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Le Blog des Spiritualités

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Gnose, Esotérisme, Franc-maçonnerie, Hermétisme, Illuminisme, Initiation, Kabbale, Martinisme, Occultisme, Religions, Rose-Croix, Spiritualités, Symbolisme, Théosophie, et toutes ces sortes de choses...


Le 1er mai des francs-maçons à Paris.

Publié par Jean-Laurent Turbet sur 25 Avril 2012, 11:30am

Catégories : #Franc-Maçonnerie, #GODF, #Commune, #Histoire

FM-et-Commune.jpg

 

 

C'est maintenant une tradition bien établie : Les francs-maçons du Grand Orient de France, se retrouvent le 1er mai au cimetière parisien du Père Lachaise pour rendre hommage aux martyrs de la Commune de Paris de 1871.

De très nombreux francs-maçons tombèrent en effet sous les balles des versaillais durant la Semaine Sanglante qui mit fin dans un bain de sang à l'insurrection parisienne.


La Commune de Paris  dura deux mois environ, du 18 mars 1871 jusqu'à la Semaine Sanglante (21 - 28 mai). Cette insurrection contre le gouvernement issu de l'Assemblée nationale, qui venait d'être élue au suffrage universel, établit une organisation proche de l'autogestion pour gérer la ville.

Les francs-maçons des loges de Paris et de la balieue furent très actifs durant cette période. Environ le quart des élus de la Commune sont Francs-maçons.

Le 2 avril, l'une des premières mesures est la Séparation de l’Eglise et de l’Etat et la suppression du budget des Cultes. Le Frère Raoul Rigault se montre particulièrement actif dans la laïcisation des services publics, notamment des hôpitaux.

Le Frère Edouard Vaillant reste comme le véritable et éphémère fondateur de l’école laïque, dont il jette les bases par son arrêté du 22 mai, instituant la gratuité, créant les premières écoles primaires de filles et les collèges professionnels.


Les Frères Adolphe Assi et Benoît Malon proposent des coopératives de production. La solidarité envers les plus démunis trouve tout son sens dans l’interdiction des expulsions pour loyers impayés et le décret du Frère Jourde daté du 7 mai, permettant aux débiteurs de retirer du Mont de piété les objets de petite valeur, vêtements meubles, outils de travail.

Les exemples sont nombreux de mesures prises durant la Commune qui seront rapidement abolies par l'ordre réactionnnaire de Mac-Mahon qui suivra bientôt... avant d'être reprises bien des années plus tard par d'autres francs-maçon (l'école laïque par le frère Jules Ferry ou la séparation de l'Eglise et de l'Etat par le frère Emile Combes).

 
 

Les frères parisiens souhaitant éviter le bain de sang essaieront de jouer les intermédiaires entre la Commune et Thiers à Versailles. Malheureusement ce sera peine perdue ... Les frères, bannières de loges sur les barricades seront parmi les derniers défenseurs de Paris.

Ils seront des dizaines à tomber sous les balles versaillaises, exécutés devant le Mur des Fédérés le 28 mai.

Les frères parisiens des deux principales obédiences d'alors, le Grand Orient et le Suprême Conseil (d'où sera issue la Grande Loge de France en 1894) sont unis : Les frères Jules Vallès ou Thirifoc par exemple, sont membres de loges du Suprême Conseil. Comme le jeune Gustave Mesureur (initié en 1869 à 22 ans à la loge "La Justice" du Suprême Conseil) qui montera sur les  Barricades avant de fonder la Grande Loge Symbolique Ecossaise en 1880. Directeur de l'Assistance Publique, député et ministre, il sera plusieurs fois (de 1903 à 1910, de 1911 à 1913 et de 1924 à l'année de sa mort 1925) Grand Maître de la Grande Loge de France.

Beaucoup d'autres communards, à l'image de Jean-Baptiste Clément (l'auteur du Temps des Cerises, initié aux Rénovateurs de Clichy du GODF en 1898), Eugène Pottier (l'auteur de l'Internationale) ou Louise Michel, adhéreront plus tard à la Franc-Maçonnerie.

Mais il ne faut pas tomber dans la mythologie. L'adhésion majoritaire des loges maçonniques parisiennes et de banlieue ne reflètent pas la réalité de la Franc-Maçonnerie française sur l'ensemble du territoire.

