Dans un article de l' Express, le spécialiste de la Franc-maçonnerie de cet hebdomadaire, François Koch, revient sur les problèmes que connait actuellement le GODF dans un article intitulé "Le Grand Orient à feu et à sang".
Voici quelques extraits de cet article :
"Rien ne va plus dans la principale obédience française. Son grand maître, Jean-Michel Quillardet, voit son autorité ouvertement contestée. Et les règlements de comptes se succèdent sur fond d'accusations de turpitudes financières"
Vendredi 24 février, au quatrième étage de son imposant siège de la rue Cadet, dans le IXe arrondissement de Paris, le grand maître ouvre la séance du conseil de l'ordre. Mais la réunion tourne court: avec seulement 21 frères présents, le quorum de 24 n'est pas atteint.
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«Je trouve cela scandaleux, s'est écrié Jean-Michel Quillardet. A un moment donné, il faut savoir dire stop.»
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«C'est sans doute la première fois dans l'histoire de notre obédience que nous pouvons constater de tels errements. Je ne l'accepte pas, je ne l'accepterai plus.» Jean-Michel Quillardet s'est aussi emporté contre une rumeur accusant son père d'avoir spéculé sur des biens de déportés, «lancée notamment dans la région de Marseille», affirme-t-il en menaçant de saisir à la fois la justice maçonnique et les tribunaux de la République. Ayant compris que se trouve indirectement visé l'ancien président du conseil de l'ordre, l'Arlésien Gérard Pappalardo, des frères de l'opposition soutiennent, eux, que ce «ragot infâme» provient d'un maçon de la majorité du grand maître! «Je suis victime d'un flot de haine», résume Jean-Michel Quillardet, reconnaissant à la fois la fragilité de son obédience et le climat délétère qui y règne.
(...) le discours du grand maître prononcé malgré tout le 24 février et diffusé aux 1 100 loges du GO, a provoqué trois jours plus tard un départ spectaculaire: celui de Michel Delanoë, 64 ans, un expert judiciaire du Doubs, membre du conseil de l'ordre. Dans sa lettre de démission, fait rarissime, il regrette que son ex-obédience soit «aux mains d'un clan qui s'appuie sur les réseaux constitués à partir de la loge Intersection, de la section socialiste de Romainville [Seine-Saint-Denis] et de membres des hauts grades du rite français» et accuse le grand maître de «dérive autocratique». «J'ai pris l'engagement de stopper les errements de notre gestion nationale, écrira de son côté le 1er mars, dans une lettre ouverte le conseiller de l'ordre cannois Thierry Primey. L'obédience n'appartient pas seulement à une faction dirigeante.»
Delanoë et Primey visent Philippe Guglielmi, 54 ans, grand maître de 1997 à 1999, réputé, à tort ou à raison, pour sa grande influence à faire et défaire les hauts dignitaires du GO. Mais ce chef de bataillon de réserve, maire adjoint (PS) de Romainville, affirme s'être désengagé de ces jeux de pouvoir depuis deux ou trois ans. Notamment en démissionnant de son poste de grand gouverneur-régulateur du Ve Ordre international.
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De manière assez étrange, bien des maçons s'accusent mutuellement des pires turpitudes financières, alors qu'ils se veulent des modèles de vertu et d'intégrité.
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