Cette Assemblée générale revêt une importance toute particulière. Elle va marquer une étape nouvelle dans ce que nous appelons l'élargissement de la Fédération protestante de France. Il y a un peu plus de deux ans nous recevions comme nouveaux membres les Eglises réunies par la Communion des Eglises d'expressions africaines, et nous ouvrions la porte à cinq Unions d'Eglises en « probation ». Aujourd'hui, après que ces Eglises aient participé à la vie fédérative, tant au niveau local que dans les Commissions et au Conseil de la Fédération, nous avons à nous prononcer sur leur admission comme membres à part entière.
Je ne vous cache pas que j'y attache un intérêt majeur. Vous savez qu'il ne s'agit pas de faire nombre ! Mais d'être fidèles aux convictions protestantes qui sont les nôtres (j'y reviendrai dans un moment !). Vous savez qu'il ne s'agit pas pour la Fédération de récupérer de nouvelles Eglises ; vous m'avez entendu dire cent fois que l'on peut être protestant en France sans être membres de la Fédération protestante de France ; et nous avons donné des signes nombreux de notre volonté de coopérer avec des Unions d'Eglises ou des Fédérations sans chercher à en faire de nouveaux membres de notre Fédération. Avec la Fédération Evangélique de France, avec l'Union Nationale des Assemblées de Dieu en France, nous avons mis en place des réunions de concertation annuelles.
Mais ce qui nous importe ici, c'est de répondre au défi du témoignage commun dans une société française, fortement sécularisée. Et je me réjouis que, pour cela, des
Unions d'Eglises aient frappé à notre porte et, ce faisant, qu'elles nous aient posé de manière plus aiguë la question de notre rapport au mouvement évangélique. Ce n'est pas une question
nouvelle pour la Fédération protestante de France, la Fédération des Eglises Evangéliques Baptistes est membre depuis 1916, l'Union Nationale des Eglises Réformées Evangéliques Indépendantes
depuis 1948, la Mission Evangélique Tzigane ‘Vie et Lumière, l'Eglise Apostolique, l'Eglise de Dieu en France, l'Armée du Salut, etc… ont maintenant une longue expérience de partage avec les
Eglises luthériennes et réformées au sein de la FPF. Mais en beaucoup de choses nous sommes restés côte à côte. Le processus engagé depuis plus de quinze ans et fortement activé depuis notre
Assemblée générale de 2000, nous a permis d'approfondir nos relations, avec notamment la constitution de ce que nous appelons le pôle évangélique qui facilite la participation de ces Eglises à la
vie fédérative. Mais plus encore, peut-être, ce que j'appelle la phobie antisectes, comme le regard soupçonneux d'une part de la population française à l'égard du mouvement évangélique, nous a
amené à mieux prendre en compte cette part intégrante du protestantisme français.
Evangéliques
A vrai dire nous sommes tous « évangéliques » !
Cette affirmation mêle à dessein l'évidence et la provocation ; elle me semble être devenue pour nous une nécessité apologétique dans la France d'aujourd'hui ! Car si l'on peut se réjouir de
quelques émissions télévisées récentes tentant de cerner de manière aussi objective que possible la particularité des Eglises évangéliques, la dominante reste extrêmement critique à leur égard,
comme reste usuelle l'assimilation à des mouvements sectaires. Devant nos réactions et en échos au travail de communication pour faire connaître le mouvement évangélique, on a même inventé dans
les médias une distinction sémantique entre les Eglises « évangélistes » (sic !) et les Eglises « évangéliques », les « mauvaises » et les « bonnes ». Il y a de quoi sourire ou pleurer.
Nous sommes tous « évangéliques » ! C'est d'abord une évidence historique. Je vous renvoie à un article remarquable de Christopher Sinclair qui analyse l'usage du terme « évangélique » de la
période évangélique à aujourd'hui. Chacun de nous se reconnaîtra dans plusieurs des temps marqués par l'usage de ce terme ; qu'il s'agisse des premiers temps de l'Eglise marqués par l'affirmation
de fidélité au message originel du Christ ; qu'il s'agisse du temps de la Réforme protestante marqué par ‘le péché d'orgueil' (comme le dira Thomas More, resté fidèle au catholicisme !) de
prétendre interpréter les Ecritures ; qu'il s'agisse du temps des puritains ou des piétistes, marqué par la volonté d'un « simple évangile » opposé à une tendance ‘catholicisante, haute Eglise'
ou d'une conversion du coeur opposée à une orthodoxie intellectualiste ; qu'il s'agisse d'une période où se réaffirme la doctrine traditionnelle de l'origine, de la nature et du statut de la
Bible contre ceux qui la soumettent au crible de la critique rationaliste ; oui, je le pense, chacun de nous se sera reconnu dans l'un ou l'autre de ces temps de l'usage du terme évangélique,
même si dès le XVIème siècle, ce terme va permettre de distinguer au sein du protestantisme des courants dont chacun se sentira plus ou moins héritier, selon la tradition ecclésiale à la quelle
il appartient et selon la spiritualité qui est la sienne.
