Libération avait publié un article de Renaud Lecadre intitulé "Le grand maître du Grand Orient à l'amende", Libération a publié aujourd'hui un droit de réponse de Jean-Michel Quillardet, Grand Maître du Grand Orient de France. Comme j'avais rendu-compe de l'article, je publie bien évidemment ici aussi le droit de réponse de Jean-Michel Quillardet.
Droit de réponse de Jean-Michel Quillardet, Grand Maître du Grand Orient de France, suite à un article du journal Libération.
Droit de réponse de Jean-Michel Quillardet
«J'ai eu connaissance de votre article "Le grand maître du Grand Orient à l'amende", signé par Renaud Lecadre, publié le 30 mars 2007.
La décision de la 13e chambre correctionnelle du TGI de Paris dont vous faites état n'est pas définitive et j'en ai, ainsi que les coprévenus, immédiatement interjeté appel. Il s'agit d'une affaire entre parties sans réquisitions du procureur de la République d'une condamnation et d'une peine. L'appel est suspensif et une décision judiciaire ne devient définitive qu'après épuisement des voies de recours.
En l'espèce, il n'y a pas eu fausse convocation mais une convocation de l'assemblée générale d'une SA, convoquée par le directoire mais signée par un seul de ses deux membres. Cette affaire est connue de l'obédience depuis plusieurs mois, et notre rapport d'activité a été approuvé à près de 80 % des loges. Le conseil de l'Ordre n'a pas engagé de poursuites judiciaires contre des frères et contre quiconque d'ailleurs.
Nous avons agi en défense depuis mars 2006 à au moins sept procédures initiées par MM. Worms et Leforestier. Enfin, en ce qui concerne la dégénérescence intellectuelle et institutionnelle, j'invite M. Lecadre à consulter le programme de travail du conseil de l'Ordre depuis presque deux ans sur la laïcité, la Cour pénale internationale, les institutions de la République, le revenu d'existence, etc. En outre, un propos de M. Worms se demandant si je peux rester en fonction après condamnation pour des faits contraires à l'honneur constitue une atteinte à la présomption d'innocence puisque la décision n'est pas définitive.
Par ailleurs, l'affirmation est pour le moins outrancière, car ni mon honneur ni ma probité ne sont atteints par cette décision qui ne porte que sur un aspect formel et qui est critiquable en droit.»
Droit de réponse de Guy Worms
«Une juridiction "profane" a dit que le grand maître en exercice du Grand Orient de France (GODF) est un délinquant. Nonobstant l'appel en cours, c'est une première, depuis plus de deux siècles. Et pour des faits commis par M. Quillardet dans le cadre de ses fonctions. Ses agissements ont été qualifiés d'usage de faux et de recel. Voilà qui donne à réfléchir, quand on connaît les valeurs auxquelles reste attachée l'immense majorité des francs-maçons. Vous indiquez que je " place l'orthodoxie comptable au-dessus de la solidarité maçonnique". Je pense plus généralement qu'une association placée sous le régime de la loi du 1er juillet 1901 doit respecter les lois de la République. Le GODF saurait d'autant moins s'en affranchir qu'il s'est donné pour objet la recherche de la vérité, l'étude de la morale et la pratique de la solidarité.
Or un groupe qui s'adonne à la solidarité en faisant fi de la vérité et de la morale n'est rien d'autre qu'une organisation sectaire. Afin d'éviter de telles dérives, les statuts du Grand Orient de France prévoient la suspension, à titre conservatoire et temporaire, des francs-maçons passibles de sanctions pénales. Une circulaire précise qu'une telle mesure, qui ne préjuge pas de l'issue finale des poursuites, est indispensable à la préservation de l'intégrité et de l'honneur de l'institution dans son ensemble.
Si la question du maintien en fonction de M. Quillardet est posée, c'est donc par notre réglementation interne. A moins qu'il n'existe deux poids deux mesures, selon qu'on est un frère ordinaire ou un prétendu dignitaire.»
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