Belle initiative de la ville de Bordeaux d’honorer l’un de ces citoyens les plus célèbres dans le monde : Etienne Morin.
Le rôle d’Etienne Morin dans la genèse du Rite Ecossais Ancien et Accepté est prépondérant. Etienne Morin est un négociant bordelais. On ne sait pas exactement où et quand il fut initié à la Franc-Maçonnerie. Nous savons par contre que’une fois installé à Bordeaux il y fonde dès le 8 juillet 1745 la Loge dite des « Élus Parfaits », première mère loge écossaise délivrant patente, avec un rite ordonné et cohérent
Le 27 août 1761, à Paris, Etienne Morin reçoit une patente signée des officiers de la Grande Loge de France le nommant « Grand Inspecteur pour toutes les parties du Monde ».
Il embarque d’ailleurs de Bordeaux pour Saint-Domingue le 27 mars 1762, mais est de nouveau capturé en mer par les Anglais et de nouveau conduit à Londres avant d’être reconduit dans les Antilles où il qu'en 1763.
Il créé alors des loges qui travaille au rite de l’Ordre du Royal Secret, que l’on appellera aussi plus tard la Maçonnerie de Perfection, rite en 25 degrés, ancêtre direct du Rite Ecossais Ancien et Accepté (le grade le plus haut - le 25ème - en était celui de Sublime Prince du Royal Secret, aujourd'hui 32ème degré du REAA).
C’est son député Grand Inspecteur, Henry Andrew Francken qui amène le rite de Perfection aux Etats-Unis d’Amérique en créant la première loge de Perfection à Albany, province de New York en 1767.
Etienne Morin lui, meurt ruiné à La Jamaïque en 1771, où il avait été contraint de se réfugier, après avoir perdu tous ses biens dans le tremblement de terre du 3 juin 1770 qui détruisit la ville de Port-au-Prince où il habitait.
C’est à partir de la maçonnerie de Perfection d’Etienne Morin que nait en 1801 à Charleston, le premier Suprême Conseil des souverains grands inspecteurs généraux du 33ème et dernier degré du Rite Ecossais Ancien et Accepté sous l'impulsion de John Mitchell et Frederic Dalcho.
Le Comte de Grasse, Marquis de Tilly, qui fut également présent en 1801 à Charleston, fonde en 1802 le Suprême Conseil des Iles du Vent et sous le Vent, puis, le Suprême Conseil de France, en 1804. Après une fusion forcée avec le Grand Orient de France (décembre 1804) imposée par l’Empereur, le Suprême Conseil de France regagne enfin son autonomie et sa liberté en 1814 avant de se mettre en sommeil en 1815 à la chute de l’Empire.
Après sa fusion avec le Suprême Conseil des iles du Vent en sous le Vents (réveillé par Delahogue en 1810), le Suprême Conseil de France est reconstitué et installé en 1821.
Le Suprême Conseil de France, gardien et conservateur du Rite Ecossais Ancien et Accepté sur toute l’étendue de la République Française, administre les grades du 4ème au 33ème degrés du Rite Ecossais Ancien et Accepté.
La Grande Loge de France, puissance maçonnique indépendante et souveraine, administre exclusivement et sans partage, les 3 premiers degrés symboliques du Rite, apprenti, compagnon et maître maçon.
Fait tout à fait exceptionnel, Claude COLLIN, le Souverain Grand Commandeur du Suprême Conseil de France, et Marc HENRY, le Grand-Maître de la Grande Loge de France, seront présents tous les deux avec les élus de Bordeaux le vendredi 7 juin 2013 à 15 heures lorsque le square Hausmann deviendra le Square Etienne Morin.
Il faut noter que les apparitions publiques du Souverain Grand Commandeur du Suprême Conseil de France sont particulièrement rares.
Marc HENRY et Claude COLLIN souhaitent en effet que ce square soit « dans la ville le témoignage de cet illustre frère, dont la contribution au REAA a été déterminante ».
Enfin pour clore en beauté cette journée, il y aura une après-midi et une soirée là encore tout à fait exceptionnelles à Bordeaux.
- Le vendredi 7 juin 20123 à 18 heures, en Conférence Publique, Marc HENRY, Grand-Maître de la Grande Loge de France et Alain GRAESEL, Ancien Grand-Maître de la GLDF traiteront en duo « De la Spiritualité maçonnique à la Citoyenneté au présent » à l'Athénée municipal de Bordeaux (place Saint-Christoly). Accès libre pour tout public.
- Toujours ce même vendredi 7 juin 2013 à 20 heures, au cercle Ségalier, une tenue maçonnique commune, au 1er degré du Rite Ecossais Ancien et Accepté, est organisée par six Loges bordelaises de la GLDF. Elle permettra à Marc HENRY et Alain GRAESEL de développer le sujet suivant : « La Grande Loge de France: hier, aujourd'hui et demain » (réservé aux francs-maçons).
Des événements à ne pas manquer si vous êtes à Bordeaux ou dans les environs.
Jean-Laurent Turbet
° Pour aller plus loin :
° Le site de la Grande Loge de France.
° Le site du Suprême Conseil de France.
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Dans l'article 11, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose aussi que : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »
Ces deux articles ont valeur constitutionnelle car le préambule de la Constitution de la Ve République renvoie à la Déclaration de 1789.
La Constitution et les Lois de la République Française s'appliquent sur l'ensemble du territoire national et s'imposent à tout règlement associatif particulier qui restreindrait cette liberté fondamentale et Constitutionnelle de quelque façon que ce soit.
« Jurez-vous, de plus, d’obéir fidèlement aux chefs de notre Ordre, en ce qu’ils vous commanderont de conforme et non contraire à nos lois ? » (Extrait du Serment prêté par chaque franc-maçon lors de son initiation).
Jean-Laurent Turbet
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