Si vous êtes en Bretagne ce week-end, ne manquez pas le Salon Maçonnique du livre organisé à Quimper.
Le Grand Orient de France organise en effet dans cette ville un premier salon maçonnique du livre, salle du Chapeau Rouge et à la médiathèque des Ursulines, à Quimper.
De 25 à 30 auteurs et éditeurs y sont attendus.
Vous pourrez également assister à des tables rondes & conférences :
° «Histoire de la franc-maçonnerie en Bretagne», par Jean-Yves Guengant et Yannic Rome, samedi à 11h;
° «Initiation, rites et symboles», par Ludovic Marcos, conservateur du musée de la franc-maçonnerie, samedi à 14h;
° «Le livre et la franc-maçonnerie», par Irène Mainguy, bibliothécaire principale du GODF, à 15h30. Dimanche,
° «La maçonnerie et l'école de la République», par Camille Binder, grand trésorier du GODF, dimanche à 11h;
° «Les femmes et la franc-maçonnerie», par Bernadette Caugant et Marie-France Picart, dimanche à 15h.
Les visiteurs pourront aussi découvrir à la médiathèque une exposition sur «La franc-maçonnerie dans le Finistère du XVIIIesiècle à nos jours».
Important : Le salon est précédé, ce soir vendredi 29 mai, d'une conférence d'un ancien grand maître du Grand
Orient de France, Jean-Michel Quillardet, sur le thème «Franc-maçonnerie et République». Elle a lieu à 20h30, salle du Chapeau Rouge à Quimper.
La conférence de Jean-Michel Quillardet ainsi que le Salon Maçonnique du Livre en lui-même sont évidemment ouverts à tout public, franc-maçon ou non. L'entrée est libre et gratuite.
Le site internet quimpermaville.com profite de cette occasion pour reprendre un article du journal Ouest-France intitulé "Active et discrète, c'est Quimper la
franc-maçonne".
Je vous propose cette article :
Les obédiences quimpéroises réunissent environ 250 membres. Cinq d'entre eux s'expriment sur leur engagement dans la franc-maçonnerie.
Paul le professeur
«J'ai une éducation chrétienne qui m'a servi. Je crois en Dieu. Mais j'ai changé d'angle de vue». Paul est le vénérable de la loge du Droit humain, obédience créée en 1893 par Marie
Deraisme, militante féministe et anticléricale. Il occupe depuis trois ans ce haut grade qu'il qualifie de «temporisateur et d'animateur. Je veille à la cohésion du groupe. Ce n'est pas un
mandat hiérarchique, c'est la loge qui a le pouvoir».
Durant ses études universitaires, il y a une vingtaine d'années, Paul connaissait des francs-maçons. C'est donc par ses relations qu'il a pris contact avec une loge : «J'avais un ami qui
était maçon. Par ses contacts, je suis entré en loge et, à ce moment, j'ai découvert que des membres de ma famille étaient franc-maçons !» s'amuse Paul.
Son engagement maçonnique, ce professeur en enseignement supérieur le vit au quotidien : «La maçonnerie m'a appris à accepter la faiblesse des autres. J'ai également pris conscience du doute, de son rôle moteur pour avancer».
Valérie l'apprentie
Avant d'atteindre le grade de vénérable, l'entrée en loge commence, après l'initiation et le passage sous le bandeau, par l'état d'apprenti. A ce stade, la parole en loge n'est pas autorisée. Fonctionnaire, la trentaine, Valérie a rejoint la Grande loge féminine de France il y a deux mois : «On entre sur ce chemin en aveugle. Je souhaitais mieux me connaître, mieux me comprendre à travers des symboles. En franc-maçonnerie, les gens n'ont pas d'étiquette sociale».
Valérie n'est pas déçue de son engagement : «J'acquiers une dynamique de recherche, d'exigence, de progrès dans un souci d'humanisme. Je suis moins complaisante avec moi-même».
« Dieu ne me suffisait pas »
Françoise et Sylvie sont membres de la Grande loge féminine de France depuis de nombreuses années. Toutes deux sont très présentes dans le milieu associatif. Une façon de prolonger leur engagement maçonnique: «On sort des loges pour s'investir, précise Françoise. C'est indispensable pour mettre en pratique ce qu'on travaille en loge». Social, culturel, sportif, le milieu associatif quimpérois est très représenté en francs-maçon(ne)s. «J'ai toujours eu une notion de service», renchérit Sylvie, avant de revenir sur le début de son engagement maçonnique : «J'avais un besoin spirituel que je ne trouvais pas dans les religions. Dieu ne me suffisait pas».
La spiritualité peut être laïque
Ancien vénérable, cadre régional de son obédience, Yann embraye rapidement sur la transparence de la franc-maçonnerie : «Nous sommes discrets. Pas secrets. Certains maçons sont découverts, d'autres ne le veulent pas. C'est un choix individuel dont le respect est fondamental. Par contre, chaque obédience affiche son conseil de l'ordre sur internet. On ne vit pas en autarcie».
Quant aux rapports entre les religions et la franc-maçonnerie, Yann réagit calmement : «Les églises ont voulu monopoliser la spiritualité. Mais elle n'est pas forcément religieuse, elle peut être laïque». Avant de terminer : «Il faut désataniser la franc-maçonnerie».
Article de Ludovic LE SIGNOR pour Ouest-France
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