"Franc-Maçons", tel est le titre du dossier principal du mensuel Historia qui vient de paraître.
le sous-titre en est : Leur véritable influence dans la naissance des Etats-Unis, les Révolutions françaises, la loi de 1905.
Les lectrices et lecteurs (attentifs et assidus) de ce bloc-notes auront pu lire de nombreux articles sur la Franc-Maçonnerie américaine. Il faut reconnaître que l'article de Bertrand Van Ruymbeke intitulé "Les acteurs de la naissance des Etats-Unis" est très bien documénté, précis et fiable. Conflit des anciens et des mloderne, Boston tea party, Washington, les insurgents, La fayette, tout y est.
Olivier Coquard, lui, relativise - à juste titre - l'influence de la Franc-Maçonnerie dans la Révolution Française de 1789. Il faut dire qu'antimaçons et maçons militants, les uns pour le déplorer et les autres pour réhausser le rôle de l'institution dans les événements révolutionnaires ont alimenté la fulgate d'une maçonnerie organisatrice des événements. Or, bien entendu, il n'en fut rien...
Marc de Jode analyse fort justement le rôle de la Franc-Maçonnerie sous la IIème République surtout à un moment où, les partis n'existant pas encore, la maçonnerie a parfois été contrainte de se substituer à eux. Il est à noter que le gouvernement issu des événements de 1848 comprend 9 maçons sur 11 (Illustration page 48).
Je tiens à signaler également le très bel article de Denis Lefebvre sur le rôle des francs-maçons dans la Résistance. Rôle trop méconnu malgré le livre de référence d'André Combes "La Franc-Maçonnerie sous l'Occupation" paru en 2001. Denis Lefebvre fait revivre ces moments noirs et tragiques avec beaucoup de sensibilité et d'objectivité. La Franc-Maçonnerie Française sort décimée de la guerre. A peine plus de 5000 frères au Grand Orient de France en 1945 alors qu'ils étaient plus de 28 000 en 1938, et encore la plupart sont âgés de plus de 60 ans. C'est la Franc-Maçonnerie Française qui est à reconstruire.
François Koch, le spécialiste de la Franc-Maçonnerie de l'hebdomaidaire l'Express signe un papier sur la laïcité en se demandant si elle est une exception française.
Enfin, Alain Bauer (le Grand Maître médiatique à vie du GODF selon certains journalistes) et Roger Dachez (le président de l'Institut maçonnique de France) signent comme simples "francs-maçons" chacun un article où ils répondent à la question de savoir si la Franc-Maçonnerie est un réseau comme un autre.
Un numéro (comme souvent) de très bonne qualité d'Historia. Que les maçons et les non maçons peuvent se procurer très utilement pour en connaître plus sur le sujet.
A recommander.
Jean-Laurent Turbet
° Sommaire :
Francs-maçons : Initiation à l'Histoire.... Dossier: dans le mensuel n°784, à partir de la page 31.
Nul ne peut nier le rôle de Washington ou de La Fayette dans l'indépendance américaine. Idem pour Condorcet ou Brissot pendant les années 1790 en France, ou pour Schoelcher, Ledru-Rollin et Louis Blanc en 1848.
° Les acteurs de la naissance des États-Unis, à la page 32. Article de Bertrand Van Ruymbeke.
Dans les 13 colonies d'Amérique, la franc-maçonnerie, importée du continent, se vit au grand jour. Bilan, lors de la guerre d'Indépendance, si Washington est un frère, son ennemi Cornwallis l'est aussi...
° Clin d'oeil : En Afrique, des francs-maçons partout, la Franc-Maçonnerie nulle part, à la page 34 par Jean-Marc Cara.
La première loge en terre africaine est créée à Saint-Louis du Sénégal en 1781. Pour autant, la franc-maçonnerie y reste longtemps l'apanage exclusif des Européens...
° La Fayette, perpétuel, universel et multiple, à la page 40, par Gonzague Saint-Bris.
Ayant choisi de solliciter son initiation à Paris, alors qu'il n'a que 18 ans, Gilbert du Motier, marquis de La Fayette, sera fidèle à ce choix jusqu'à sa mort. La maçonnerie est à la mode à l'époque. « Ils en sont tous »...
° 1789 : une influence à relativiser, à la page 41 par Olivier Coquard.
Les initiés n'ont pas provoqué la Révolution française. Ils se sont même divisés sur la marche à suivre. Pour autant, leurs valeurs se retrouvent dans les idées nouvelles : tolérance, liberté, abolition des privilèges.
° Une certaine forme d'idéal sous la IIe République, à la page 44 par Marc De Jode.
Les journées révolutionnaires de février 1848, qui destituent le roi Louis-Philippe, ne doivent rien à un plan organisé par les grandes obédiences. Mais à des frères républicains déterminés....
° Leur rôle dans la Résistance, à la page 50, par Denis Lefebvre.
Pourchassés, arrêtés sous le régime de Vichy, nombre d'entre eux ne s'avouent pas vaincus. Ils s'organisent en mouvements, rejoignent les maquis et créent même, dans les camps, des loges clandestines...
° Trois questions à Guy Arcizet, à la page 53.
° La laïcité, une exception française, à la page 55 par François Koch.
Promoteurs de la loi de séparation des églises et de l'État de 1905, ils s'en veulent les garants. Ce qui fait de la France, depuis la Constitution de 1958, l'une des rares républiques laïques au monde.
° Et les femmes, à la page 56.
° Désormais, un réseau comme un autre ? Pages 58 & 59. Textes d'Alain Bauer et de Roger Dachez.
L'universalité spirituelle des origines a-t-elle cédé laplace à un simple outil pour favoriser sa carrière ?...
Attention ! Cet article, comme tous les articles du "Bloc-Notes de Jean-Laurent sur les Spiritualités", (http://www.jlturbet.net/) est écrit en mon nom personnel.
Je ne parle ni au nom d'une association, ni d'un parti, ni d'une loge, ni d'une obédience maçonnique.
Mes propos n'engagent que moi et non pas l'une ou l'autre de ces associations.
Je ne suis en aucune façon habilité à écrire au nom d'une association, d'un parti, d'une loge, d'une obédience maçonnique. Tout ceci pour que cela soit bien clair, qu'il n'y ait aucune ambiguïté de quelque nature que ce soit.
Quelles que soient mes responsabilités - ou non - présentes ou futures dans une organisation, les propos tenus dans cet article comme dans tous les articles de ce Bloc-Notes, sont exclusivement des opinions personnelles qui n'engagent que moi.
Je rappelle simplement que la liberté d’expression est en France un droit Constitutionnel, quelle que soit notre appartenance à une association de quelque nature que ce soit.
Dans son article 10, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose que : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi. »
Dans l'article 11, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose aussi que : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »
Ces deux articles ont valeur constitutionnelle car le préambule de la Constitution de la Ve République renvoie à la Déclaration de 1789.
La Constitution et les Lois de la République Française s'appliquent sur l'ensemble du territoire national et s'imposent à tout règlement associatif particulier qui restreindrait cette liberté fondamentale et Constitutionnelle de quelque façon que ce soit.
Jean-Laurent Turbet
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