Marc Henry, le Grand-Maître de la Grande Loge de France se trouve actuellement pour un voyage de quelques jours dans le sud-est asiatique. Accompagné d’une délégation du Conseil Fédéral (avec notamment Jean-Jacques Zambrowski, le Grand Chancelier et André Lagache, conseiller fédéral…).
Ce périple, qui se terminera le dimanche 27 janvier prochain, aura permis au Grand-Maître de visiter la Loge N°1374 « Nagara, la Lumière d’Angkor » à l’Orient de Phnom-Penh au Cambodge, comme la Loge N° 1373 « Hamsa-la Voie du Siam » à l’Orient de Bangkok en Thaïlande.
Des nouveaux contacts sont également pris, notamment avec des frères membres de loges de l’ancienne Grande Loge Nationale Française, à l’image de Loge « Hoa Sen » à l’Orient d’Ho-Chi-Minh Ville (elle tient ses travaux à Bangkok) qui vient de rejoindre la Grande Loge de France.
Fidèle à la vocation à l'universalisme du Rite Ecossais Ancien et Accepté, Marc Henry s'emploie avec ardeur à promouvoir ce rite ainsi que les valeurs et les idéaux de la tradition écossaise et de la Grande Loge de France.
Ce voyage n’aura pas permis à Marc Henry d’être présent au déjeuner de presse organisé le jeudi 24 janvier 2013 par les obédiences de la franc-maçonnerie française (elles étaient 6 sur 9 : GODF, GLFF, DH, GLMF, GLMU, GLFMM). Le Grand-Maître de la Grande Loge de France sera présent aux vœux des neuf obédiences de la franc-maçonnerie française, (GODF, GLDF, GLFF, DH, GLTSO, LNF, GLMF, GLMU, GLFMM) le mardi 29 janvier 2013 qui se tiendront au siège de la fédération française du Droit Humain, rue Pinel à Paris.
Le journal sur le web « Le Petit Journal . com » ( sous-titré : le media des français de l’étranger), publie aujourd’hui une interview de Marc Henry, le Grand-Maître de la Grande Loge de France.
Voici cet article :
FRANC-MAÇONS - Marc Henry, un Grand Maître qui regarde vers l'Orient
Mercredi soir se tenait à l’Institut français une conférence intitulée « quelle spiritualité pour le XXIe siècle ? » animée par Marc Henry, Grand Maître de la Grande Loge de France, de passage en Asie. Quête de sens, valeurs morales, harmonie… Des notions soumises au dialogue avec une salle pleine, curieuse de découvrir une tradition intellectuelle et spirituelle souvent méconnue.
Marc Henry, danseur et journaliste en retraite, a été élu depuis peu Grand Maître de la Grande Loge de France (GLDF), deuxième obédience maçonnique de l’hexagone en terme d’effectifs (plus de 30.000 membres). De passage en Asie du Sud-Est, il est venu à la rencontre des frères présents sur place, loge Hamsa de Bangkok et loge Nagara de Phnom Penh. Vient de les rejoindre la loge Hoa Sen (d’Ho-Chi-Minh Ville, mais qui se réunit à Bangkok), qui a pris ses distances avec la Grande Loge Nationale de France (GLNF), en pleine tourmente après plusieurs affaires politico-financières impliquant des membres, et une grave crise de gouvernance depuis l’an dernier. Une image désastreuse qui a entraîné une chute de ses effectifs, notamment au profit de la GLDF, fidèle à une approche traditionnelle et spiritualiste (quand le Grand Orient de France, principale obédience, se tourne davantage vers les questions de société). Marc Henry est ainsi venu faire connaître le temps de conférences dans les Instituts français de Phnom Penh et Bangkok l’idéal spirituel et humaniste de sa branche de la franc-maçonnerie. Entretien.
Samuel Bartholin : Pourquoi une conférence sur « la spiritualité au XXIe siècle » ?
