On nous propose un bis repetita du 20 au 24 avril prochain à Genève, pour évaluer les "progrès" réalisés depuis Durban 1.
Un texte préparatoire a été diffusé, totalement inacceptable. De nombreux états tentent, depuis, d'amender ce texte pour obtenir in fine quelque chose de plus présentable.
Il faut le dire tout de suite, c'est peine perdue. La commission chargée d'élaborer le texte est -excusez du peu - présidée par la Libye, avec comme vice-présidents l'Iran, le Pakistan et Cuba! Tous ces pays sont internationalement reconnus pour leur défense des droits de l'homme et sont d'ailleurs des modèles de démocraties!
L'idée centrale du texte est qu'il y a un axe du mal : L'occident et plus particulièrement l'axe américano-sioniste qui domine le monde. Et la réponse est qu'une religion, l'Islam, doit être reconnue dans ses fondements comme dans ses préceptes et que pour lutter contre le racisme il est urgent de rétablir le délit de blasphème.
Voici les "progrès" que nous devrions avaliser, le tout bien sûr avec une nouvelle fois une condamnation sans appel de l'état juif.
Il est évident qu'aucun démocrate ne peu se prêter au jeu d'une telle mascarade. Que les Nations-Unies (qui sont ce qu'elles sont...) donnent un porte voix à de tels dictateurs est proprement innaceptable.
Aucun démocrate, aucun républicain, aucun défenseur des droits de l'homme ne peut se laisser, sans réagir, donner des leçons par Khadafi, Ahmadinedjab ou Castro. Les limites de l'insupportable sont franchies.
A la question de savoir s'il faut participer à cette réunion beaucoup de pays ont déjà répondu par la négative, si ce n'est qu'en tant qu'observateurs :Le Canada, Israël, les Etats-Unis de Barack Obama, l'Italie, le Royaume-Uni ... Il est évident que la France devrait être le moteur de l'ensemble des pays européens pour boycotter Durban 2. C'est le souhait de tous les démocrates sincères.
J'espère que la patrie des Droits de l'Homme ne commettra pas l'humiliation de se présenter devant ces gens là pour écouter doctement leurs discours ou lire leur prose. Pour moi, être présent c'est déjà cautionner l'innaceptable. Laissons ces tristes sires éructer leur haine entre eux. Et condamnons les ici avec la plus grande virulence.
Car, soyons en sûr, lors de Durban 2 il ne sera pas question du Zimbabwé et de la politique raciste de son président, Robert Mugabé, affameur de son peuple, ni du Darfour et de ses 300 000 morts, ni de la Syrie, ni de tous les conflits qui ensanglantent l'Afrique. Un seul pays sera mis au ban des nations : Israël.
Des milliers de voix s'élèvent, en France, en Europe contre la honte de Durban 2. Elles restent pour l'instant étrangement inaudibles.
Le Grand Orient de France, la Grande Loge Féminine de France et la Fédération Française du Droit Humain ont publiés il y a quelques jours un communiqué de presse dont je vous livre quelques extraits :
Les Obédiences signataires tiennent à s'associer à toutes les institutions publiques nationales et internationales et à toutes les associations non gouvernementales de défense des droits de l'homme qui dénoncent l'orientation très dangereuse prise par le projet de déclaration finale de la Conférence des Nations Unies sur la lutte contre le racisme, la xénophobie et l'intolérance, dit de «Durban II », et qui sera examiné à Genève en avril prochain.
Présidé par la Lybie et vice-présidé par l'Iran, le Comité Préparatoire institué pour la finalisation du projet de déclaration se livre à un véritable détournement du concept de protection des droits de l'homme pour tenter :
a) d'imposer, au nom de la prétendue liberté religieuse, la supériorité d'une religion - l'Islam - sur toutes les autres religions et sur tous les mouvements d'idées en exigeant notamment l'établissement d'un délit de blasphème en contradiction ouverte avec la liberté absolue de conscience, la liberté d'expression et la laïcité ;
b) d'institutionnaliser l'antisémitisme au sein de la Conférence de l'ONU en mettant ouvertement et systématiquement en accusation l'Etat d'Israël par des thématiques racistes n'ayant aucun rapport avec le libre examen critique de la politique étrangère d'un Etat membre de l'ONU ;
c) de promouvoir des thèses sexistes, hostiles aux droits des femmes et contestant en particulier leur droit à l'émancipation ;
d) de refuser la condamnation des Etats qui pratiquent la discrimination, voire la répression, au sein de leur propre société ;
f) de rejeter l'universalité des droits de l'homme au profit d'un communautarisme exacerbé qui devrait tenir compte des « spécificités culturelles » pour mieux discriminer entre les catégories de citoyens.
(...)
En cette période de célébration du 60ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, la France doit vigoureusement dénoncer l'orientation de la Conférence dite de «Durban II» à Genève et peser de tout son poids pour stopper cette dérive inacceptable au sein des instances de l'ONU.
J'attends maintenant que les grands partis politiques français, Parti Socialiste en tête,
condamnent fermement la mascarade de Durban 2 et appellent clairement au boycott.
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