J’aurais également pu intituler cet article « Les outrances des « contre » GLDF/CMF nuisent à leur « cause » ».
Comme nous le savons, les députés (c’est-à-dire les représentants élus des loges) de la Grande Loge de France (GLDF) devront se prononcer au mois de décembre 2014 sur une actualisation de leurs règlements généraux.
J’avais écrit un article intitulé « GLDF : le rendez-vous avec son histoire. CMF et fraternité universelle » au mois de juillet dernier lorsque les propositions d’actualisation ont été envoyées aux loges, pour bien montrer la continuité de ces propositions avec la volonté réitérée des frères de la Grande Loge de France de se rapprocher toujours plus près de la tradition, de la philosophie, de la pensée du rite écossais ancien et accepté tel qu’il a été créé originellement aux travers de ses rituels princeps.
Je ne vais pas revenir dessus, mais préciser certains points qui sont mis en avant et développés depuis…
Que d’articles ont été publiés, plus virulents les uns que les autres, bien entendu contre la Grande Loge de France, contre l’adoption des modifications statutaires, contre la Confédération Maçonnique de France (CMF)…
Les chevaux légers de l’anti-CMF s’en donnent à cœur joie, multipliant rumeurs, menaces et contre-vérités pour tenter de persuader les frères de ne pas voter les modifications proposées en décembre. Ils sont en cela constants puisque c’est leur leitmotiv depuis deux ans, ce qui n’a fort heureusement pas empêché les frères de la Grande Loge de France d’adopter à des majorités importantes les textes proposés pour constituer la CMF.
Et puis, les outrances exogènes de frères et de sœurs des « obédiences amies » qui prodiguent en flot ininterrompu leurs « conseils fraternels » lassent, irritent et exaspèrent chaque jour d’avantage les frères de la Grande Loge qui auront à se prononcer en décembre.
Ingérence, volonté hégémonique, menaces, calomnie, interprétations fantaisistes, tout y passe depuis l’été sur une kyrielle de sites qui ont tous comme particularité de ne pas être administrés par des frères de la Grande Loge de France.
Mais par des frères et sœurs des « obédiences amies » qui donc – par définition – savent mieux que les frères de la GLDF ce qui se passe dans cette obédience.
« Il est clair qu’avec des ami(e)s comme cela on n’a pas besoin d’ennemis » se disent les frères de la GLDF!
Heureusement, ce qui est excessif devient tout naturellement insignifiant. Qu’ils et elles continuent comme cela et les modifications seront votées à plus de 90% !
Plus sérieusement, il convient toutefois de parler aux frères de la Grande Loge de France qui se posent légitimement des questions où qui peuvent être perméable à la propagande outrancière et orchestrée, diffusée à grande échelle pour nuire à la Grande Loge.
- Pas d’unanimisme à la Grande Loge de France.
Marc Henry, le Grand-Maître de la Grande Loge de France le rappelait récemment. La GLDF est une Fédération de 864 loges regroupant 33730 Frères.
Et contrairement à ce qui se répand complaisamment ici où là, la Grande Loge n’est pas une obédience stalinienne.
Si les modifications étaient adoptées par 90% des voix des députés des loges (ce serait un score impressionnant !) cela voudrait dire qu’il y aurait tout de même 87 loges et 3300 frères loges qui ne les auraient pas approuvées.
Il convient donc, car chaque frère est important, de bien expliquer les enjeux et l’intérêt majeur du projet. Sans pour autant méconnaître l’essentiel et empêcher l’immense majorité des frères d’avancer.
- Les « minoritaires » vont-ils faire sécession ?
C’est une menace que l’on fait planer… et qui n’a aucune réalité. Dans une organisation démocratique, lorsque la majorité s’est exprimée, ce sont les décisions prisent qui s’appliquent à tous. C’est ce qui se passera après la tenue de Grande loge de décembre.
Lorsqu’on est en période de réformes et de changements les tensions existent mais elles peuvent et doivent être surmontées. En 1955-1956, le projet de fusion de la GLDF avec la GLNF pour créer une Grande Loge Unie de France est en débat. Antonio Coen est élu Grand-Maître le 15 janvier 1956 et, au mois de mars il s’exprime à la radio en faveur du projet et lance un émouvant appel aux forces spirituelles : « Les circonstances y ont déterminé de puissantes réactions mais ces réactions ont été vivifiantes et j'éprouve une joie véritable à vous dire que je les sens fécondes. La Grande loge de France vit et vit puissamment; il n'y a plus qu'à souhaiter que cet élan se poursuive et que rien ne vienne l'interrompre. Bien entendu, toute réaction brutale amène à la surface quelques scories; c'est la rançon de l'énergie engagée mais ces scories s'éliminent d'elles-mêmes et la matière s'en trouve définitivement épurée. De telles constatations suffisent à accroître l'optimisme, à combattre les pessimismes, s'il peut s'en trouver en maçonnerie ».
Ce projet de création d’une Grande Loge Unie de France ne verra malheureusement pas le jour car le Grand-Maître Antonio Coen, un vrai visionnaire, meurt le 21 avril 1956 et le projet est ensuite abandonné. Cela ouvre la voie à la funeste crise de 1964 qui verra la division se créer au sein de l’Ordre Écossais. Division qui est en passe de se régler aujourd’hui grâce à la CMF.
- Faut-il craindre des départs après décembre ?