Marc Henry : - Nous souhaitions partager avec les frères et les profanes – c’est le terme utilisé – une réflexion sur la spiritualité, c’est-à-dire ce qui nous permet à tous de devenir plus humain. Face à notre part d’agressivité et d’animalité, qu’est-ce qui va nous permettre de découvrir une approche plus spirituelle, et ainsi nous ouvrir à l’autre, à la connaissance de l’autre ? Nous avons tous été façonnés par des parents, des enseignants, une culture particulière : nous avons besoin de ça pour devenir humain, mais en y perdant une part de liberté. La franc-maçonnerie cherche un langage commun, à améliorer un monde où l’homme n’est malheureusement plus au cœur du débat, où le système est verrouillé par une recherche absolue de consumérisme et de satisfaction matérielle.
SB : - Vous participez à des rencontres avec le public, or la franc-maçonnerie est souvent assimilée au secret…
MH : - Le secret est en réalité un besoin d’initiation, un rite de passage, réservé à celui qui va être initié. Toutes les sociétés connaissent des rites de ce type, le mariage en est un. Cela n’empêche en rien de se tourner vers l’autre, de contribuer au développement des valeurs éthiques de la société. Une part des mythes sur la franc-maçonnerie, le fameux complot « judéo-maçonnique » - vient de la première moitié du XXème siècle, au temps de la IIIème République. Certains milieux de l’Eglise d’alors attribuaient à l’influence des juifs et des francs-maçons le déclin de leur emprise, dans une époque marquée par des changements rapides et l’évolution des idées. Les idéaux de la maçonnerie revendiquent de fait la devise « liberté-égalité-fraternité », adoptée par la Grande Loge de France en 1795. On nous a beaucoup reprochés d’être secrets, alors qu’il s’agit avant tout d’être discrets. Il n’y a pas de notre part de volonté de prosélytisme. Etre franc-maçon implique une forme d’ouverture d’esprit, sans vérité révélée, mais avec aussi le souci de transmettre un héritage.
SB : - Nous sommes ici en Asie, dans une tradition spirituelle différente du monde européen d’où est issu la franc-maçonnerie. Un dialogue est-il possible?
MH : - A la conférence de Bangkok, le dialogue s’est engagé avec un spécialiste du bouddhisme. Ce dernier propose une forme déconstruction de l’individualité et de ses désirs. La franc-maçonnerie dit plutôt : construis-toi toi-même, tu n’es pas encore fini, achevé. Cela renvoie aussi aux tentatives au XVIIe siècle de définir une religion naturelle, commune à tous les hommes. Nous avons beaucoup de loges dans l’océan indien, comme sur l’île de la Réunion, où toutes les cultures, les traditions et les conditions sociales sont représentées. La maçonnerie ne s’oppose pas aux religions, qu’elle considère comme un domaine de réflexion parmi d’autres dans le champ de la spiritualité. Un musulman peut devenir franc-maçon et prêter son serment sur le Coran. A la Grande Loge de France, il devra en outre prêter serment sur ce que nous appelons « le Volume de la loi sacrée », qui est la Bible, mais considérée ici comme un outil pour approfondir la connaissance. Dans notre tradition, des hommes de différentes cultures, comme Jésus, Socrate ou Pythagore sont ainsi considérés comme des initiés.
Vendredi 25 janvier 2013 : Propos recueillis par Samuel Bartholin (http://www.lepetitjournal.com/cambodge)
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Quelles que soient mes responsabilités - ou non - présentes ou futures dans une organisation, les propos tenus dans cet article comme dans tous les articles de ce Bloc-Notes, sont exclusivement des opinions personnelles qui n'engagent que moi.
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Dans son article 10, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose que : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi. »
Dans l'article 11, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose aussi que : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »
Ces deux articles ont valeur constitutionnelle car le préambule de la Constitution de la Ve République renvoie à la Déclaration de 1789.
La Constitution et les Lois de la République Française s'appliquent sur l'ensemble du territoire national et s'imposent à tout règlement associatif particulier qui restreindrait cette liberté fondamentale et Constitutionnelle de quelque façon que ce soit.
Jean-Laurent Turbet
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