Le nouveau Grand-Maître du Grand Orient de France en 1871, Léonide Babaud-Laribière, élu la même année Maire d'Angoulême et qui succède au Général Émile Mellinet (Grand-Maître du GODF de 1865 à 1870) n'est pas sur les barricades... mais aux côtés d'Adolphe Thiers à Versailles avec la très grande majorité du Conseil de l'Ordre du GODF.

Le même Babaud-Laribière, dans une circulaire aux Loges du Grand Orient de France publiée en 1871 dans le Bulletin Officiel du Grand Orient,qualifie le mouvement communard de "criminelle sédition qui a épouvanté l'univers, en couvrant Paris de sang et de ruines", et précise "qu'il n'y a aucune solidarité possible entre ses doctrines [du Grand Orient] et celles de la Commune, et que si quelques hommes indignes du nom de Maçons ont pu tenter de transformer notre bannière pacifique en drapeau de guerre civile, le Grand Orient les répudie comme ayant manqué à leurs devoirs les plus sacrés".

 

Le nouveau Suprême Grand Commandeur du Suprême Conseil de France Adolphe Crémieux (il le sera de 1869 à sa mort en 1880) est lui aussi réservé sur l'insurrection communarde. Néanmois, le Suprême Conseil apparait alors (à tort ou à raison) comme l'obédience qui a résisté à l'Empire. En effet de 1860 à 1868, le Souverain Grand Commandeur du Suprême Conseil de France Jean-Pons Viennet, a lutté pied à pied pour maintenir l'indépendance de son obédience contre le GODF et son Grand-Maître, le Maréchal Magnan, nommé par Napoléon III. Les loges parisiennes du Suprême Conseil voient alors adffluer les opposants au régime impérial, plus qu'au GODF perçu alors comme une obédience "officielle".

 

 En tout cas, francs-maçons seront dans les années suivantes à la pointe du combat pour l'amnistie des communards et seront ensuite les piliers de la III République naissante.

Les francs-maçons célèbrent donc  le 1er mai les idéaux qui triompheront dans les années à venir.

Mais en Franc-Maçonnerie tout n'est-il pas mythe et symbole ?



A l'heure où le le 1er mai tend à être instrumentalisé politiquement à l'occasion de l'élection présidentielle il est bon que les valeurs qui sous-tendent cette commémoration (Travail, Justice, Indépendance, Tolérance, réistance à l'oppression) soient remises à l'honneur.,

 



° L'Hommage :

Rendez-vous la mardi 1er mai 2012 à 10 heures à l'entrée principale du Père Lachaise, Bld Ménilmontant, Paris 20ème.

Cérémonie et discours à 11h15 devant le Mur des Fédérés

 

° Pour aller plus loin :

 

° Le site du Grand Orient de France.

 

° Le dossier de Presse sur le 1er mai 2012

 



 

 

Attention ! Cet article, comme tous les articles du "Bloc-Notes de Jean-Laurent sur les Spiritualités", (http://www.jlturbet.net/) est écrit en mon nom personnel.

Je ne parle ni au nom d'une association, ni d'un parti, ni d'une loge, ni d'une obédience maçonnique.

Mes propos n'engagent que moi et non pas l'une ou l'autre de ces associations.

Je ne suis en aucune façon habilité à écrire au nom d'une association, d'un parti, d'une loge, d'une obédience maçonniqueTout ceci pour que cela soit bien clair, qu'il n'y ait aucune ambiguïté de quelque nature que ce soit.

Quelles que soient mes responsabilités - ou non -  présentes ou futures dans une organisation, les propos tenus dans cet article comme dans tous les articles de ce Bloc-Notes, sont exclusivement des opinions personnelles qui n'engagent que moi.

Je rappelle simplement que la liberté d’expression est en France un droit Constitutionnel, quelle que soit notre appartenance à une association de quelque nature que ce soit.

Dans son article 10, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose que : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi. »

Dans l'article 11, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose aussi que : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »

Ces deux articles ont valeur constitutionnelle car le préambule de la Constitution de la Ve République renvoie à la Déclaration de 1789.

La Constitution et les Lois de la République Française s'appliquent sur l'ensemble du territoire national et s'imposent à tout règlement associatif particulier qui restreindrait cette liberté fondamentale et Constitutionnelle de quelque façon que ce soit.

Jean-Laurent Turbet

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