Mais effectivement nous sommes tous « évangéliques », heureux et reconnaissants de l'être, blessés quand cela est dénigré.
Toutefois nous sommes simultanément provoqués, parce que nous savons bien que le mouvement évangélique qui s'est formalisé en Eglises particulières dès le XIXème siècle a provoqué des débats à l'intérieur du protestantisme qui sont loin d'être clos. Nos Eglises se sont situées souvent en concurrence les unes contre les autres ; notre diversité, dont nous sommes fiers et que nous revendiquons, n'a pas toujours été, et n'est pas encore, une diversité réconciliée. C'est l'un des objectifs de notre Fédération protestante de France que de répondre à ce défi. Or si au sein de la Fédération nous nous accueillons réciproquement au repas du Seigneur, nous sommes encore loin de nous mettre d'accord sur le baptême. J'attends personnellement beaucoup du dialogue entrepris entre les Eglises du Conseil Permanent Luthéro-Réformé et de la Fédération des Eglises Evangéliques Baptistes, convaincu qu'il est possible aux unes de reconnaître le cheminement spirituel qui conduit un adulte à demander le baptême alors même qu'il a été baptisé enfant, et aux autres de reconnaître la signification spirituelle de la démarche qui a conduit ses parents et son Eglise d'origine à accomplir le rite baptismal pour cet enfant. Depuis plus de quinze ans, la Fédération protestante de France a proposé un texte de réflexion sur ce sujet à ses Eglises membres ; nous n'en avons pas encore fait un usage suffisant.
Il est un autre domaine où il me semble que nous nous contentons du laisser faire ou du laisser dire, c'est celui de l'éthique. Nous admettons sans débat réel qu'il existe une frontière entre progressistes et conservateurs, et nous faisons passer cette frontière entre Eglises « historiques » (même si ce terme est impropre !) et Eglises évangéliques. Or nous savons bien que la frontière traverse chacune de nos Eglises, et que la Fédération protestante de France n'a presque jamais été empêchée de travailler des questions éthiques dès lors qu'elle le faisait de manière résolument fédérative, c'est-à-dire en produisant les éléments de réflexion nécessaires à une prise de conscience des dimensions éthiques de la société contemporaine. Certains craignent que l'élargissement de la Fédération protestante de France handicape cet effort commun. Mais il faut nous demander tout d'abord si nous nous sommes donné les moyens de cet effort commun ? J'en porte avec le Conseil une part de responsabilité ; en fusionnant les deux commissions, ‘commission sociale économique et internationale' (CSEI) et ‘commission d'éthique', nous avons pris le risque de n'avoir plus un lieu spécifique de réflexion éthique commune. Mais je crois pouvoir dire aussi que nous n'avons jamais pris le temps, du moins récemment , de mettre sur la table de notre Conseil les différents textes qui conduisent nos Eglises à des positionnements éthiques. C'est un chantier qu'il nous faut rouvrir, sinon ouvrir.
Cela d'autant plus que ce qui est en jeu, c'est notre capacité de pleine reconnaissance les uns des autres dans la foi au Christ et de témoignage commun dans une
société fortement sécularisée. Tel est bien le rôle de la Fédération protestante de France.
1905-2005.
Le témoignage commun est l'objectif qui a été poursuivi tout au long de l'année 2005 qui faisait coïncider le centième anniversaire de la loi du 9 décembre 1905 et le centième anniversaire de la
Fédération protestante de France. Il s'agissait pour notre Fédération d'être présente dans le débat public et d'y faire entendre sa voix. Vous savez que nous avions préparé cela de longue date,
ou plutôt, qu'anticipant sur ce centenaire, nous avions engagé la réflexion sur l'application de la loi de séparation dès 2002. Vous trouverez en annexe à ce message les textes de deux
interventions que j'ai été amené à faire, l'une devant l'Académie des Sciences Morales et Politiques, l'autre devant la Commission Machelon. Je ne vous les donne pas pour vous contraindre à lire
et éventuellement conserver mes œuvres complètes, mais pour éviter de trop allonger ce message. J'aimerais seulement en souligner deux ou trois points.
