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Le Blog des Spiritualités

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"David Ben Gourion : Journal 1947-1948", de Denis Peschanski & Tuvia Friling.

Publié par Jean-Laurent Turbet sur 6 Juin 2012, 14:33pm

Catégories : #Judaïsme, #Israël, #Ben Gourion, #Sionisme, #Pechanski, #Livres, #Chroniques de livres.

Bengourionsecrets.jpgC'est un livre tout à fait exceptionnel que nous proposent Denis Pechanski et Tuvia Friling.

Il s'agit en effet de découvrir le journal de David Ben Gourion (16 octobre 1886 - 1er décembre 1973), militant socialiste exemplaire, sioniste, qui a été le véritable fondateur de l'Etat d'Israël. Il en fut d'ailleurs le premier Premier ministre d’Israël entre 1948 et 1953 puis de nouveau  entre 1955 et 1963.

Avec ce journal (traduit par Fabienne Bergmann) il nous est proposé d'entrer de plein pied dans l'histoire en train de se faire, avec peut-être le plus important des protagonistes. Il s'agit en effet dans ce volume de années 1947-1948, soit les années de la création d'Israël.

David Ben Gourion, a durant toute sa vie tenu un journal quotidien. Il a également gardé les lettres qu'il recevait du monde entier mais aussi le double de celles qu'il envoyait. Ce livre présente un extrait crucial de ces monumentales archives couvrant les années 1947-1948. Une époque mouvementée de conflits et d'espérance qui déboucha sur la naissance de l'État d'Israël, depuis l'hiver 1947, date de la résolution 181 de l'ONU prévoyant la partition de la Palestine, jusqu'à l'été 1948 après la proclamation de l'indépendance.

"On y trouve les notes de Ben Gourion sur ses rencontres personnelles avec les responsables militaires et civils, un exposé captivant des combats, de Jérusalem jusqu'au Néguev, ainsi que des descriptions de l'état d'esprit des troupes et de la population. On y suit en détail toutes les étapes qui furent nécessaires pour passer d'une communauté juive organisée à un État, on y découvre les relations entre divers cercles de la politique sioniste et juive dans le pays et dans le monde. Il laisse aussi entrevoir au lecteur le réseau des militants qui oeuvrèrent pour l'achat d'armes et de munitions, toute une organisation qui se tissa clandestinement en Europe, aux États-Unis, en Amérique du Nord et du Sud. Le journal éclaire enfin des moments personnels dramatiques. Cette immense solitude quand il n'y a personne sur qui s'appuyer, qu'on ne peut échapper à l'urgence de prendre de graves décisions. Les notes de Ben Gourion sur les heures qui ont précédé la proclamation de l'État et celles qu'il rédigea après celle-ci. La compréhension du «plateau d'argent», du prix terrible du sang qui serait payé par les citoyens et les jeunes combattants pour l'indépendance, alors qu'une partie d'entre eux sont des survivants de la Shoah. L'immense tension autour de la crise de l'Altalena. Les craintes sur la question du statut de Jérusalem. Le questionnement sur le retour des Palestiniens", note le site France-Israël.

Des discours, articles, lettres et compte-rendus de réunions décisives viennent compléter utilement ces extraits du journal de Ben Gourion en permettant de les replacer dans leur contexte.

C'est tout le travail remarquable de Denis Peschanski et Tuvia Friling que de remettre tpous ces docuements dans leur contexte pour nous permettre de bien comprendre les enjeux de cette période.

C'est un hymne remarquable à cette belle et grande nation démocratique qu'est Israël. Comme nous le savions, mais nous pouvons le constater ici avec des documents de première importance, que tout ne c'est pas passé sans douleur loin de là, et que la conquête de la liberté pour le peuple juif et la création de l'Etat d'Israël s'est faite dans le sang et les larmes.

Mais quelle belle aventure pour parvenir à ce résultat. Que d'engagement, quel souffle épique, celui de la liberté et du droit, et de le reconnaissance, enfin, après tant de siècle d'exil, d'une terre pour le peuple juif, mais pas de n'importe quelle terre de la terre de ses ailleuls.

