Max Warschawski, ancien grand rabbin de Strasbourg et du Bas-Rhin, est mort à Jérusalem, mercredi 13 septembre, à l'âge de 81 ans. Né à Strasbourg le 4 juillet 1925, élève du futur grand rabbin Abraham Deutsch (1902-1992), Max Warschawski décide dès l'enfance de choisir le même ministère. L'évacuation puis la guerre obligent sa famille à quitter l'Alsace, pour Vichy (Allier), puis Limoges (Haute-Vienne), où il poursuit ses études dans le Petit Séminaire israélite de Limoges conçu par le rabbin Deutsch. Il s'engage ensuite dans la Résistance, dans le Tarn.
Après la guerre, Max Warschawski se forme au séminaire rabbinique de Paris et au Jewish College de Londres. Il devient rabbin en Alsace, d'abord à Bischheim (1948-1954), puis à Strasbourg (1955-1969), où il sera chargé notamment de l'enseignement religieux, qui, en Alsace-Moselle, est organisé dans les écoles publiques pour les cultes catholique, luthérien, réformé et israélite. En 1960, il décline l'offre de devenir grand rabbin d'Algérie. En 1963-64, il passe une année sabbatique en Israël, où il hésite alors à s'installer.
En 1970, Max Warschawski devient grand rabbin de Strasbourg et du Bas-Rhin, succédant à Abraham Deutsch. Dans l'Alsace où cohabitent les religions sous le régime du concordat et des articles organiques du XIXe siècle, il entretient le dialogue interreligieux. Ses relations sont particulièrement chaleureuses avec Mgr Léon-Arthur Elchinger (1908-1998), évêque de Strasbourg de 1967 à 1984. L'évêque, alors coadjuteur, avait été l'un des artisans de la déclaration Nostra Aetate du concile Vatican II (1962-1965), texte sur les religions non chrétiennes et le judaïsme, prélude aux démarches de repentance et de réconciliation du pape Jean Paul II.
A sa retraite, en 1987, Max Warschawski réalise, avec sa femme Mireille, leur rêve souvent exprimé de l'alya, c'est-à-dire de l'installation en Israël, où vivaient déjà plusieurs de leurs enfants et petits-enfants. Féru d'histoire, l'ancien grand rabbin collabore alors régulièrement au site Internet du judaïsme alsacien, passerelle entre sa région d'origine et son nouveau pays. Outre ses nombreux articles sur Internet, il a publié avec son épouse un Manuel d'histoire juive pour les écoles primaires, une Bible illustrée, et un ouvrage de référence sur Les Synagogues d'Alsace et leur histoire (éditions Chalom bisamme, Jérusalem, 1992), avec son gendre Michel Rothé. L'un de ses fils, Michel Warschawski, militant pacifiste en Israël, dirige le Centre alternatif d'information de Jérusalem.
Commenter cet article