D'abord pour dire et répéter qu'étant parfaitement à l'aise avec l'esprit de la loi de 1905 c'est de son application que nous nous soucions. C'est en cela que nous avons accueilli comme une
heureuse initiative la création de la Commission Machelon dont nous attendons qu'après avoir écouté elle propose des hypothèses constructives pour résoudre les questions que nous posons depuis
notre expérience de pratique de la loi. Ce qu'il adviendra de ses propositions dépendra bien évidemment de l'horizon politique qui prévaudra dans les années à venir ; mais l'important à mes yeux
aujourd'hui est que les questions soient clairement formulées et les réponses ébauchées.
On le sait, nous attachons la plus grande importance à une relation simplifiée et consolidée entre les associations cultuelles et les associations culturelles et sociales, nées de l'engagement de
leurs membres et qu'elles comptent soutenir. Mais au-delà de cette question technique, c'est de la présence visible et constructive de nos Eglises dans la société française qu'il est question.
Nous l'avons dit plusieurs fois ; nous refusons la privatisation du religieux ; nous croyons que le défi de construire une société plus juste et plus humaine est tel que seul un débat public,
ouvert à tous, permettra de définir les valeurs sur les quelles nous voulons construire notre avenir commun. Ce ne sont ni les replis identitaires, ni les exclusives qui permettront de répondre à
ce défi. Nos Eglises et Associations doivent en montrer la voie, et savoir s'associer à celles et ceux qui marchent dans cette même direction.
L'an dernier, je vous indiquais la décision du Conseil de la Fédération protestante de France de se porter partie civile dans la plainte déposée par des associations évangéliques de Montreuil
contre le Député-Maire du fait des intrusions dont il s'était rendu coupable un dimanche matin au cours des cultes dominicaux. La plainte a été déposée en juillet, un juge d'instruction désigné
en octobre, et l'affaire devrait prendre corps à partir du mois d'avril. En mesure de rétorsion, je suis convoqué la semaine prochaine pour être mis en examen, suspecté de diffamation à l'égard
du Député-Maire. C'est dire que la Fédération protestante de France risque fort d'être sur le devant de la scène dans les prochains mois. Je veux seulement rappeler ici que notre seule intention
est de faire dire le droit, indépendamment de toute question de personne. Pareillement, nous serons sans doute dans l'obligation de porter devant la Haute Autorité de Lutte contre les
Discriminations et les Exclusions (HALDE) la question récurrente depuis quatre ans (!) des refus de remboursement des bons vacances par certaines Caisses d'Allocations Familiales (CAF), au motif
que les statuts de l'association concernée comporte une référence à Jésus Christ, ou un programme de camp un temps quotidien de lecture de la Bible. La volonté de certaines CAF de faire signer
des conventions exigeant la ‘neutralité' religieuse des associations signataires nous conforte dans l'idée de saisir la HALDE … et pourtant je crois que nous devons résister autant que possible à
la judiciarisation de nos problèmes. Je serais heureux de savoir ce que vous en pensez ?
Sur deux rapports…
C'est toujours de notre témoignage commun que j'aimerais vous entretenir, mais dans la perspective des mois à venir qui, plus nous approcherons des échéances électorales, seront ouverts au débat
public. Il nous revient d'y prendre notre place en affirmant sereinement ce qui fait la spécificité de paroles d'Eglises ; probablement aurons-nous aussi à exhorter les responsables politiques à
ouvrir largement l'offre de débats publics pour que les échéances électorales permettent de véritables choix. Le Conseil du mois de mai devrait permettre de vous adresser un texte de réflexion
sur ‘Eglises et politique', et d'appeler les Eglises et Associations à se saisir d'un certain nombre de dossiers qui nous semblent devoir figurer dans la réflexion commune des français à
l'occasion des élections présidentielle et législatives. Il me semble qu'il nous faudra initier souvent de tels débats tant la vie politique est tentée par la personnalisation des enjeux et les
slogans réducteurs. Je prends deux exemples à partir de deux rapports rendus publics récemment.
