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Le Blog des Spiritualités

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Les snippers de l'antiracisme communautariste

Publié par Jean-Laurent Turbet sur 29 Novembre 2005, 12:20pm

Catégories : #Opinions

Vous lirez avec intérêt la nouvelle "Chronique d'Evariste" paru sur la lettre d'information N° 401 du site Respublica :

"Il y a un an, la rédaction de Respublica était encore sous le choc de la grossière agression qu'avait subie deux de ses collaborateurs, dans les colonnes du "Monde", sous la plume de Xavier Ternisien, relayée dans les 24 heures par nombre de sites islamistes, et la direction du Mrap.

Nous savons donc de quoi nous parlons quand nous évoquons les lynchages médiatiques, et notamment la mésaventure qui vient d'arriver à Alain Finkielkraut, suite à son interview dans le journal israélien Haaretz.

Si des passages parus dans cet interview ont pu nous choquer, voire nous surprendre, il ne faut surtout pas être dupe sur la nature de l'opération qui a été montée, dans certains milieux, contre le philosophe.

Ainsi, le Mrap a immédiatement porté plainte contre lui. Ce mouvement serait crédible s'il ne nous avait habitué à un assourdissant silence sur tous les propos antisémites tenus, entre autres, par le prêcheur de l'UOIF Hassan Iquioussen, qui explique dans des conférences que les Juifs et les nazis étaient complices, dans les années 40, pour justifier Israël plus tard. Nous sommes en droit de nous demander ce qu'aurait dit l'association présidée par Mouloud Aounit si, au lieu de Tariq Ramadan dénonçant, en 2003, des intellectuels juifs suspectés de défendre Israël parce que Juifs, on avait eu le même texte, signé d'Alain Finkelkraut, remplaçant les noms d'intellectuels Juifs par des noms d'intellectuels Arabes, et Israël par Palestine.

Alain Finkelkraut ayant présenté des excuses face à une interview qu'il a déclarée tronquée, et où il affirme ne pas se reconnaître dans les propos qui lui sont prêtés, le Mrap a retiré sa plainte.

Au-delà de cet épisode, se pose une vraie question. Que peut-on dire, et que ne doit-on pas dire, en France, sans être immédiatement qualifié de raciste et victime de cabales médiatiques dont le but est de tuer politiquement, de réduire au silence et de discréditer tous ceux qui s'opposent à la bien-pensance de la mouvance libérale-bobo qui souvent est à la tête des grands médias et de nombre d'organisations se réclamant des valeurs de la gauche ?

Sous le prétexte qu'un nostalgique de Franco, de Vichy, de l'OAS et de l'apartheid en Afrique du Sud a construit son fond de commerce, en France, sur le thème : "Immigration = chômage = insécurité", il n'est pas possible, sous peine de se voir amalgamer à Le Pen, de se poser quelques questions sur les meilleures réponses politiques à apporter, en tirant TOUS les bilans des vingt à trente dernières années, après l'explosion qui vient d'avoir lieu sur l'ensemble du territoire.

Depuis vingt ans, tous les responsables qui ont voulu tenir un discours républicain, face à l'extrême droite mais aussi face aux dérives du discours de l'extrême gauche, durent se montrer d'une grande prudence dans leurs propos, ce qui ne les empêchera nullement de se faire stigmatiser au premier "dérapage" suspecté.

Ainsi, dès les années 1985, quand Laurent Fabius se prononcera pour un contrôle de l'immigration, dans un débat l'opposant à Chirac, il sera immédiatement victime d'accusations de journaux comme " Libération ", qui, lui reprochera de céder à le "lepénisation des esprits". Quand il dira que Le Pen pose de bonnes questions, mais amène de très mauvaises réponses, l'opprobre repartira de plus belle.
Quand en 1989, des républicains s'opposèrent, derrière notre collaborateur Bernard Teper, avec déjà Alain Finkielkraut et Catherine Kintzler, au voile islamique à l'école publique, ils furent accusés de faire le jeu du Front national, et de stigmatiser une population déjà victime du racisme et de discriminations.

