Dans un garage de Clichy-sous-Bois, les enquêteurs ont trouvé des armes et des explosifs en provenance des Balkans.
LES VOYOUS convertis à l'islam radical braquaient bien pour la cause. De source proche de l'enquête, on indiquait hier que plusieurs suspects interpellés cette semaine par la DST avaient même revendiqué le recours au banditisme à des fins de financement de la lutte contre les mécréants. D'autres ont reconnu leur participation à plusieurs attaques à main armée (l'une à Beauvais, deux autres dans le Nord et encore une avortée contre un supermarché de la région parisienne) et à des trafics de faux papiers vers des pays étrangers (nos éditions d'hier). Sur la vingtaine de personnes en garde à vue hier soir, une dizaine pourraient être présentées aujourd'hui à un juge antiterroriste.
Les «gangsterroristes» ne manquaient pas de moyens. Depuis le début de la semaine, les policiers cherchaient leur arsenal. Dans la nuit de mercredi à jeudi, ils ont découvert la cache principale dans un box de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Pour un enquêteur, ce «cadeau de Noël» prouve d'abord que les malfaiteurs formaient bien un groupe unique. Il démontre aussi qu'ils possédaient les bonnes adresses, notamment dans l'ex-Yougoslavie, pour s'approvisionner. La cache recelait un kilogramme d'explosif militaire, utilisé notamment dans les attaques de transports de fonds, et 19 bâtons de dynamite. Les policiers de la DST et de l'Office central de répression du banditisme (OCRB) ont mis la main sur de la mèche lente, dix détonateurs pyrotechniques et un électrique.
Elucider plusieurs attaques
Depuis plusieurs années, la DST met en garde contre les arrivages fréquents d'armes et surtout d'explosifs des Balkans. En avril 2005, 100 kilos de Semtex avaient été découverts à Hazebrouck (Nord). Selon une source policière, ces explosifs auraient pu être destinés à des islamo-délinquants.
L'attirail du parfait braqueur, gyrophares, combinaisons, gilets pare-balles, cagoules, complétait le tableau avec, objet rare, un uniforme de gendarme. Les enquêteurs ont mis la main sur deux revolvers, des munitions ainsi que sur deux fusils d'assaut, une Kalachnikov et un Famas. L'analyse de ces éléments par la police scientifique devrait permettre d'élucider plusieurs attaques à main armée en plus de celles déjà avouées par les suspects.
Pour les enquêteurs, ces attaques visaient bien à financer des réseaux islamistes en France mais aussi à l'étranger notamment pour envoyer des volontaires en Syrie et en Irak. Le groupe produisait aussi de faux documents comme en témoignent les imprimés administratifs vierges retrouvés dans des sacs Chronopost dérobés dans le Nord.
Source : Le Figaro
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