Il faut écouter ce que dit Salah Abdeslam.
Surtout ceux qui – comme beaucoup d’autres et moi – croient au pouvoir de la parole.
Fous seraient ceux qui pensent que Salah Abdeslam dit n’importe quoi et parle pour ne rien dire.
Ses paroles ont un sens, ses paroles ont un but.
J'aurais pu mettre comme sous-titre : « propos abjects d'un terroriste non-repenti ».
Trois phrases prononcées par lui le 8 septembre 2021 au premier jour du procès (qui va durer neuf mois) résument la position qu’il va tenir.
Nous allons en faire l’exégèse.
En préambule : A qui parle Salah Abdeslam ?
Evidemment il ne parle ni au président du Tribunal ni à la cour et encore moins aux victimes des attentats qui viennent ou viendront témoigner (s’il pouvait les exterminer sur place, il le ferait).
Salah Abdeslam parle uniquement aux musulmans.
C’est un préalable qu’il ne faudra jamais oublier : Salah Abdeslam ne parle qu’aux musulmans, avec comme unique but de justifier son action terroriste, de la promouvoir et de recruter le plus possible de futurs « martyrs » durant les neuf mois où il aura quotidiennement la parole.
Salah Abdeslam ne s’adresse pas à nous, qui sommes pour lui des koufars, des chiens d’infidèles qu’il faut soit convertir soit éliminer. Il s’adresse aux musulmans pour les « convertir » à sa vision terroriste et djihadiste de l’Islam. Le reste n’a aucune importance à ses yeux.
Non seulement il est fier de ce qu’il a fait avec ses « frères », dont son propre frère de sang, Brahim, mais il va tout faire pour que d’autres – qui vont l’écouter tout au long du procès – prennent le relai et fassent de même.
Analysons ensemble les trois interventions de Salah Abdeslam en ce premier jour de procès et décryptons ce qu’il dit et surtout, ce qu’il dit réellement – le message caché à nos oreilles d’infidèles – aux musulmans qui l’écoutent.
1) « Je tiens d’abord à témoigner qu’il n’y a pas de divinité autre qu’Allah et Mohammed est son messager. ».
A travers cette phrase il dit plusieurs choses.
En récitant la « chahada » (en arabe ٱلشَّهَادَة, aš-šahāda) « témoignage » ou encore « attestation », qui est la profession de foi essentielle de l'islam, dont elle constitue le premier des cinq piliers, il dit une chose simple : « Les koufars vous disent que je suis un terroriste ou un djihadiste, mais non, je suis tout simplement un musulman comme vous, un musulman pieux qui récite – comme tous les musulmans de la terre, le premier des piliers de l’Islam ».
En récitant la « chahada » il veut associer – même à leur corps défendant - tous les musulmans à sa funeste cause. Il se met au même niveau que tous les musulmans.
Avec cette idée sous-jacente : « L’islam armé et combattant qui est le mien, c’est bien l’Islam, le vrai Islam. Le Djihad, la lutte à mort contre les Koufars c’est bien l’islam. Et je vous propose de le reconnaître et d’y adhérer vous aussi. La lutte contre l’Infidèle est le premier pilier de l’Islam ».
Il s’adresse aussi indirectement au président du Tribunal et à travers lui à nous tous, les infidèles : « Je ne reconnais que la justice d’Allah, la Charia, et certainement pas celle de votre tribunal d’infidèles ». Il rejette donc tout ce qui va suivre : Les témoignages de victimes, les accusations et la peine encourue. Il ne reconnaîtra rien de tout cela. Ni maintenant, ni jamais. Il ne changera pas. Il ne déviera pas.
C’est cette position du musulman inflexible qui lutte contre les infidèles qu’il veut imposer dans la communauté musulmane.
2) « Pour devenir un combattant de l'Etat islamique ».
C’est son statut : il a été et reste, même en prison, même pendant le procès, un combattant de l’Etat islamique, un djihadiste.
