«Il est très dommage pour la justice que le procès ne puisse aller à son terme et qu'aucun verdict ne soit rendu, sa mort prive les victimes de la justice dont elles avaient besoin et qu'elles méritaient».
C'est par cette phrase que Carla Dal Ponte, la procureure générale du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) a réagi après la mort de Slobodan Milosevic.
Elle estime également que ce décès rend «plus urgente que jamais» la capture de Radovan Karadzic et Ratko Mladic.
Radovan Karadzic est l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie et Ratko Mladic l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie. Tout comme Milosevic, ils ont été inculpés de génocide par le TPIY pour le massacre des musulmans de l'enclave de Srebrenica en juillet 1995.
«Il faut que je les aie», a déclaré Carla Del Ponte dimanche soir sur les ondes de la Radio suisse romande en évoquant le cas des deux hommes.
Dans une interview au journal italien "La Reppublica", Carla Dal Ponte n'exclut pas l'hypothèse du suicide de Milosevic. Elle rappelle d'ailleurs qu' 'il y a une semaine, l'ex-chef des Serbes de Croatie Milan Babic s'était suicidé dans sa cellule et qu'il y avait déjà eu d'autres suicides au centre de détention des Nations Unies à La Haye. «Nous devons à présent attendre les résultats de l'autopsie, mais nous n'avons pas d'autre choix qu'une mort naturelle ou un suicide» dit-elle.
«Je suis furieuse», dit-elle dans le journal italien «La Repubblica». «En un instant, tout a été perdu... La mort de Slobodan Milosevic représente pour moi une défaite totale».
Le président du TPIY, Fausto Pocar, a par ailleurs déclaré qu'une enquête interne serait menée par le vice-président du tribunal, le juge australien Kevin Parker.
Lire (en italien) la totalité de l'interview de Carla Dal Ponte sur le site de La Reppublica
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