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Le Blog des Spiritualités

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"Le grand maître du Grand Orient à l'amende", par Renaud Lecadre.

Publié par Jean-Laurent Turbet sur 4 Avril 2007, 23:18pm

Catégories : #Franc-Maçonnerie

Article vu sur le site de Libération :
Sa condamnation est le résultat de querelles internes au sein de l'obédience maçonnique.
Par Renaud Lecadre.
Jean-Michel Quillardet, grand maître du Grand Orient de France, a été condamné mercredi pour usage de faux. La peine prononcée par le tribunal correctionnel de Paris est symbolique (1 000 euros d'amende avec sursis), mais, s'agissant du plus haut dignitaire de la principale obédience maçonnique française, elle fait mauvais genre. Ce n'est certes pas l'affaire du siècle, plutôt le symptôme d'une dégénérescence intellectuelle et institutionnelle de la maçonnerie, censée se préoccuper de philosophie ou d'éthique républicaines, minée par les querelles internes.
Convocation. Les plaignants, Guy Worms, haut fonctionnaire, ancien membre du cabinet de Pierre Bérégovoy (lire ci-contre), Hugues Leforestier, directeur du Caveau de la République (un café-théâtre parisien), ou encore Gérard Pappalardo, imprimeur toulousain et ancien grand maître du GO, autant de contestataires internes, reprochaient à l'actuelle direction de l'obédience une tentative de putsch afin de les évincer des instances dirigeantes de la filiale immobilière du GO, Sogofim, en charge de la gestion des temples et qui plombe depuis des années les comptes du Grand Orient. Le 1er avril (sic) 2006, à 7 h 30 du matin (resic), un collaborateur du grand maître Quillardet convoquait d'urgence une assemblée générale en vue de révoquer les opposants du directoire et du conseil de surveillance de la Sogofim. «Une matinée des longs couteaux», ironise leur avocat, Me Dominique Inchauspé : la ­ nouvelle ­ majorité du Politburo (pardon, du conseil de l'ordre) évinçait la minorité ­ anciennement majoritaire.
Dans une institution aussi attachée à la démocratie interne que le GO, le barouf était garanti. L'été 2006, les opposants obtenaient, devant le tribunal de commerce, l'annulation de l'AG putschiste. La justice consulaire constatait alors une «violation du principe de collégialité», pointant la «gravité de l'irrégularité». Les frangins n'ont pas l'habitude de laver leur linge sale en public. L'un des prévenus, membre de la direction du GO, avait même abjuré : «Il est hautement souhaitable d'éviter de mêler le monde dit profane, et sa justice, au monde dit maçonnique, pour un différent ne concernant que les frères.» Mais le «ras-le-tablier» interne est tel que, après avoir eu gain de cause devant la justice consulaire, les plaignants avaient saisi de surcroît la justice correctionnelle pour faux (essentiellement une fausse convocation d'AG).
Panne. Outre sa dimension pénale, l'affaire fait grand bruit au sein des loges (où les frères se réunissent deux fois par mois par groupe de 15 à 20) du GO (l'obédience n'étant qu'une fédération de loges). L'atelier Philisophoï a récemment dénoncé le «gaspillage» des capitations (cotisations) via des frais d'avocats (60 000 euros) engagés par le conseil de l'ordre au nom de procédures judiciaires contre des frères ­ le grand maître étant lui-même avocat. La vitalité de la contestation interne prouve au moins que des membres du GO, bien qu'en panne d'idées, ne sont pas près d'accepter des moeurs dignes d'une République bananière.

Barrage à la contestation
Guy Worms place l'orthodoxie comptable au-dessus de la solidarité maçonnique. «Je ne mets pas en cause le GO, mais ceux qui s'arrogent le droit de faire des conneries en son nom.» En 2005, l'obédience avait déjà tenté de le faire taire à l'approche du convent annuel. Là encore, il avait dû saisir la justice profane en vue de suspendre sa suspension... Guy Worms se demande aujourd'hui si l'actuel grand maître peut rester en fonction après sa «condamnation pour des faits contraires à l'honneur». 

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