Quand la démographe Michèle Tribalat voulut faire des études et des statistiques sur des comportements de Français, en fonction de l'origine de leurs parents et grand-parents, elle fut fortement attaquée, dans son milieu professionnel, notamment par Hervé Le Bras, et elle dut subir de vives attaques laissant entendre qu'elle voulait ethniciser la société française.

Dans le même temps, Pierre-André Taguieff devra batailler contre "Le Monde" qui, sournoisement, tentera de le faire passer pour un complice de la nouvelle droite d'Alain de Benoist, et lancera contre lui une de ces fatwas dont elle avait le secret, au temps de sa toute-puissance médiatique, fort heureusement passablement ébranlée aujourd'hui par le succès du livre de Pierre Pean et Philippe Cohen.

Pendant des années, il fut impossible de parler de la violence de banlieue autrement qu'avec un discours compassionnel et victimiste.

Quand Christian Jelen, dans un remarquable ouvrage, "La guerre des rues", en 1998, fit tout simplement remarquer que la plupart des casseurs, lors des émeutes de banlieue, étaient issus de l'immigration maghrébine et africaine, et apporta des explications sociologiques de ce fait, insistant sur la volonté d'intégration de la plupart des autres jeunes, tournant le dos à un discours raciste, rien n'y fit, il subit, lui aussi, les mauvais procès politiques des inquisiteurs de l'antiracisme officiel.

Quand Jean-Pierre Chevènement osa expliquer, dans les années 2000, la différence entre la France et sa république "une et indivisible" avec l'Allemagne et ses länders, expliquant que l'Etat fort en Allemagne évoquait la période d'Adolf Hitler, immédiatement "Le Monde" lancera une cabale contre le président du MDC, lui reprochant d'avoir identifié le peuple allemand à son passé nazi !

Quand Régis Debray, dont on peut ne pas partager toutes les analyses, et notamment sa dernière lubie sur l'enseignement du fait religieux à l'école, laissa entendre, sur le Kosovo, un autre discours que le discours officiel, il sera accusé, en plein "une" du Monde, par Bernard-Henri Levy, d'être ni plus ni moins un rouge-brun, nostalgique des dictatures stalino-fascistes.

Quand des hommes politiques comme Jean-Pierre Chevènement ou Julien Dray osèrent dire qu'au sein de la République, la sécurité était un droit pour toutes les populations, une bonne partie de l'extrême gauche trotskyste, des bobos verts, et les associations antiracistes leur tombèrent dessus, relayés naturellement par "Le Monde", "Libé" et autres, pour les faire passer pour des sécuritaires qui allaient transformer notre pays en état policier et lancer des chasses au facies. Surtout, circonstance aggravante, quand ils se refusaient à reprendre sans discuter la sommation à régulariser tous les sans-papiers.

Résultat de ce discours bien-pensant brillant : hier le 21 avril 2002, aujourd'hui progression de 11 points de Sarkozy dans les sondages !

C'est donc dans cette continuité qu'Alain Finkielkraut, comme tant d'autres, guetté depuis longtemps par les snippers de l'antiracisme officiel, a subi le sort de ses prédécesseurs.

Il a osé, sur les violences de banlieue, tordre la bâton dans l'autre sens que dans celui du discours officiel de toute la gauche bobo. Il fallait qu'il paie, et à la première ambiguïté de propos, les lyncheurs se sont déchaînés, allant jusqu'à faire passer le philosophe pour un nouvel adepte de Le Pen, voire un nouveau raciste.

Nous connaissons tout l'apport qu'a eu Alain Finkielkraut, notamment sa défense des Lumières, ses indignations sur la dérive de l'école républicaine, ses protestations contre le différentialisme, et la violence des attaques que cela lui a coûté, par le passé.

Nous savons exprimer des désaccords avec lui, entre autres sur la guerre d'Irak, la politique de Sharon ou sur son pessimisme sur la situation française. Mais nous voulons qu'Alain Finkielkraut puisse continuer à s'exprimer, contrairement à ceux qui demandent à ce qu'il soit interdit d'antenne. Il ne faut que les défenseurs de la République abdiquent, découragés par les menaces des snippers de l'antiracisme, et l'indifférence générale d'une classe politique opportuniste. Nous faisons nôtre cet extrait de l'éditorial de Jean-François Kahn et Maurice Szafran, paru dans le dernier Marianne, sous le titre : "Nous sommes de droite ?".

