Dans ta chronique de Respublica 369 (13 juillet 2005) et intitulée " Le fascisme islamiste, ses tueurs, ses vitrines légales, ses complices et ses idiots utiles ", tu écris : " En France, on ne peut que déplorer le peu de réactions quand Hassan Iquioussen, un des prêcheurs vedettes de l'UOIF, évoluant dans le nord de la France, sera pris les mains dans le pot à confiture : sur une de ses cassettes, devant des jeunes, il tiendra des propos hallucinants, expliquant que les juifs et les nazis étaient complices dans les années 30, et que cela a servi de prétexte pour chasser les Arabes de Palestine, et construire l'Etat d'Israël. "
Dans le n° 389 de Respublica (15 octobre 2005), tu écris dans ta chronique relative à l'appel publié par France Soir le 14 octobre 2005, intitulé "Redonner son sens au combat antiracisme" : (...) Comment ces deux organisations (Le MRAP et la LDH) ont-elles pu, le 7 novembre 2004, embarquer l'ensemble de la gauche dans une manifestation antiraciste, qui se voulait une réponse à la manifestation organisée par la Licra et Sos Racisme contre l'antisémitisme, en y invitant l'UOIF, dont personne ne peut ignorer la teneur très antisémite des discours de certains prêcheurs comme Hassan Iquioussen ? .
En effet, la Licra et Sos Racisme ont refusé, contrairement au Mrap et La LDH, de défiler en compagnie d'organisations dont la clarté par rapport à l'antisémitisme n'est pas évidente.
Quelles étaient ces organisations avec lesquelles la Licra et Sos Racisme ont refusé de défiler ? :
1° L'UOIF (Union des Organisations islamiques de France)
2° La Coordination des Musulmans de France
3°Le collectif une école pour tout(es)
D'autres organisations comme le CRIF avait également boycotté cette manifestation.
Les éléments ci-dessus reprennent le débat et la polémique qui se sont développés à cette occasion :
Dominique Sopo, Président de SOS Racisme, Journal du Dimanche du 31 octobre 2004 :
"Ces trois associations sont infréquentables. Elles cherchent à acquérir en novembre 2004 une légitimité en prenant part à un rassemblement progressif. Ils s'en serviront après pour mieux troubler le débat public"
Dominique Sopo, Président de SOS Racisme, La voix du Nord 6 novembre 2004 :
"Parmi les signataires, des organisations comme l'UOIF, le Collectif des musulmans de France, le collectif " une école pour toutes ", ne sont pas claires sur les questions de l'égalité entre les hommes et les femmes, la lutte contre l'homophobie et sur l'antisémitisme. L'UOIF participe à cette manifestation pour trouver une respectabilité à des fins qui ne sont pas antiracistes"
Michel Tubiana, président à l'époque de la Ligue des Droits de l'Homme, journal du Dimanche,du 31 octobre 2004 :
"Le rejet de la présence de ces associations n'est qu'un prétexte. Tous ceux qui ont approuvé et signé ce texte adhèrent au message de tolérance qu'il véhicule. Il n'y a pas de raison d'en douter".
Michel Tubiana, président à l'époque de la Ligue des Droits de l'Homme, Le Parisien du 6 novembre 2004 :
"L'initiative est ouverte à tout le monde, à l'exception de l'extreme-droite, qui a été condamné en justice pour ses positions. Chaque association ou organisation qui participe adhère totalement au texte d'appel de la manifestation. C'est un texte très clair qui fait référence à la laïcité. L'UOIF, le collectif des musulmans de France et le collectif Une école pour tou(tes) l'ont approuvé. A partir de là, on ne leur fait pas un procès d'intention. Je n'ai pas à me transformer en tribunal "
Mouloud Aounit, Secrétaire Général du MRAP, Journal du Dimanche du 31 octobre 2004 :
"C'est un texte très ferme sur les principes et rassembleur. Nous avons tout fait pour rechercher l'unanimité"
Mouloud Aounit, Secrétaire Général du MRAP, La voix du Nord 6 novembre 2004 :
"La manifestation est bordée par un texte sans ambiguïté, les gens qui signent se sont engagés sur ce contenu"
Peut-on croire à la sincérité de l'UOIF (Union des organisations islamiques de France), du Collectif des musulmans de France (proche de Tariq Ramadan) et du Collectif Une école pour toutes, lorsqu'ils militent contre toutes les formes de discrimination, en particulier l'antisémitisme ?
C'est suite à la révélation du Figaro le 28 octobre 2004 sur l'existence d'une cassette, d'enregistrement d'une conférence au cours de laquelle le prédicateur de l'UOIF, Hassan Iquioussen, propage la haine des juifs, que la Licra et Sos-Racisme ont refusé de participer à cette manifestation.
Je rappelle les faits dénoncés par la Licra et Sos-racisme :
Il s'agit d'une conférence, enregistrée dont le contenu a été dénoncé par Le Figaro le 28 octobre 2004, qui a pour titre "La Palestine, histoire d'une injustice". Les juifs y sont décrits comme "ingrats", "avares", vivant "entre eux, dans des ghettos", "ne respectent rien", sont "le top de la trahison et de la félonie" et sont accusés "d'avoir toujours méprisé les êtres humains, de ne pas vouloir se mélanger aux autres et de comploter contre l'islam et les musulmans".