Je vous invite évidemment à lire ce livre avec passion... Car revivre l'Histoire avec les mots de Ben Gourion est tout simplement unique.

David Ben Gourion est avant tout un homme d'engagement. Engagement dans l'idéal socialiste. Toute sa vie il sera un grand militant socialiste, un ardent militant socialiste. Il crééera d'ailleurs Avoda, le Parti Socialiste (là bas on dit Travailliste à l'Anglo-Saxonne) israélien.

Un livre à lire de toute urgence pour toutes les femmes et tous les hommes épris de liberté.


Jean-Laurent Turbet

° Interview de Denis Pechanski dans Information Juive :

Denis-Peschanski.jpgC’est un document essentiel que présentent aux lecteurs francophones deux chercheurs, l’un israélien et l’autre français. Il s’agit de la traduction en français du journal de David Ben Gourion dans les années 1947-1948, l’époque de la proclamation de l’indépendance de l’Etat d’Israël. Ces deux chercheurs M. Denis Peschanski, directeur de recherches au CNRS et Tuvia Friling, professeur à l’université Ben Gourion du Néguev mettent à la disposition du lecteur francophone les pages les plus importantes des écrits de celui qu’on a appelé » le prophète armé « , celles en tout cas qui jettent une vive lumière sur les années décisives qui ont précédé la proclamation de l’Etat d’Israël.

Nous publions ci-dessous un entretien avec l’un des auteurs de ce livre, traduit de l’hébreu par Fabienne Bergmann. (Les secrets de la création de l’Etat d’Israël. David Ben Gourion. Journal 1947-1948. Editions de la Martinière. 23 euros)

Information Juive : Qu’est-ce qui a contribué à faire de l’homme Ben Gourion un “décideur stratégique” ?

Denis Peschanski : David Ben Gourion a eu d’emblée un objectif, un défi, une vision. La force de sa conviction est première : il veut créer un foyer national juif, puis un Etat juif pour reprendre la terminologie qu’il utilise lui-même en fonction des circonstances. Et cet Etat doit être un acteur central d’un projet de société inspiré du socialisme. Nationalisme, étatisme, socialisme sont les trois composantes originelles de sa pensée.

C’est un choix stratégique de construire l’ébauche de cet Etat (il arrive en 1905) non sur le peuple des villes mais sur les campagnes. C’en est un autre de s’appuyer sur le mandat britannique après la déclaration Balfour (1917) avant de combattre la puissance coloniale quand elle tourne le dos à l’idée même d’un foyer national juif. C’est un choix encore de savoir jouer sur le soutien indéfectible de Truman, l’Américain, et de Churchill, l’Anglais, alors même qu’ils sont contestés dans leurs pays, mais aussi, et c’est moins connu, sur celui de Staline, la Soviétique, qui aura un rôle décisif dans la création de l’Etat en fournissant des armes via la Tchécoslovaquie, en acceptant de laisser l’Agence juive et la Haganah chercher en Europe centrale et orientale soviétisée les populations qui lui manquent et, plus officiellement, en votant la déclaration de l’ONU sur le partage en novembre 1947 et en étant l’un des tout premiers pays à reconnaître de jure le tout nouvel Etat juif proclamé en mai 1948.

La lecture du journal de Ben Gourion est édifiante : on y découvre le stratège politique (qu’on devinait) et le stratégie militaire (qu’on connaissait moins)

I.J. : Pourquoi en voulait-il à la diaspora au point de considérer qu’aucune période de cette vie n’était intéressante ?

DP : Il avait une vision très négative de la diaspora, trou noir dans l’histoire du peuple juif entre deux moments idéalisés où existait et existera un Etat juif. Il l’a répété à l’envi : accepter de vivre dans un Etat qui n’est pas juif c’est dépendre de la bonne ou de la mauvaise volonté de ceux qui dirigent cet Etat. Qu’ils soient bienveillants et tout se passe bien. Pour peu qu’ils soient malveillants, voire criminels et c’est la catastrophe. Dans son esprit, la seule solution pour les Juifs est dans la création d’un Etat juif. Quitte à tirer un trait sur tout ce qu’a apporté la diaspora à la culture européenne. Il n’était jamais avare de mauvaise foi quand son argumentaire central était en jeu !