C’est bien pour que l’on ne s’y trompe pas. Dans le box des accusés il n’est pas un futur repenti, un homme qui aurait des remords ou de la compassion pour les victimes. Non, au contraire. Il ne regrette rien et si c’était à faire il le referait.
Et quelle gloire d’être un djihadiste : Salah Abdeslam coûte plus de 40000€ par mois au contribuable, il mobilise des dizaines de gardiens et de policiers sur sa seule petite personne, et on lui organise un procès hors norme de neuf mois, dans une salle construite exprès de 750 mètres carrés qui coûte près de 8 millions d’euros, avec 15 salles de retransmission télé, 20 accusés, 1800 parties civiles, 300 avocats, 450 tomes de procédures et un million de pages du dossier ! Et plusieurs millions d’euros dépensés encore pendant ces neuf mois !!
Le message est clair vis-à-vis de certains jeunes musulmans égarés : faites comme moi et vous aurez la même gloire que moi et vous coûterez autant aux koufars que moi.
3) « Ça fait six ans que je suis traité comme un chien, je ne me suis jamais plaint parce que je sais qu'après on sera ressuscité et que vous devrez rendre des comptes ».
« Je suis traité comme un chien ».
Par cette phrase il précise encore plus à qui il parle.
Aux musulmans oui, mais aux musulmans qu’on traite – par définition dit-il - comme des chiens dans nos pays de croisés infidèles et plus particulièrement en France qui a voté des lois contre l’Islam (voile etc…).
Et qui a plus particulièrement l’impression d’être « traités comme des chiens » ? Evidemment les jeunes des cités qui sont, selon Salah Abdeslam, le terreau du recrutement de futurs djihadistes.
« Je suis traité comme un chien en prison, comme vous êtes traités comme des chiens, vous les jeunes musulmans des cités ».
C’est à ces jeunes là qu’il s’adresse en particulier : « Moi aussi je viens des cités comme vous, j’étais désœuvré et délinquant comme vous, et j’ai trouvé dans l’Islam la voie de la pureté et de la délivrance ». Bref, il n’était personne et – grâce à son statut de terroriste, il est quelqu’un et il les invite clairement à suivre son exemple.
La fin de la phrase peut paraître énigmatique mais est, au fond, assez claire :
« Après on sera ressuscités et vous devrez rendre des comptes » : Cela veut dire que même après sa mort il redeviendra, dans sa vie future, un djihadiste.
Cela veut dire aussi qu’il se met dans la lignée immémoriale des combattants du Messager, Mohamed, qui, de générations en générations, se succèdent pour faire le djihad et lutter toujours contre les infidèles. Un combattant meurt et un autre se lève et prend sa place : indéfiniment.
Mais Salah Abdeslam s’adresse aussi aux jeunes des cités et les invite à poursuivre son action terroriste, aujourd’hui.
Salah Abdeslam a déjà intériorisé le fait qu’il va être condamné à la prison perpétuelle sans remise de peine. Il sait qu’il ne sortira plus jamais de prison. Qu’il va mourir en prison… Prison où il est considéré comme un chef, un « caïd », un meneur, un exemple.
Il a donc neuf mois pour délivrer son poison. Pour lancer messages et mots d’ordres, consignes et appels aux meurtres. Ce procès est pour lui une tribune inespérée pour délivrer son message.
« Je suis certes en prison, mais je vais ressusciter en la personne des futurs djihadistes qui vont prendre la relève et commettre d’autres attentats ».
Il leur dit : « soyez de nouveaux Salah Abdeslam, laissez-moi ressusciter en vous parce qu’ainsi – comme je suis empêché de poursuivre le Djihad – vous pourrez continuer ma mission qui est de tuer les Infidèles au nom d’Allah ». « Je suis comme mort en prison, mais vous qui être libre, vous pouvez me faire renaître en vous pour commettre tout ce que je ne peux pas commettre ». Voila le vrai message de Salah Abdeslam.
Evidemment que son discours est indécent, honteux et insupportable à nos oreilles.
Et surtout aux oreilles des victimes.
