'un certain confort et l'intolérance ?
7ème jour
Depuis une semaine, je me retrouve chaque matin, face à ce que l'abeille a écrit la veille sur l'écran. Le temps est venu d'essayer de comprendre et de relier.
LE SENS DES MOTS
“Must a name mean something ?” Alice asked doubtfully.
“Of course it must.” Humpty Dumpty said with a short laugh.
Lewis Carroll, Through the Looking-Glass (1872)
Comme Christian, je ne crois pas que la tolérance consiste à tout accepter, et c'est ce qu'écrivait aussi Adrien-André Briol, auteur du dernier article paru dans Alpina sur ce thème.[6] Pourtant Briol affirme: « La tolérance se trouve au point de rencontre [...] du juste et du faux [...] ». Essayons d'appliquer ces mots à un fait, un sentiment, une opinion.
L'édition des Constitutions dites d'Anderson, qui porte la date de 1723, est considérée comme la première parce qu'on n'en connaît point d'antérieure et que les témoignages sont concordants quant à l'époque de l'élaboration de son texte. La tolérance ne saurait consister à envisager une date différente, ce n'est pas son domaine.
Si X dit que l'édition princeps des Constitutions d'Anderson est belle à regarder, cette déclaration relève de son sentiment de l'esthétique. Même si je la trouve laide, il me semble peu probable que l'un de nous soutiendra que sa proposition est vraie et l'autre fausse. S'agirait-il de tolérance si l'un de nous finissait par admettre que le livre est 'un peu' laid ou 'assez' beau ? Il ne semble pas.
Si X m'expose maintenant son interprétation du premier article des Charges (Devoirs) contenues dans les Constitutions d'Anderson de 1723, il passe dans le domaine des opinions. La liberté individuelle d'X inclut à coup sûr celle d'exprimer le sens qu'il prête à cet article qui a fait couler beaucoup d'encre. Mais je ne crois pas licite de ranger son opinion au milieu des autres, comme si toutes avaient la même valeur, c'est-à-dire n'en avaient aucune. Il me semble préalablement nécessaire de m'assurer si son opinion est fondée ou non. Comme il s'agit d'un texte publié en Angleterre au début du 18e siècle, nous devons, X et moi, connaître le sens des mots anglais de cette époque avant de faire leur exégèse.[7] Le connaissons-nous ? Trois cas sont à distinguer. Si nous avons en commun cette connaissance, une discussion pourra s'engager. S'il est seul à la posséder, je l'écoute mais suis incapable d'apprécier la valeur de ses arguments. Et s'il ne sait pas de quoi il parle, alors que je suis compétent en la matière, la conclusion va de soi. Dans tous ces cas, comment la tolérance peut-elle se trouver au point de rencontre du juste et du faux ?
Christiane Desroches-Noblecourt écrit avec finesse: « En égyptologie, à question difficile solution simple. Toujours. Mais démêler cette simplicité est d'une extrême difficulté. » [8] Ceci vaut pour la Franc-Maçonnerie, son histoire, son symbolisme et ses rites. Ne pas prendre conscience de cette extrême difficulté est pardonnable chez un Apprenti. De par sa qualité, un Maître devrait savoir mieux et davantage. S'il ne s'y efforce pas, on peut manifester à son égard de l'indulgence.
L'indulgence consiste à excuser les faiblesses des autres. Poussée à l'excès, elle prend le nom de laxisme, mot dont l'acception n'est pas favorable. L'indulgence doit être distinguée de la tolérance avec laquelle on la confond souvent, bien que les deux mots n'aient en commun que l'origine religieuse. La barrière de l'intolérance se dresse lorsque nous ne comprenons pas, l'écluse de l'indulgence s'ouvre lorsque nous comprenons trop bien.
Un compromis - accord basé sur des concessions réciproques - peut être bon ou mauvais. Il sera bon s'il satisfait sans remords ceux qui le concluent, mauvais s'il est l'expression de la politique politicienne, de la faiblesse (se résigner à ce qu'on ne peut empêcher), ou de l'abandon d'un engagement librement consenti. La question de savoir ce à quoi il est licite de renoncer, afin de parvenir à un compromis, relève de la conscience, non de la tolérance.
La raison d'Etat, forme pernicieuse du compromis, a ses défenseurs. Au nom d'un intérêt décrété supérieur (celui de la Nation, de l'Ordre etc.), elle exige que quelques-uns oublient un temps des principes qu'ils s'étaient engagés à respecter. La raison d'Etat est fréquemment invoquée avant de commettre une lâcheté.
GENÈSE
If the definition explains the meaning of a word, surely it can't be essential that you should have heard the word before. It is the ostensive definition's business to give it a meaning.
Ludwig Wittgenstein, The Blue Book (1933-34)
La langue française adopte le mot tolérance en 1561, à l'occasion du colloque de Poissy, au cours duquel Marie de Medicis réconcilia - pour onze ans - catholiques et protestants français. On connaît la suite: Edit de Tolérance, conclu le 17 janvier 1562 à Saint-Germain, massacre de la Saint-Barthélémy en 1572, Edit de Nantes en 1598 et sa révocation en 1685. Mais le mot n'était pas alors employé dans son acception contemporaine, et Jacques Madaule souligne dans son Histoire de France qu'il s'agissait en 1561 de conciliation et non de tolérance, idée parfaitement étrangère au XVIe siècle. La condescendance des catholiques envers les calvinistes, liée au contexte de la Contre-Réforme, se reflétait dans le mot tolérer, utilisé au sens d'autoriser en regardant de haut en bas.
