Le 1er juin 1967 sortait l'album qui allait révolutionner définitivement la musique populaire : Sergeant Pepper's Lonely Heart Club Band des Beatles.
Il y aura un avant et un après Sgt Pepper.
1967 est une année charnière. Un année comme on n'en reverra plus.
Sur tous les plans : Musicaux, spirituels, de libération des femmes et des hommes, d'émancipation et de liberté. Liberté est le maître mot de l'été 1967.
En terme Crowleyien ça se traduit par : fais ce que tu voudras. C'est exactement ce qui va se passer en 1967.
Par exemple c'est l'année où Taisen Deshimaru arrive à Paris en juillet 1967 pour introduire le Soto Zen (le Zen c'est Zazen) en France.
C'est aussi en juillet 1967 qu'est légalisée la pilule contraceptive grâce à la loi Neuwirth (du nom de Lucien Neuwirth, député et franc-maçon, co-écrite par le docteur Pierre Simon, futur Grand Maître de la Grande Loge de France). Elle sera emboursée par la Sécurité sociale en 1974.
La pilule symbolise bien la libération sexuelle des femmes, qui pouvaient désormais maîtriser elles-mêmes leur fécondité et faire l'amour librement autant de fois qu'elles le souhaitaient, avec autant de partenaires qu'elles le voulaient.
Le women's lib naît aux USA en 1967 et la Mouvement de Libération des Femmes naîtra en 1968 dans le sillage des événements de Mai.
C'est aussi l'année de la résurrection posthume d'Aleister Crowley, mort en 1947, ruiné et quelque peu oublié, ayant passé le flambeaux thélémite à quelques adeptes choisis.
Contrairement à ce qui a été souvent bêtement écrit, Crowley, dont l'œuvre mérite une étude beaucoup plus attentive que les bêtises colportées par des ignorants, n'a jamais prôné ni effectuer de magie noire ni d'autres choses de ce type. Mais oui Crowley était un provocateur qui voulait choquer le bourgeois réac (comme ses parents darbystes qui l'ont élevé dans un rigorisme outrancier), il était a l'avant garde dans beaucoup de combats qui nous semblent évidents aujourd'hui. Mais il n'a jamais été sataniste !
Crowley prêche la libération des mœurs - la libération sexuelle - dans une Angleterre puritaine et une Europe encore très guindée. Il avouera une légère bisexualité (qui de nos jours est presque banale et en tous cas pas illégale) et souhaite que les hommes comme les femmes (ce qui est très nouveau) soient maîtres de leurs corps, de leurs désirs et de leurs plaisir. C'était inconcevable pour l'époque (surtout pour les femmes, évidemment).
C'est vrai qu'il envisageait aussi la prise de certaines substances, mais toujours à des fins divinatoires et pour élever l'esprit dans des plans toujours plus élevés de spiritualités. Comme les chamans le font, comme le font aussi les sociétés initiatiques africaines (le Bwiti au Gabon par exemple), améridiennes, indiennes ou asiatiques.
Il est vrai qu'il introduit en Europe le Yoga, dont il est à l'époque le grand spécialiste et qui n'est pratiqué que par une élite alors qu'aujourd'hui la pratique du Yoga est courante.
Après ses voyages en Inde et au Tibet il ramène aussi avec lui des rituels bouddhistes tibétaines ou mêmes des rituels tantriques (certains de magie sexuelle) qu'il incorpore dans les rituels de sociétés initiatiques occidentales auxquelles il participe.
Il organise aussi une vie collective avec ses adeptes dans divers lieux.
Et puis souvent, Crowley souhaite pimenter la vie de ses contemporains afin qu'elle soit initiatiquement intense et qu'elle procure des sensations nouvelles.
Incontestablement 1967, les Hippies, la Révolution sexuelle et le Summer of Love sont une réhabilitation de l'œuvre de Crowley.
Libération sexuelle, pratique de doctrine orientales, découverte de l'Orient, liberté, vie en collectivité : ce sont les préceptes d'Aleister Crowley qui vont être appliqués.
J'aillais dire, à la lettre.
Et c'est aux Beatles que nous le devons.
Crowley, oublié, revient en lumière 20 ans après sa mort.
Il est l'un des personnages qui apparaissent dans cet album qui est l'un des plus connus, des plus vus, des plus écoutés et des plus aimés dans le monde entier. Il est - avec Abbey Road, l'album emblématique, essentiel, des Beatles qui forment le groupe les plus important de toute l'histoire mondiale de la pop musique.
Les Beatles eux aussi vont y aller de leurs provocations : Lennon a beau expliquer que c'est tout à fait fortuitement que les initiales de Lucy In the Sky Diamonds forment le sigle LSD, personne ne le croit et la chanson est interdite. Tout comme la chanson Fixing a hole, assez explicite avec les vers "i'm fixing a hole, where the rain gets in...". Tout comme "Henry the Horse" qui danse la valse.
Et puis cette chanson tellement folle apocalyptique et initiatique qu'est A Day in the Life qui clôt l'album.
°
« It was 20 years ago today
Sgt. Pepper taught the band to play
They've been going in and out of style
But they're guaranteed to raise a smile
So may I introduce to you
The act you've known for all these years
Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band »
En effet, en 1967 cela faisait 20 ans qu'Aleister Crowley - celui qui rêvait de pimenter la vie de ses contemporains - était mort.