Pire, on y trouve ce passage : " Et après la [première] guerre mondiale, les Juifs redoublent de méchanceté. Et qu'est-ce qu'ils font en Europe, ce que je vais vous dire va vous choquer, mais c'est les textes aujourd'hui qui le disent, ils vont être de connivence avec Hitler, les sionistes. Ils vont être tenir avec Hitler pour, pour quoi ? Pour pousser les Juifs à quitter l'Allemagne. Parce que les Juifs allemands ne voulaient pas quitter l'Allemagne. Pourquoi ils vont quitter l'Allemagne ? C'est leur pays, ils sont là depuis mille ans. Ils sont chez eux, ils ont leurs biens, qu'est-ce qu'ils vont aller faire dans une terre qu'ils ne connaissent pas et où il faut tout recommencer à zéro ? Donc les Juifs ne voulaient pas quitter la France, l'Angleterre, l'Allemagne. Alors les sionistes on dit : il y a qu'une manière. Vous savez comment ? Il faut qu'il y ait en Europe quelqu'un qui fasse du mal aux Juifs pour dire aux juifs " sauvez vous sinon vous allez voir ce qui va vous arriver ". Les Européens vous détestent, ils ne vous aiment pas ".
http://www.crif.org/index02.php?id=4030&menu=&type=tout&PHPSESSID
=f2c639e4ba6154e60822a01e459ec78c
Le prédicateur en question, Hassan Iquioussen a exprimé des regrets après cette menace de poursuites à son encontre,.en faisant amende honorable" : "Je reconnais avoir tenu des propos déplacés, je condamne ces propos et je reconnais mes torts. L'antisémitisme est une horreur." Pour se justifier, Iquioussen explique : "J'effectue une centaine d'interventions par an. Ça m'arrive de déborder. Je n'ai pas de scrupules, ni de honte à reconnaître mes erreurs." Il précise : "Ma cassette a dû être enregistrée au début de l'intifada par les organisateurs d'une des conférences".
Donc selon lui, Hassan Iquioussen serait étranger à la publication et à la diffusion d'un texte et d'une cassette dans lesquels il tient des propos antisémites. En fait, cette cassette aurait été retirée de la vente il y a 16 mois par son éditeur, les Editions Tawhid, à Lyon.
Leur directeur, Yamin Makri, explique dans la presses que "plusieurs clients nous avaient alerté sur son contenu. Nous l'avons donc retirée des librairies. Même chez nous, il n'y en a plus." Il plaide la bonne foi : "Je n'ai pas pris le temps d'écouter la cassette avant de la diffuser, j'ai eu tort.".
Or c'est faux et le CRIF l'a prouvé en démontrant que cette cassette était encore en vente en novembre 2004 ! (http://www.crif.org/index02.php?id=4030&menu=&type=tout)
Mieux encore, cette cassette était toujours en vente à ce jour !
La preuve en cliquant sur le lien suivant : http://www.islam-france.com/livre.asp?onglet=3&article=587
Comment expliquer ce foutage de gueule ?
Déjà en octobre 2004, Dominique de Villepin, alors Ministre de l'Intérieur, fait mine de découvrir seulement à ce moment là cette " affaire ", en condamnant " les propos inacceptables rapportés ce jour par la presse et attribués à M. Hassan Iquioussen " et en en indiquant que le dossier avait été transmis au garde des Sceaux " afin qu'il examine les suites possibles ".
Très curieusement, alors que Dominique de Villepin est le premier flic de France, il ne mentionne pas qu'Hassan Iquioussen fait partie de l'UOIF, membre du Conseil Français du Culte Musulman et chérie par Sarkozy.
Et déjà, on évoquait à ce moment que les propos du prêcheur jihadiste de l'UOIF pourraient être " prescrits " parce que les cassettes en question ont été publiées en question depuis plus de deux ans.
Comment peut-on croire en la crédibilité de Nicolas Sarkozy tout comme le premier Ministre Dominique de Villepin quand on sait que leurs collaborateurs donnent des interviews au site islamiste oumma.com ce qui est pour le moins contraire aux valeurs de la République .
En effet, après Didier Leschi en avril 2005, chef du bureau des cultes au ministère FRANÇAIS de l'Intérieur sous Villepin, c'est un autre collaborateur (c'est le cas de le dire) de ce ministère, Bernard Godard, et cette fois sous Sarkozy, qui s'est affiché ouvertement sur le site islamiste oumma.com, alors que ce site a lancé le tristement célèbre " appel des indigènes de la République ", véritable appel communautariste à la haine et à la guerre contre la France, les Français et leur République.
Vous pourrez écouter ces interviews ici :
http://oumma.com/article.php3 ?id_article=1468
http://www.oumma.com/article.php3 ?id_article=1577
Je constate objectivement que Hassan Iquioussen est le prédicateur vedette de l'UOIF, partenaire privilégié du Ministère de l'Intérieur et plus précisément de Nicolas Sarkozy et que cette affaire a été enterrée.
Une des manières de "redonner son sens au combat antiraciste" tel que l'appel publié sur France-soir nous appelle à le faire, ce serait que toutes les personnes et toutes les organisations qui se retrouvent dans cet appel, se mobilisent pour que la cassette de la conférence d'Hassan Iquioussen, ne soit plus vendue conformément aux lois républiques qui sanctionnent l'antisémitisme.
C'est ce que je m'efforce de faire et je vous invite à rejoindre le comité de soutien qui s'est créé pour me soutenir : http://www.mmlf.org/article.php3?id_article=486
J'aimerai retrouver SOS Racisme et la Licra dans ce combat qui est toujours le leur.
Messaoud Bouras
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