Des prisons…
Le 15 février dernier, le bureau du Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe rendait public le rapport du Commissaire Alvaro-Gil Robles « sur le respect effectif des droits de
l'homme en France ». Sur le fonctionnement de la justice, le système pénitentiaire, l'action des forces de l'ordre, la situation des étrangers, la situation particulière des mineurs, les
problèmes de racisme, d'antisémitisme, de xénophobie et la lutte contre les discriminations, sur les gens du voyage et les roms, sur les groupes vulnérables, ce rapport remarquable, établi après
de multiples rencontres et visites, dénonce toute une série de violations des droits de l'homme dans notre pays, plus particulièrement peut-être dans nos prisons, surpeuplées et ne respectant pas
des normes élémentaires de respect de la dignité des personnes incarcérées. Le rapport est émaillé de formules comme : « j'ai été choqué… il m'a été difficile de recevoir ces plaintes au début du
XXIème siècle en France… certaines scènes que j'ai observé ont été très dures… ». Devant de tels constats quel est notre rôle ?
Bien sûr connaître et faire connaître ce rapport. Il est disponible sur Internet sur le site du Conseil de l'Europe. Mais il faut qu'une telle information partagée aide notre pays et ses
responsables politiques à dépasser le constat et les réponses rassurantes… pour demain. La prison est qu'on le veuille ou non le reflet de notre société qui ne connaît face aux troubles et aux
exactions que la réponse sécuritaire et n'entrevoie que très difficilement un projet de guérison et de réintégration. A Noël 2005, la Fédération sur la proposition de son service Justice et
Aumônerie des Prisons axait sa carte de vœux sur la promotion de jardins en prisons ; ce même service réfléchit aujourd'hui à la situation des jeunes incarcérés. Elle nous invite à poser un autre
regard sur les prisons, et non seulement d'en dévoiler les anomalies mais encore de participer à la recherche de solutions alternatives.
Des migrations…
Ce sont les mêmes remarques que me suggère le rapport de la ‘commission mondiale sur les migrations internationales' rendu public en octobre 2005 par les Nations unies . Son grand mérite est de
proposer un regard global sur les 200 millions de migrants, soit environ 3% de la population mondiale, et d'y voir un facteur clé pour la prospérité y compris des pays industrialisés, et comme un
facteur de développement et de stabilité pour les pays de migrations. Le rapport aborde avec lucidité la difficile question des migrations irrégulières ; sans nier le droit des Etats à déterminer
qui peut entrer et demeurer sur leur territoire, il souligne leur responsabilité et leur obligation à protéger le droit des migrants. Il les engage à coopérer activement entre eux afin que leurs
efforts ne mettent pas en danger les droits humains, notamment le droit des réfugiés à demander l'asile. Je vous invite à la lecture et à l'étude de ce rapport. A plus forte raison quand un
nouveau projet de loi propose sous un titre trompeur l'immigration choisie, c'est-à-dire choisie non par les migrants mais par notre pays en fonction de ses seuls besoins en main d'œuvre
qualifiée ou non. Je cite ce commentaire de la Nouvelle République (quotidien algérien d'information) : «Quand Nicolas Sarkozy soutient que « la France ne peut pas rester à l'écart des flux
mondiaux de l'intelligence et des compétences» on se demande quand même s'il parle bien d'êtres humains ou de marchandises utiles au bon fonctionnement de l'entreprise France... En clair, ce ne
sont plus les problèmes d'intégration qui dictent en priorité la politique migratoire, mais la compétition internationale, l'avenir des sociétés françaises. Pour ce qui est d'accueillir «la
misère du monde» ne serait-ce que la partie que lui imposent ses idéaux fondateurs et sa prospérité relative, la France, «Terre d'asile» et «pays des droits de l'homme», se déclare aux abonnés
absents. Des pays du tiers-monde, elle prendra seulement les «talents et compétences», s'appliquant à refouler les sans-grade, à l'instar notamment des Etats-Unis, du Canada ou de la Suisse. En
creux, derrière l'opposition entre immigration «choisie» et «immigration subie», les immigrés d'hier et d'aujourd'hui comprendront aussi qu'ils sont et ont été «inutiles», un fardeau pour le pays
d'accueil. » . Le jugement est peut être sommaire, mais la Cimade le dit pareillement : « Ce projet évacue l'être humain pour ne voir que la main d'œuvre ». Il nous faudra apporter un autre
regard sur ce sujet qui, n'en doutons pas, prendra dans les semaines et les mois à venir une place importante dans les débats publics.
