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Après le tollé provoqué par les propos du mufti d'Australie, qui compare notamment les femmes légèrement vêtues à de la "viande à l'air", les autorités locales ont réclamé son expulsion du pays, jeudi 26 octobre.
"Si vous placez de la viande dans la rue, dans le jardin ou dans un parc sans la couvrir et que les chats viennent la manger... qui doit-on blâmer, les chats ou la viande à l'air ?", avait ainsi lancé Cheikh Taj Aldin Al-Hilali, le plus haut dignitaire musulman du pays, lors d'un prêche prononcé il y a quelques semaines devant cinq cents fidèles. "Si [la femme] était restée dans sa chambre, chez elle, portant son voile, aucun problème ne serait arrivé", avait ajouté le mufti, cité par le quotidien The Australian.
Ses propos avaient aussitôt déclenché une levée de boucliers. "Ce sont des commentaires atterrants et répréhensibles", s'était indigné John Howard, le premier ministre australien. "L'idée que ce sont les femmes qui sont à blâmer dans les cas de viol est grotesque", avait-t-il souligné.
La responsable de la Commission gouvernementale de lutte contre la discrimination, Pru Goward, avait estimé pour sa part que ces déclarations constituaient "une incitation au crime" : "De jeunes musulmans qui commettraient des viols pourraient se prévaloir de ces remarques, citer cet homme, leur chef spirituel, devant un tribunal." "Je pense qu'il est temps qu'on lui demande de partir", avait-t-elle ajouté. Elle n'a pas précisé si le mufti, d'origine égyptienne et arrivé dans le pays en 1982, possédait la nationalité australienne.
"MON INTENTION ÉTAIT DE PROTÉGER L'HONNEUR DES FEMMES"
Sous la pression, le chef religieux a fait son mea culpa. "Je présente mes excuses sans réserves à toutes les femmes que mes commentaires ont pu offenser. Mon intention était de protéger l'honneur des femmes, or cette partie de mes déclarations a été occultée par The Australian", a-t-il affirmé.
Les organisations islamiques se sont, quant à elles, rapidement démarquées du mufti, dont elles ont condamné les propos sans ambages. Le conseil islamique de Nouvelle-Galles-du-Sud, dont Sydney est la capitale, a ainsi qualifié ses remarques de "non islamiques, non australiennes et inacceptables". Le porte-parole du conseil islamique de l'Etat de Victoria a dit craindre que cette sortie engendre des représailles contre la communauté musulmane d'Australie, forte de 300 000 personnes.
Cheikh Taj Aldin Al-Hilali est coutumier des sorties fracassantes. En juillet 2005, il avait déclaré à l'Australian que les religieux radicaux constituaient "une maladie semblable au sida que l'on ne peut pas soigner avec de l'aspirine". Un mois plus tôt, le mufti soutenait qu'il était parvenu à négocier la libération d'un otage australien, Douglas Wood, kidnappé en Irak en avril 2005.
Cette nouvelle polémique intervient dans un contexte de forte tension communautaire en Australie. Début septembre, John Howard, le premier ministre, s'était attiré les foudres des musulmans en les exhortant à mieux s'intégrer dans la société. Canberra, qui a renforcé ses lois sur l'immigration, va prochainement imposer un examen de culture générale en anglais pour évaluer la sincérité des candidats à s'intégrer dans la société australienne. Le test comporte notamment un chapitre sur l'égalité entre les hommes et les femmes.
L'info en plus du blog de Jean-Laurent:
Le pire c'est que le Cheikh Taj Aldin Al-Hilali. Le mufti d'Australie s'est dis plusieurs fois favorable à l'expulsion des intégristes. Il a déclaré que les islamistes qui prêchent la violence doivent être expulsés pour préserver l'Australie de la maladie de l'extrémisme. Le cheikh Taj Aldin Al Hilali a déclaré que les religieux radicaux constituaient une maladie semblable au sida que l'on ne peut pas soigner avec de l'aspirine. Tout responsable religieux qui prêche la haine contre la société australienne doit être expulsé, à 100 %», a-t-il déclaré, soulignant ne pas penser que cela se produisait actuellement.
Le mufti a également déclaré que la vente de livres prônant la haine et la violence devait être interdite : " C'est comme vendre du poison… ils doivent être retirés des rayons."
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