Je vous l'avais annoncé dès le 2 septembre dernier dans un article intitulé "Vers la réunion de la famille REAA en France", la Grande Loge Nationale Française, de nouveau reconnue par la Grande Loge Unie d'Angleterre, a aussitôt ouvert les hostilités avec le Suprême Conseil pour la France.
Celui-ci recevait en effet des frères de la Grande Loge Nationale Française (GLNF) et de la Grande Loge de l'Alliance Maçonnique Française (GL-AMF).
Le souverain Grand Comité de la GLNF devrait reconnaître le 16 octobre prochain un nouvel organisme de hauts grades du REAA directement souché à la GLNF : le Suprême Conseil National de France (SCNF).
Le nouveau Souverain Grand Commandeur de ce nouveau Suprême Conseil, Jacques Prats, vient de diffuser une déclaration solennelle annonçant la création du SCNF.
Ce SCNF est créé "spontanément et librement" par des frères de la GLNF titulaires du 33ème degré du REAA.
Il est vrai que les frères écossais de la GLNF avaient été à la pointe de la contestation de la gestion Stifani & co ce qui avait abouti à la création de la Grande Loge de l'Alliance Maçonnique de France.
Le problème est que cette GL-AMF s'est unie à la Grande Loge de France (GLDF) pour créer la Confédération Maçonnique de France, avec une troisième obédience, la Grande Loge Unie de France (GLIF).
Cette confédération fédère non seulement plus de 44 000 frères qui pratiquent le Rite Ecossais Ancien et Accepté (REAA), mais également plus de 4000 frères qui pratiquent soient le rite émulation, le rite écossais rectifié ou le rite français traditionnel.
Cette réunion est de nature à annuler le "schisme" de 1964 où plusieurs centaines de frères de la Grande Loge de France ont rejoint la GLNF.
Le projet est bien de réunir ces frères pratiquant le REAA, avec des frères pratiquant d'autres rites et de nouer de fraternelles relations avec des obédiences européennes.
C'est un moment réellement historique qui se trouve devant les francs-maçons de la Grande Loge de France, de la GL-AMF et de la GLIF au sein de la Confédération.
Le Rite Ecossais Ancien et Accepté a besoin, pour s'épanouir, de deux structures réellement indépendantes, mais qui travaillent ensemble dans l'intérêt du rite. Une Grande Loge et un Suprême Conseil.
En ce qui concerne la GLDF et le SCDF, comme la GL-AMF avec le SCPLF, ce sont bien deux entités clairement séparées et indépendantes les unes des autres.
Rien de tel avec le SCNF et la GLNF, qui sera en fait "à la main"de l'obédience. La ficelle est un peu grosse... Ce que Stifani n'avait pas réussi à faire - "mettre au pas et subordonner le SCPLF à l'obédience" - le Grand-Maître de la GLNF, Jean-Pierre Servel (en photo ci-contre), va y parvenir. Bravo à lui, bien joué!
Il fallait mâter définitivement la "rébellion écossaise" au sein de la GLNF. Le 16 octobre ce sera chose faite.
Mais personne n'est dupe pour autant...
Il faut maintenant espérer que dans un futur proche (pour ne pas dire immédiat...), des accords soient noués entre le SCDF et le SCPLF, à l'image de ce qui se fait déjà pour les loges symboliques avec la GLDF et le GL-AMF.
L'Union de ceux qui pratiquent le rite écossais ancien et accepté avec la même philosophie et les mêmes règles (GLDF et GL-AMF) est une avancée majeure!
Tout cela devrait se concrétiser logiquement par le vote, lors d'un moment conventuel lors de la tenue de Grande Loge de la GLDF en décembre.
L'Union pourra alors être vraiment en marche.
Et le SCNF, nouvellement créé pourra lui recevoir ses consignes et ses ordres de la GLNF. C'est sa raison dêtre...
Jean-Laurent Turbet
° Pour aller plus loin :
° Vers la réunion de la famille REAA en France, sur ce site.
° Le site de la GL-AMF.
° Le site du SCPLF.
° Le site de la GLNF.
° Le site du SCNF
Déclaration de création du SCNF.
Attention ! Cet article, comme tous les articles du "Bloc-Notes de Jean-Laurent sur les Spiritualités", (http://www.jlturbet.net/) est écrit en mon nom personnel.
Je ne parle ni au nom d'une association, ni d'un parti, ni d'une loge, ni d'une obédience maçonnique.
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Quelles que soient mes responsabilités - ou non - présentes ou futures dans une organisation, les propos tenus dans cet article comme dans tous les articles de ce Bloc-Notes, sont exclusivement des opinions personnelles qui n'engagent que moi.
Je rappelle simplement que la liberté d’expression est en France un droit Constitutionnel, quelle que soit notre appartenance à une association de quelque nature que ce soit.
Dans son article 10, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose que : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi. »
Dans l'article 11, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose aussi que : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »
Ces deux articles ont valeur constitutionnelle car le préambule de la Constitution de la Ve République renvoie à la Déclaration de 1789.
La Constitution et les Lois de la République Française s'appliquent sur l'ensemble du territoire national et s'imposent à tout règlement associatif particulier qui restreindrait cette liberté fondamentale et Constitutionnelle de quelque façon que ce soit.
Jean-Laurent Turbet
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