A quoi servent tous les débats, colloques et proclamations sur la laïcité si personne ne bouge lorsqu'elle est mise à mal dans un collège parisien ?
La loi sur l'interdiction des signes religieux a été votée le 15 mars 2004 par 494 voix: à l'intérieur de l'école tout le monde s'en réjouit et en premier lieu les jeunes filles qui ne sont plus obligées de s'encapuchonner pour faire plaisir à ceux qui les surveillent à l'entrée des établissements scolaires.
Mais peut être faudrait-il aussi voter une loi, à défaut d'être capable d'appliquer celles qui existent déjà...pour écarter les interventions politiques qui prennent les élèves "en otage", comme c'est le cas dans cette affaire qui nous préoccupe depuis plusieurs mois.
Un professeur d'histoire a décidé d'entraîner sa classe de cinquième dans un projet d'échanges de photos avec un centre "culturel" palestinien: on trouve le descriptif de cette opération sur Internet, associé au doux nom d'"Intifada électronique": au nom de la solidarité internationale, les photos de "portes détruites par l'armée israélienne" , repeintes par des enfants palestiniens seront échangées et commentées contre des photos de portes... parisiennes; à cette occasion un certain nombre d'interventions d'artistes et militants sont programmées pendant trois mois pour l'édification des élèves du collège parisien.
Tout cela se fait bien sûr à l'insu des parents des élèves concernés; et tout cela aussi reçoit la bénédiction des autorités académiques.
Le projet a été voté à mains levées au conseil d'administration du collège à deux reprises après qu'un inspecteur d'histoire, probablement conscient de l'incongruité de l'entreprise , a recommandé de "mieux présenter" le projet en modifiant quelques termes qui laissaient apparaître trop clairement l'intention militante: "pour l'education aux droits de l'homme le conflit du proche orient est incontournable" était il affirmé.
Pour rester dans le cadre des programmes il s'agissait au départ de parler de l'art arabo musulman puisque cette question fait partie du programme d'histoire des classes de cinquième...
L'art en l'occurence n'est qu'un prétexte à introduire cette propagande politique: malgré cette évidence, compréhensible par un enfant de douze ans... le projet vient donc d'être une nouvelle fois entériné par un conseil de professeurs quasi unanime; et comme le veut la démocratie, par des "représentants " de parents, les syndicats et les professeurs de la classe tous engagés à mener à bien cette opération hautement éducative et humanitaire.
Notre association se bat depuis plusieurs mois pour tenter d'en obtenir l'interdiction; les élus sont avertis, les associations de parents d'élèves, les syndicats ont été alertés: rien n'y fait. On apprend que le projet a reçu le soutien enthousiaste d'une conseillère auprès du directeur d'une association artistique du ministère des affaires étrangères, elle même, également, militante de la "cause": elle a adressé dès le mois de Septembre une lettre de soutien explicite au rectorat qui s'est empressé de la transmettre au chef d'établissement, lequel s'est empressé de la faire connaître aux membres du CA de son établissement.
Tous ces "responsables" probablement impressionnés par un papier en tête du ministère des affaires étrangères ont soutenu le projet, malgré les avertissements venus de toutes parts .
Pour faire bonne mesure l' Inspecteur , soucieux, probablement, de prévenir des dérives antisémites , s'est empressé de les devancer, en exigeant du professeur organisateur d'emmener ses élèves... devinez où : au Musée du judaïsme bien sûr...au cas où les jeunes élèves n'auraient pas fait d'eux-mêmes le lien entre la soldatesque israélienne et les juifs du quartier. La visite "s'est très bien passée" nous a t on assuré! Naïveté ou perversion...On nous a dit , en réponse à nos questions concernant le sens de cette visite ,destinée probablement à demander des gages d'antiracisme au professeur, qu'il s'agissait de montrer qu"à une époque lointaine les Juifs et les Arabes s'entendaient bien et que c'est bien dommage qu'il n'en soit plus de même aujourd'hui"!
Apparemment tout le monde, parmi les plus hauts responsables de la politique éducative de notre pays, trouve cette opération parfaite puisque nos courriers sont restés sans réponse; personne n'ose dire: "arrêtez cette mascarade; arrêtez d'endoctriner les enfants".
Plusieurs rapports officiels venus du sein-même de l'Education nationale pourtant avaient mis en évidence le danger que représente l'importation du conflit du Proche orient dans les écoles; des circulaires ministérielles ont été envoyées à plusieurs reprises, au cours des dernières années aux établissements scolaires qui se sont empressés de les faire... circuler jusqu'à la corbeille...
Il ne suffit pas que la télévision déverse régulièrement ses images ciblées montrant la méchanceté de Sharon, les cheks points et autres expressions de la perversité israélienne, il faut encore que l'école s'en mêle et s'emmèle dans cette opération cynique et dangereuse.
De l'antisionisme militant à l'antisémitisme la distance n'est pas grande.
Aidez nous à protéger vos enfants: ce qu'ils apprennent à douze ans peut les conduire à adopter des comportements dangereux pour eux-mêmes et pour les autres: le modèle de l'intifada est déjà bien présent dans les têtes; ce n'est pas à l'école de contribuer, artistiquement, à sa propagation.
Association P.E.R.E.C pour une école républicaine et citoyenne. 9 Bd du Temple 75003 Paris
Issue de l'ouvrage collectif dirigé par E. Brenner "Les Territoires perdus de la République"
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