Dimanche, ils étaient plusieurs centaines (300 selon la police, 500 selon les organisateurs) à défiler à Neuilly à l'appel des proches de la jeune femme et de l'association Ni putes ni soumises, pour demander -comme on le lit sur une banderole- "justice, liberté, respect" pour toutes les femmes.
"Nous sommes là pour dénoncer cet acte horrible dont a été victime Chahrazad. Nous sommes là, non pour réclamer vengeance, mais pour que justice soit faite. Nous sommes là pour dénoncer toutes les violences envers les femmes; les femmes doivent pouvoir dire non ou oui !", a déclaré avec émotion Abdel Aziz, frère de la jeune femme.
Le 13 novembre, Chahrazad, 18 ans, a été aspergée d'essence et enflammée par un ancien collègue de travail à qui elle avait refusé sa main à plusieurs reprises. Le corps brûlé à 60%, elle était toujours maintenue dimanche dans un coma artificiel, et devrait subir plusieurs opérations de greffes de peau.
Son agresseur, dont l'identité est connue, est activement recherché par la brigade criminelle, qui agit désormais dans le cadre d'une information judiciaire ouverte par le parquet de Bobigny, selon l'avocate de la famille, Me Samia Meghouche.
Parti de la place des Vingt-quatre-arpents, le cortège a cheminé lentement jusqu'à la place de la mairie. En tête, en rang serré, le père et la mère de Chahrazad, Amar et Rkia Belayni, ses frères et soeur, la présidente de Ni putes ni soumises, Fadela Amara, et le sénateur-maire de Neuilly, Jacques Maheas (PS).
L'assistance, visiblement très émue, compte de nombreux jeunes, amies, voisins de Chahrazad. "Elle était belle, souriante. Ce qui s'est passé est inadmissible", dit Julien, 16 ans, qui habitait le même immeuble que la jeune femme.
"Nous sommes là pour dire aux parents de Chahrazad qu'ils ne sont pas seuls dans ce combat. Ce n'est pas qu'un problème de la famille. C'est un problème de la France entière", a déclaré Fadela Amara sur le parvis de la mairie.
Selon un récent recensement réalisé par la police et la gendarmerie, 163 femmes sont mortes sous les coups d'un homme en France en 2003 et 2004.
Vous pouvez utilement aller visiter le site de la Fondation SURGIR et surtout soutenir leur action en faveur des femmes vicimes de "crimes d'honneur".
Il faut saluer une nouvelle fois l'action de l'association Ni Putes Ni Soumises, au côté des victimes et de leur famille.
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