I.J. : L’idée essentielle que Ben Gourion développera sans répit c’est que l’Etat d’Israël doit être une “société modèle et “une lumière pour les nations”. Qu’entendait-il par cette formule ?

DP : Ben Gourion s’inscrit dans une perspective universaliste qui est définitoire du judaïsme et plonge aussi dans la Révolution française qui est aussi sa référence. Son projet est une forme d’utopie dont il est convaincu qu’il pourra la réaliser. Par sa réalisation même, elle sera un exemple bien au-delà du monde juif. De fait, pendant des décennies, ce mélange d’Etatisme, de sionisme et de socialisme a beaucoup intéressé et beaucoup intrigué. C’est cette utopie qui a été au cœur du mouvement sociale d’une ampleur extraordinaire à l’état 2011 en Israël. Connaissant mal, le plus souvent la réalité israélienne, les observateurs français évoquaient la question de la paix et celle de l’Etat palestinien, alors que le cœur du mouvement tenait dans cette revendication d’un retour à l’Etat providence. Un retour à Ben Gourion en quelque sorte, même si son nom n’a pas toujours été prononcé.

La suite de l'interview dans le numéro de Mai 2012 d'information juive...

 

° Le livre :

Journal 1947-1948. Les secrets de la création de l’Etat d’Israël
de David Ben Gourion
Préfaces : Tuvia Friling et Denis Peschanski
Traduction : Fabienne Bergmann
621 pages, éditions de la Martinière, 2012

Traduit avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

° Les auteurs :

- Denis Peschanski est directeur de recherche au CNRS, président du conseil scientifique du Mémorial de Caen, membre du conseil scientifique du Mémorial de la Shoah. Il est l’auteur de nombreux ouvrages sur la France des années noires.

- Tuvia Friling est directeur de recherche au centre de recherches de Sde Boqer, rattaché à l’université Ben Gourion de Beer Sheva. Il fut le premier directeur du centre de recherches puis, un temps, directeur des Archives nationales d’Israël. Il est considéré comme l’un des spécialistes mondiaux de Ben Gourion.

° David Ben Gourion :

David Ben Gourion (16 octobre 1886 - 1er décembre 1973), homme politique, militant socialiste, sioniste, a été le premier Premier ministre d’Israël entre 1948 et 1953 puis entre 1955 et 1963. Il a été l’un des fondateurs du Partisocialiste (travailliste) israélien.

° Pour en savoir plus :

° L'interview de Denis Pechanski dans Information Juive.

 

 

Attention ! Cet article, comme tous les articles du "Bloc-Notes de Jean-Laurent sur les Spiritualités", (http://www.jlturbet.net/) est écrit en mon nom personnel.

Je ne parle ni au nom d'une association, ni d'un parti, ni d'une loge, ni d'une obédience maçonnique.

Mes propos n'engagent que moi et non pas l'une ou l'autre de ces associations.

Je ne suis en aucune façon habilité à écrire au nom d'une association, d'un parti, d'une loge, d'une obédience maçonniqueTout ceci pour que cela soit bien clair, qu'il n'y ait aucune ambiguïté de quelque nature que ce soit.

Quelles que soient mes responsabilités - ou non -  présentes ou futures dans une organisation, les propos tenus dans cet article comme dans tous les articles de ce Bloc-Notes, sont exclusivement des opinions personnelles qui n'engagent que moi.

Je rappelle simplement que la liberté d’expression est en France un droit Constitutionnel, quelle que soit notre appartenance à une association de quelque nature que ce soit.

Dans son article 10, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose que : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi. »

Dans l'article 11, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose aussi que : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »

Ces deux articles ont valeur constitutionnelle car le préambule de la Constitution de la Ve République renvoie à la Déclaration de 1789.

La Constitution et les Lois de la République Française s'appliquent sur l'ensemble du territoire national et s'imposent à tout règlement associatif particulier qui restreindrait cette liberté fondamentale et Constitutionnelle de quelque façon que ce soit.

Jean-Laurent Turbet

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