Par Jean-Pierre PERRIN. Libération du jeudi 27 octobre 2005.
Rompant avec les positions de son prédécesseur, le réformateur Mohammed Khatami, nouveau président iranien a prôné hier publiquement la disparition de l'Etat d'Israël. «Comme l'a dit l'imam (Khomeiny), Israël doit être rayé de la carte (...). La nation musulmane ne permettra pas à son ennemi historique de vivre en son coeur même», a déclaré Mahmoud Ahmadinejad dans un discours prononcé à l'occasion d'une conférence intitulée «Le monde sans le sionisme».
S'adressant à quelque 4 000 étudiants vêtus de noir, qui scandaient «mort à Israël» à son apparition sur la tribune, le dirigeant radical leur a lancé qu'un tel slogan devait être proféré encore plus fort.
«Les combats livrés sur la terre occupée font partie d'une guerre pour sa destinée. L'issue de centaines d'années de guerre se joue sur la terre palestinienne», a-t-il ajouté.
Ahmadinejad s'en est pris ensuite à certains leaders du monde arabo-musulman. «Les dirigeants de la nation musulmane qui reconnaîtront Israël brûleront dans les flammes de la colère de leur propre peuple», a-t-il promis.
Ces propos confirment le changement de cap de la diplomatie iranienne qui, en 2002, avait envisagé la coexistence d'un Etat israélien et d'un Etat palestinien.
La Maison Blanche a estimé que les déclarations d'Ahmadinejad «soulignent» et «reconfirment» l'inquiétude de Washington au sujet des ambitions nucléaires du régime iranien.
De son côté, Paris a décidé de convoquer l'ambassadeur d'Iran «pour obtenir des explications», a fait savoir le chef de la diplomatie, Philippe Douste-Blazy.
Source : Libération
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