Le film que je vous propose de visionner plus bas dans cet article est un film de propagande antimaçonnique tourné pendant
l'Occupation.
Il ne s'agit donc pas d'un documentaire objectif sur la Franc-Maçonnerie. Je préfère en avertir dès maintenant le lecteur de cet article. Ce film a également de forts relent antisémites et
anti démocratiques.
Forces occultes est un film français de Paul Riche (pseudonyme
de Jean Mamy), sorti en 1943. Il s'agit du dernier film de ce réalisateur, un moyen métrage de propagande antimaçonnique qui, dans l'esprit du Régime de Vichy, consiste en une dénonciation
virulente de la franc-maçonnerie, du parlementarisme et des juifs.
Ce film cherchait à accréditer la thèse d'un prétendu complot judéo-maçonnique ; il avait été commandé en 1942 par la Propaganda Abteilung, délégation du ministère de la
Propagande du IIIe Reich dans la France occupée.
En deux mots, il s'agit d'un parlementaire intègre (c'est à dire d'extrême-droite!), qui devient franc-maçon avant de s'apercevoir des buts réels de l'ordre qui est de faire la guerre à
l'Allemagne.
Le scénariste du film est Jean Marquès-Rivière, orientaliste à la carrière interrompue, qui fut peu de temps maçon. Il s'enthousiasme pour le nazisme au point d'en faire
l'apologie dans une brochure publiée en 1941 intitulée "Les ouvriers et Hitler". Il devient un agent de l'Abwehr (le service d'espionnage de l'armée allemande), organise l'important
département des Recherches et recrute personnellement les délégués régionaux et départementaux. Il est mort en 2000.
Le réalisateur, Paul Riche - de son vrai nom Jean Mamy, était un ancien franc-maçon comme Marquès-Rivière. Il avait même été - entre 1931 et 1939 - Vénérable de la loge
Renan, du Grand Orient de France. Dès les débuts de l'Occupation il se place du côté des allemands et devient un collaborateur zélé. Son procès à lieu à la Noël 1948. La
Cour de Justice le condamne à mort pour sa collaboration particulièrement active avec la Gestapo. Il sera le dernier fusillé de l'épuration en mars 1949.
Le 14 juin 1940, les troupes allemandes défilent dans Paris. Le même jour, les locaux des diverses obédiences maçonniques sont visités, une partie du matériel enlevé et les scellés apposés sur les
portes d'entrée. L'immeuble du Grand-Orient, rue Cadet, devient le siège du SD (Sicher heitsdienst), service du contre-espionnage, dirigé pour les questions maçonniques par le lieutenant
Moritz.
Les autorités d'occupation qui possèdent déjà un fichier des francs-maçons commencent aussitôt les perquisitions et, le 29 juillet 1940, Otto Abetz, futur ambassadeur du lIIe Reich à Paris, propose
à l'état-major de fournir les noms de ceux-ci à la presse.
Pour Hitler, la franc-maçonnerie, véritable force occulte, puissance supra-étatique de domination par les Juifs, ne peut coexister avec le national-socialisme. Pourtant il n'entreprend pas contre
elle une liquidation systématique, identique à celle contre les Juifs.
Pour le Maréchal Pétain en revanche, « un Juif n'est jamais responsable de ses origines, un franc-maçon l'est toujours de son choix »: Pour le
Maréchal, la lutte antimaçonnique est une vraie obcession personnelle.
D'ailleurs dès le 13 août 1940 (et donc avant même le statut des juifs), une loi de Vichy dissout les « sociétés secrètes » et, quelques jours plus tard, sont déclarées nulles les associations dites de la Grande Loge de France, et du Grand Orient en métropole et dans l’empire.
Les Francs-Maçons sont pourchassés et livrés à la vindicte populaire avec des listes de noms publiés dans les journaux collaborationnistes. Ils sont souvent chassés de leur emploi s'ils sont fonctionnaires ou chargés d'une mission publiques.
Après la Guerre, le procès du Service des sociétés secrètes s'ouvre le 25 novembre 1946 devant la cour d'assises de la Seine.
La franc-maçonnerie peut faire alors le bilan de la Guerre et compter ses victimes : 170 000 suspects recensés, plus de 60 000 francs-maçons fichés, 6 000 maçons inquiétés, 989 déportés, 540 fusillés ou morts en déportation. Ceci ne tient pas compte des Francs-Maçons morts pour également d'autres raisons : soit parcequ'ils étaient juifs, soit pour fait de Résistance.
Après la Libération la Franc-Maçonnerie, moribonde, renaît petit à petit de ses cendres...
Voici l'organisation de la lutte antimaçonnique pendant l'Occupation :
Voici le film :
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