4) Les attentes qui seront forcément déçues des victimes.
J’ai lu, parmi des dizaines d’autres, le témoignage de « Catherine », une des victimes de l'attaque du Stade de France.
Elle dit attendre de Salah Abdeslam « une émotion » : « S’il pouvait au minimum montrer une émotion à un moment donné, même s’il ne parle pas, plaide-t-elle devant les micros des journalistes. S’il parle avec émotion, c’est encore mieux ».
Il y avait deux hypothèses que je pensais fausses, mais qui s’exprimaient.
- Que Salah Abdeslam se taise et reste mutique tout le procès.
- Que Salah Abdeslam exprime remords, regrets ou compassion à l’endroit des victimes.
Non, au contraire, dès le premier jour, Salah Abdeslam se sert du procès comme d’une tribune où il va pouvoir déverser sa haine, où il va pouvoir continuer de prêcher pour le Djihad et le meurtre des Infidèles.
Chacune de ses paroles sera un crachat au visage des victimes, un jet d’urine sur les tombes de leurs morts, un trait de poison au cœur des âmes nobles.
Chacune de ses paroles va servir à aiguiser le couteau d’un futur égorgeur, à mettre une balle dans le barillet d’un futur tueur d’infidèle (d’enfant si possible) à allumer la mèche de la bombe d’un kamikaze (qu’il n’a pas eu le courage d’être), martyr de l’Islam. Voila ce que va faire Salah Abdeslam pendant neuf mois.
Et comment penser que neuf mois de propagande quotidienne pour un islam de mort n’entraînera aucune conséquence ? Ne fera germer aucun projet de meurtre dans un cerveau déjà dérangé ? Ne justifiera aucun attentat perpétré par l’un des très nombreux fanatiques en liberté ?
Il faudrait être bien naïf pour le croire.
Bientôt nous verrons fleurir des #ViveAbdeslam à côté des #viveMerah des #ViveKouachi et des #ViveKoulibaly sur les murs de certaines cités, territoires perdus de la République.
Alors je pense aussi qu’il va falloir aider beaucoup nos amis musulmans – les vrais, ceux qui sont pour le vrai Islam, l’Islam de paix, d’amour et de tolérance - pour qu’ils fassent entendre leurs voix. Ce ne sera pas facile tant Salah Abdeslam fera quotidiennement la une durant les mois à venir.
Je rêve d’une immense manifestation de centaines de milliers de musulmans défilant contre le terrorisme et le djihadisme dans les rues des principales villes de France à l’occasion de ce procès où à l’énoncé du verdict. Que la masse silencieuse des Français de confession musulmane prenne la parole pour signifier son rejet total et irrémédiable de cet Islam-là, de cet islam radical, djihadiste et meurtrier.
Plus nous reproduirons les propos de Salah Abdeslam, plus nous lui feront de « publicité gratuite », plus nous nous scandaliserons, plus nous seront outrés par ses outrances, plus nous aurons peur face à ses menaces, plus cela confortera des jeunes (ou moins jeunes) fanatisés dans l’idée qu’il faut poursuivre sa mission de mort.
Que faire ? comme disait Lénine. Pas grand-chose malheureusement.
Sinon continuer à se battre sans relâche contre le fanatisme, l’obscurantisme, le djihadisme, l’islam radical et politique. Mais combattre vraiment.
Humanistes unissons-nous et menons le combat des forces de vie !
Et moi, aujourd'hui, en écrivant ces lignes, je pense aux morts, aux blessés et à leurs familles et à toutes les victimes de ce salopard.
Jean-Laurent Turbet
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Ces deux articles ont valeur constitutionnelle car le préambule de la Constitution de la Ve République renvoie à la Déclaration de 1789.
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« Jurez-vous, de plus, d’obéir fidèlement aux chefs de notre Ordre, en ce qu’ils vous commanderont de conforme et non contraire à nos lois ? » (Extrait du Serment prêté par chaque franc-maçon lors de son initiation).
Jean-Laurent Turbet
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