En partant de ces deux rapports incontestables dans leur indépendance à l'égard des positions politiques dans notre pays, j'essaie de vous dire combien nous avons à jouer un rôle lui aussi
indépendant des affrontements politiques parce qu'il placera au cœur du débat les personnes concernées, la volonté de chercher des solutions raisonnables et concertées, le refus de nous laisser
guider par nos peurs. Nos Eglises et Associations ont ainsi à rendre le témoignage d'une participation à la vie publique, où elles ont à faire entendre leur spécificité. Le site
www.protestants.org nous offre un instrument sans égal pour mettre à la disposition des communautés locales ou des associations les éléments pour conduire une recherche. Il faut que nous
apprenions à nous en mieux servir, non seulement comme une source d'informations mais aussi comme un canal de communication les uns avec les autres. Dès le mois de mai une douzaine de dossiers
seront disponibles pour animer des débats. Ainsi pourrons-nous tenir notre place dans la vie politique de notre pays.
* * *
Parmi ces dossiers, l'un d'entre eux concernera la ‘crise sociale en France'. Depuis dix huit mois, un petit groupe de travail a cherché à prendre la mesure de cette crise par rapport à laquelle
un certain nombre d'institutions diaconales et d'Eglises tirent la sonnette d'alarme. Après un séminaire de travail qui a réuni une quarantaine de membres de nos Eglises et Institutions, il
proposera au Conseil de la Fédération un processus de mobilisation et de réflexion pour voir comment le protestantisme français répond à cette crise sociale, comment il peut mieux adosser la
diaconie aux Eglises, comment développer dans nos Eglises une spiritualité du service, etc. C'est un travail de longue haleine que devra engager notre Conseil.
* * *
Négation des droits de l'homme, mépris des êtres humains … plus qu'une crise sociale c'est probablement une crise morale dans laquelle se trouve engagé notre pays. Les actes d'antisémitisme et de
racisme qui se répètent en sont un signe indiscutable. Des barrières éducatives sont tombées, qui permettent désormais de banaliser des propos et des actes intolérables. La dimension spirituelle
des êtres humains est ignorée… Il n'est plus temps de réfléchir longuement mais d'agir. J'ai reçu cette semaine la visite du Rabbin Serfaty, fondateur il y a peu de temps de l'amitié
judéo-musulmane de France. Il a engagé un tour de France de l'amitié judéo-musulmane. Il veut le poursuivre, et pareillement organiser un tour d'Ile de France. Il nous invite à nous y joindre. Je
vais dès cette semaine en informer les Eglises pour voir si elle peuvent répondre à cette invitation. Au-delà de cet exemple, je veux souligner l'attente qui se manifeste de nous voir aux
premières lignes d'un renouveau moral et spirituel. C'est à la mesure de la foi et de l'espérance qui nous animent.
* * *
L'an dernier je vous disais ma joie d'avoir vu se joindre à l'équipe de la Fédération protestante de France un nouveau secrétaire général qui d'emblée avec les Assises et le changement de mode de
gestion de la Fédération avait su prendre les dimensions de la tâche que nous lui avions confiée ? Aujourd'hui, je vous dis ma tristesse de le voir partir prochainement, mais en même temps ma
reconnaissance pour le travail accompli. Comme je vous l'ai écrit nous avions convenu avec Pierre-André de vérifier après une année de fonction s'il s'y trouvait à sa place. C'est donc très
librement qu'il a fait le choix de ne pas poursuivre au-delà de l'été prochain. Je ne saurais lui en faire grief, mais bien au contraire je tiens à lui dire combien nous avons été heureux du
chemin parcouru ensemble dans cette maison et au service de la Fédération protestante de France.
Les mois qui viennent seront bien remplis pour le Conseil qui cherche actuellement un remplaçant pour le Secrétaire général et prépare le renouvellement du Conseil pour notre prochaine Assemblée
Générale. Je saisis l'occasion pour vous dire, à vous qui êtes membres de cette Assemblée et dont certains ne seront pas là l'an prochain, selon les rythmes de renouvellement de vos Eglises ou du
collège des Associations, combien nous nous réjouissons, président, secrétaire général et responsables de service, comme les membres du Conseil, de ce rendez-vous annuel. Soyez remerciés pour
votre participation active. Dites-nous comment l'améliorer pour en faire toujours plus le lieu où les orientations de travail de la Fédération protestante de France sont partagées.
* * *
Et maintenant, faisons de cette Assemblée générale un rendez-vous fructueux et stimulant pour notre Fédération.
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