L'imam radical Abou Hamza al-Masri , figure de proue du Londonistan à la fin des années 90, a été condamné aujourd'hui à sept ans de prison pour incitation au meurtre et à la haine raciale par un juge londonien.
Il a été reconnu coupable de 11 des 15 chefs d'inculpation retenus contre lui, notamment d'incitation au meurtre et à la haine raciale, détention d'un document terroriste et d'enregistrements injurieux.
Il risquait la réclusion à perpétuité. Son avocat a annoncé qu'il allait faire appel. Abou Hamza pense qu'il est «un prisonnier de la foi, et que c'est un martyre lent pour lui», a rapporté l'avocat Mouddassar Arani.
L’imam barbu, borgne et manchot - il n’a pas de main - n’a montré aucune réaction particulière à l’énoncé de la peine.
Le juge Anthony Hughes a expliqué à l'ancien imam de la mosquée londonienne de Finsbury Park qu'il avait contribué à persuader ses partisans qu'ils avaient «un devoir moral et religieux» de tuer.
«Vous avez usé de votre autorité pour légitimer la peur et encourager vos auditoires à croire que cela donnait lieu à un devoir de meurtre», a dit le juge.
Durant son procès, les jurés avaient vu et entendu neuf de ses discours, pour mieux se faire une idée de la violence de ses propos. Dans ses discours il appelait notamment à «saigner » l’ennemi, si besoin avec un couteau de cuisine, sans épargner les femmes et les enfants.
Âgé de 47 ans, Abou Hamza a également été reconnu coupable de détention de document terroriste et d'enregistrements injurieux.
L'imam radical Abou Hamza al-Masri est citoyen britannique d'origine égyptienne. Sa condamnation pourrait le voir privé de sa nationalité britannique.
Dans le passé, la mosquée de Finsbury Park a été fréquentée par un certain nombre de terroristes présumés ou condamnés, dont le Français Zacarias Moussaoui, qui passe en ce moment en procès aux Etats-Unis, inculpé dans l'enquête sur les attentats du 11 septembre 2001, et le Britannique Richard Reid, alias «shoe bomber», incarcéré à perpétuité aux États-Unis pour avoir tenté en 2001 de faire exploser un vol Paris-Miami avec des chaussures bourrées d'explosifs.
Après le prononcé de la peine, un partisan de l'imam dans la partie de la salle réservée au public a crié «Que Dieu te bénisse, cheikh Hamza» alors que le condamné était conduit hors du tribunal. D'autres partisans ont crié en arabe.
La justice américaine a elle aussi inculpé l'imam de 11 chefs d'accusation, dont ceux de tentative d'établir un camp d'entraînement terroriste dans l'État d'Oregon, de conspiration en vue d'une prise d'otages au Yemen et d'encouragement à l'entraînement terroriste en Afghanistan.
En vertu du droit britannique, les poursuites engagées dans le pays ont préséance sur une demande d'extradition.
Maintenant que le procès est achevé en Grande-Bretagne, Abou Hamza, de son vrai nom Mustafa Kamel Mustafa, pourrait être extradé vers les États-Unis pour y être jugé si les autorités américaines en font la demande.
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