"Et si c'était le refus de la casse rageuse des services publics, des écoles laïques et des bibliothèques collectives qui caractérisait une attitude de gauche ? Et si au contraire, toute personne un tant soit peu progressiste se devait de stigmatiser la pratiques esclavagiste qui consiste à condamner à vivre dans des taudis inflammables des familles entières sous prétexte de fournir une main-d'oeuvre bon marché à un patronat des plus rétrogrades ?

Depuis quand la défense des valeurs républicaines d'égalité et de fraternité, et le rejet, en conséquence, du tribalisme, de la haine ethniciste et de l'enfermement clérical seraient-ils de droite ? Qu'y a-t-il de moins à droite que la revendication, face à un neo-capitalisme radicalement insécuritaire, de la sécurité dans la rue, dans les cités, dans la vie et dans le travail, c'est-à-dire le refus de la loi de la jungle, de la dictature du profit, du chômage et de la précarité ? Qu'y a-t-il de moins à droite que l'aspiration à un ordre démocratique juste en opposition à un désordre établi qui fait exclusivement le jeu des caïds de la haute finance, du grand capital et du petit business ?

C'est sûr, si être hostile à la polygamie, au racisme d'où qu'il vienne, à la libanisation confessionnelle de l'école, à l'oppression de la femme et à sa nature chiffonnière, à la loi du plus fort, au trafic d'êtres humains, à l'exploitation forcenée d'un main d'oeuvre importée, à l'oppression intégriste, à l'ethnitisation des rapports sociaux, c'est être de droite, alors nous sommes férocement de droite, et nous l'assumons. Et les Français, en effet, sont majoritairement de droite. Et alors la gauche, qui n'a toujours rien compris, intoxiquée qu'elle est par les medias qui l'aveuglent, a beaucoup de soucis à se faire."

Marianne, Jean-François Kahn, Finkielkraut, Respublica, et d'autres peuvent avoir des différences d'approches, notamment sur le combat social, mais ils expriment, avec leurs mots, leur attachement à la République, et leur refus du communautarisme.

Ils sont donc en première ligne, les plus exposés aux invectives. Les républicains sont souvent qualifiés de droitiers, de populistes, de réactionnaires, de racistes parfois, par toute la gauche communautariste, et les nombreux relais dont dispose cette mouvance chez les journalistes, chercheurs, sociologues, universitaires, sans oublier le mouvement antiraciste officiel, longtemps incarné par les duettistes Aounit-Tubiana.

Il est vraiment urgent, pour reprendre l'appel paru dans France-soir, le 14 octobre dernier, signé entre autres par Pierre-André Taguieff et notre collaborateur Bernard Teper, de redonner son sens à la lutte contre tous les racismes, en y intégrant notamment une vision républicaine qui manque totalement aujourd'hui à la direction du Mrap ou de la LDH.

Nous préférerons toujours vivre dans un pays où s'applique la conception de militants qui défendent une société basée sur les principes fondateurs de la République, plutôt que de vivre dans un pays communautarisé, où s'appliqueraient les principes d'un Mouloud Aounit, avec le voile islamique et la viande halal à l'école publique.

Nous préférerons toujours vivre dans un pays qui continue à s'accrocher aux principes de la loi du 9 décembre 1905, notamment l'article 2 qui affirme que la République ne reconnaît, ne salaire ni ne subventionne aucun culte, plutôt que dans un pays confessionnalisé, où s'appliqueraient les principes d'un Nicolas Sarkozy qui, répondant aux demandes des dignitaires protestants et leurs évangélistes, et des leaders intégristes musulmans, veut que les contribuables financent la construction de lieux de culte, et rémunèrent leurs ministres.

Question de choix de société, nous on a choisi, on ne veut pas vivre dans celle pour laquelle militent activement Aounit et Sarkozy. "

Pour toute réaction, pour tous ceux qui veulent participer au rassemblement des laïques et des républicains de gauche, contacter: evariste@gaucherepublicaine.org

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