Les mots expriment l'évolution des idées, cette acception alla en s'estompant. L'Eglise de Rome, après Vatican II (1962-1965), sembla rechercher d'égal à égal le dialogue avec les non-chrétiens et avec les Francs-Maçons. Cette attitude nouvelle ne pouvait faire oublier le Syllabus de 1864 et Humanum Genus qui, en 1874, avait rappelé que l'ensemble des encycliques antimaçonniques antérieures était irrévocable (firma in perpetuum).[9] Les Maçons suisses s'en souvenaient en 1911, et dans l'article "Sur la Tolérance" paru cette année-là dans le N° 13 d'Alpina, on pouvait lire: « Rome, qui monopolise la vérité; au nom de la vérité nous conspue ». Le dialogue avec la Franc-Maçonnerie, engagé en 1968, tourna court en avril 1980, avec la déclaration unilatérale de la conférence épiscopale allemande rappelant l'incompatibilité entre l'appartenance simultanée à l'Eglise catholique et à la Franc-Maçonnerie.
Dans l'intervalle, le pouvoir religieux d'ostracisme avait perdu de son influence temporelle. Des catégories d'exclus, considérés comme dépourvus d'âme, qui n'étaient pas reconnus comme êtres vivants à part entière et n'avaient sous l'Ancien Régime ni protection, ni droits, ni existence légale, furent progressivement admises au sein de la communauté: protestants,[10] juifs, esclaves, ouvriers, êtres de couleur, femmes, animaux, et en dernier lieu la nature - l'écologie constituant l'aboutissement de ce regard nouveau, porté sur ce qui nous entoure. Ce mouvement prit le nom de tolérance. Spaak définit son point de départ: accepter que d'autres ne pensent pas comme vous sans les haïr pour cela. Ce que Guénon appelait l'indifférence à la vérité.
La tolérance permet l'exploration de l'étrange étranger. Ce regard de tendresse mène à sa découverte puis à sa connaissance, et peut aboutir à accepter de l'inclure dans le groupe. Cette tolérance-là est inscrite dans les Principes Maçonniques Généraux de notre Grande Loge: l'Alliance s'efforce [...] de combattre sans relâche pour la tolérance et le progrès. Nos loges se veulent l'école d'une tolérance que David résume en dix mots: Connais-toi toi-même, Ecoute, Ne juge pas sans savoir. Notre histoire devrait en donner l'exemple. Ce n'est pas toujours le cas.
Celle ou celui qui pense différemment ne fait que manifester l'histoire de son histoire. Cette histoire n'est pas la nôtre, chacun doit en prendre son parti. S'il y a plusieurs histoires différentes, il y a plusieurs vérités, de même qu'il y a plusieurs manières de nommer le frère du père ou de la mère. L'intolérance est en germe chez les non-voyants qui croient leur vérité unique. La distance entre la tolérance dont on parle au sein de notre Ordre et les limites qui lui sont assignées est lourde à supporter. Notre acception de la tolérance a conservé des siècles de retard.
Thomas Mann disait après la dernière guerre qu'il ne souhaitait pas une Europe allemande, mais une Allemagne européenne. Je souhaite une Maçonnerie qui parle moins de tolérance mais qui serait une Maçonnerie tolérante.[11]
[1] Deux me semblent remarquables : Georg Hartung, Le Flambeau, Juin 1961, pp. 8-15 et F. Spielmann, Alpina 1950, pp. 296-298.
[2] Alain Bernheim, ‘Régularité, reconnaissance et les « Landmarks »’, Alpina 1991, pp. 266-268.
[3] René Guénon, Initiation et Réalisation Spirituelle (Ed. 1964), p. 142.
[4] Science et Conscience. Les deux lectures de l'univers (Stock, Paris 1980), p. 319.
[5] Claude Hagège, Professeur au Collège de France (Ce qu'on ne sait pas - Quinze grands savants répondent - L'Express, 10 août 1995).
[6] Adrien-André Briol, ‘La tolérance’, Alpina 1989, p.208-209.
[7] Voir Charles-Albert Reichen, ‘Cette religion dont tous les hommes conviennent...’, Alpina 1978, pp. 188-190, et Renaissance Traditionnelle 38 (1979), pp.100-105.
[8] L'Express, 10 août 1995 (voir note 5).
[9] Chetwode Crawley, ‘The Old Charges and the Papal Bulls’, AQC 24 (1911), p. 267.
[10] Ceci vaut pour la France où le catholicisme était religion d'Etat. En 1792, à Genève, la qualité de citoyen était encore réservée aux seuls protestants.
[11] Cet article est dédié à David et à Christian qui m'ont tellement aidé.
Un grand merci à Alain Berrheim !
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Je rappelle simplement que la liberté d’expression est en France un droit Constitutionnel, quelle que soit notre appartenance à une association de quelque nature que ce soit.
Dans son article 10, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose que : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi. »
Dans l'article 11, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose aussi que : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »
Ces deux articles ont valeur constitutionnelle car le préambule de la Constitution de la Ve République renvoie à la Déclaration de 1789.
La Constitution et les Lois de la République Française s'appliquent sur l'ensemble du territoire national et s'imposent à tout règlement associatif particulier qui restreindrait cette liberté fondamentale et Constitutionnelle de quelque façon que ce soit.
« Jurez-vous, de plus, d’obéir fidèlement aux chefs de notre Ordre, en ce qu’ils vous commanderont de conforme et non contraire à nos lois ? » (Extrait du Serment prêté par chaque franc-maçon lors de son initiation).
Jean-Laurent Turbet
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