Les Beatles reprenaient symboliquement l'œuvre du maître là où il l'avait abandonné 20 ans plus tôt.
D'ailleurs de sont les deux principales maxime de Crowley
« L'amour est la loi, l'amour soumis à la volonté »
« Fais ce que voudras »
qui vont être l'alpha et l'omega du Summer of love de 1967.
Et si l'on avait pas bien compris, les Beatles récidivent quelques jours après la sortie de Sgt Pepper.
Comme si cela ne suffisait pas, les Beatles chantent une nouvelle chanson (qui n'est pas sur l'album Sgt Pepper...) en mondiovision le 25 juin 1967 : All You Need is Love.
Cette prestation télévisée des Beatles chantant All You Need is Love est le véritable lancement de ce qu'il est aujourd'hui convenu d'appeler le SUMMER OF LOVE de 1967.
Car que fait-on lors d'un été de l'amour ? Et bien on fait l'amour ! CQFD. Les corps et les cœurs se libèrent. Pour la première fois. Et les (jeunes) femmes prennent possession de leurs corps et de leurs envies. Ces femmes qui ont entre 75 et 80 ans aujourd'hui et qui sont les grands mères de beaucoup de nos enfants sont celles qui ont vécu cette libération sexuelle. Il est étrange d'y penser dans cette période de retour à l'ordre moral où leurs petites filles sont certainement plus prudes qu'elles ne l'étaient alors !
Cachez ce sein que l'on ne saurait voir dirait-on aujourd'hui et Facebook comme les autres réseaux censueraient de telles publications de femmes aux seins nus.
Car ce n'est pas contraintes qu'elles montraient leurs corps mais par goût de la liberté et de faire ce qu'elles avaient envie de faire !
Leur premier événement symbolique est le festival de Monterey en Californie les 16 et 18 juin 1967. La Californie, cette terre de liberté et d'avant garde.
L'événement musical est bien le premier grand festival de musique pop (qui préfigure celui de Woodstock qui aura lieu en 1969), c'est le Festival de Monterey qui va réunir les groupes les plus célèbres du moment (sauf les Beatles qui ont arrêté les concerts en août 1966 et les Rolling Stones). L'affiche d'alors est éloquente sur la qualité des groupes qui s'y produisent !
C'est aussi le festival des première libertés vécues à ciel ouvert.
Les jeunes découvrent la Liberté.
La Danse du soleil est remise à la mode.
Jimi Hendrix est prêt à toues les expériences. Et visiblement il n'est pas le seul...
Scott Mc Kenzie chante San Francisco une chanson écrite en 20 minutes par John Phillips du groupe des Mamas and Papas
« For those who come to San Francisco,
Be sure to wear some flowers in your hair.
If you come to San Francisco,
Summertime will be a love-in there. »
Le quartier à la mode de l'été 1967 est Haight-Asbury à San Franciso où tous les possibles sont en effet possibles...
George Harrison lui-même vient y passer une journée très psychédélique le 7 août 1967.
Maxime Le Forestier, chez nous, ira visiter sa "maison bleue" accrochée à la colline à San Franciso et en fera une chanson.
1967 la découverte de la musique indienne et des spiritualités asiatiques (Zen, Yoga, méditation), Bouddhisme, tantrisme, des formes de vie communautaires, de la libération des corps... Tout s'invente à San Francisco en 1967.
C'est la période du Flower Power et du Peace and Love (qui se terminera en Mai 1968 avec la vague de "révolte de la jeunesse" qui sera mondiale et pas seulement en France).
1967 c'est aussi la découverte des drogues psychédéliques pour ouvrir de nouveaux niveaux de conscience (le LSD n'est même pas encore interdit !). Timothy Leary, en tant que chantre (du LSD), de la liberté de conscience et de son expansion, a souvent côtoyé Allen Ginsberg, Aldous Huxley, Carlos Castaneda, John Cunningham Lilly et John Lennon.
Son slogan de campagne pour le poste de gouverneur de Californie en 1969 (Come Together, join the party) est à l'origine de la chanson Come Together des Beatles.
En bref, ce Summer of Love de 1967 est très Crowleyien. Ce sont ses doctrines, ses maximes et ses conceptions de la vie qui sont expérimentées et mises à l'honneur.
Ensuite, dès 1968, reviendront les violences, les révolutions, les luttes armées...
Elle n'était pourtant pas si mal cette parenthèse fleurie d'amour et de paix ?
« Je m'souviens on avait des projets pour la Terre
Pour les hommes comme la nature
Faire tomber les barrières, les murs
Les vieux parapets d'Arthur
Fallait voir
Imagine notre espoir
On laissait nos cœurs
Au pouvoir des fleurs
Jasmin, lilas
C'étaient nos divisions, nos soldats
Pour changer tout ça
Changer le monde
Changer les choses
Avec des bouquets de roses
Changer les femmes
Changer les hommes
Avec des géraniums »
Et si l'on redonnait une chance au pouvoir des fleurs ?
War is Over (if you want it) : John Lennon.
« L'amour est la loi »
« Fais ce que voudras »
Alors on redonne une chance à la Paix ? et à la Liberté ?
Jean-Laurent Turbet
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