Cette question laisserait croire qu’il n’y a jamais aucun mouvement de frères entre les obédiences… Ce qui est faux ! Tous les ans plusieurs dizaines de frères de la GLDF rejoignent le GODF, le DH, ou une autre obédience. Et l’inverse et vrai évidemment. La GLDF intègre chaque année de très nombreux frères qui ont été initiés dans d’autres obédiences. Et c’est très bien comme cela.
La question que je me pose toujours est la suivante : « Pourquoi persister à être malheureux à la GLDF si l’on pense pouvoir être plus heureux ailleurs ? ».
Certains brandissent la menace : « si les modifications sont votées en décembre des frères vont partir au GODF ». Comme si partir au GODF c’était mal ! Au contraire, si des frères ont envie de pratiquer une maçonnerie à vocation politique et sociale, ils s’épanouiront, en effet, mieux au GODF. Et il n’y a aucun mal à ça ni aucun jugement de valeur. Ce n’est tout simplement pas la vocation de la GLDF.
« S’il y a un temps pour l’action, ne doit-il pas y avoir aussi un temps pour la réflexion, pour la méditation et, pourquoi pas, pour le « rêve » ? (…) La Loge maçonnique ne serait-elle pas le lieu, l’instrument qui permettrait à l’homme de retrouver le chemin de cette dimension intérieure, sans laquelle il est un être tronqué, mutilé, inachevé ? (…) La Loge est ce lieu sacré où s’accomplit notre destinée, celle qui doit nous amener - du carré au cercle, du fini à l’infini, du temps à l’éternité, du temporel au spirituel », nous disait Henri Tort-Nouguès qui poursuivait en 1985 : « Tout d'abord, la franc-maçonnerie peut inviter les hommes de notre temps à une prise de conscience, qui s'inscrit d'ailleurs dans sa tradition intellectuelle et culturelle. Éveiller ou réveiller la conscience des hommes par la reconnaissance de certaines idées, de certaines valeurs, de règles, sans lesquelles il n'est pas d'existence humaine possible valeurs qui ont nom liberté, justice, fraternité, vérité..., ces valeurs que le franc-maçon est invité à découvrir et à pratiquer dans la loge maçonnique elle-même. Invitation, comme j'ai essayé de le montrer, à la recherche «d'une autre vie» caractérisée par ce retour à la tradition véritable, la vie intérieure et l'élévation spirituelle ».
Mais je pense que s’il doit y avoir certains départs, il s’agira d’un nombre extrêmement limité de frères qui peuvent être arrivés « par erreur » à la Grande Loge.
- De quelle manière recevra-t-on les frères des autres obédiences si les modifications du règlement sont votées ?
Je m’étonne vraiment que des frères de la GLDF se posent encore cette question. J’en avais d’ailleurs traité dans un article intitulé « Visites vous avez dit visites ».
Depuis le mois de juin 2014 et la signature du traité fondateur de la CMF, il existe un protocole de visites et d’échanges maçonniques qui a été voté par 91% des députés de la GLDF lors du Convent de juin 2014.
Ce protocole s’applique actuellement, il est la loi actuelle à la GLDF et évidemment ne sera en rien changé par le vote de décembre qui actualise simplement les textes internes.
Ceux qui disent que le vote de décembre changera quelque chose à la situation actuelle mentent sciemment.
Tous les frères de la GLDF savent parfaitement comment recevoir les frères tant des obédiences reconnues (GL-AMF et GLIF) que des autres obédiences. Il suffit d’appliquer le protocole que 91% des frères ont voté !
La Grande Loge par contre ne se donne pas le droit d’interdire aux frères leurs déplacements extérieurs. Le dernier Convent l’a d’ailleurs réaffirmé : « Dans le cadre des règlement de la GLDF, les frères ont la liberté de voyager ».
L’accueil des frères de la GLDF à l’extérieur dépend des loges et des obédiences maçonniques qui les reçoivent (ou non), mais pas de la GLDF.
La GLNF par exemple ne les reçoit pas. Certaines loges de la GLFF ou certaines loges d’obédiences mixtes ne les reçoivent pas non plus car il ne peut y avoir de réciprocité. C’est bien leur droit le plus absolu et aucun frère de la GLDF ne peut trouver à y redire.
Jean Verdun le disait très justement et très explicitement en 1985 dans son discours de clôture du Convent où il venait d’être élu Grand-Maître : « Nos frères se demandent parfois quel doit être leur comportement lors de réunions maçonniques à l’initiative des Loges d’Obédiences amies où sont confondues pêle-mêle à l’Orient, dans un joyeux méli-mélo, nos Frères, nos Sœurs et nos cousins germains. Ils craignent, et je les comprends, d’y compromettre leurs tabliers et leurs gants blancs. (…) Rien ne nous autorise à faire le ménage dans le Temple des autres. (…) Notre Règle n’est pas la leur, mes frères.
Respectons scrupuleusement notre Règle chez nous, et sachons ailleurs bien vivre en famille (…)
Si nous rencontrons ailleurs des membres de la famille que notre Règle ne nous autorise pas à recevoir dans nos tenues rituelles, nous ne devons pas nous sentir obligés de rendre des politesses. Nous n’allons tout de même pas ouvrir nos travaux à la Gloire du Grand Architecte de l’Univers pour y faire des mondanités. Si la Règle est contraignante ou difficile à faire comprendre, tant mieux. L’initiation c’est le contraire du laisser-aller ».
- Quelle est donc cette règle ?
Cette règle, que tout maçon assistant à une tenue initiatique et rituelle d’une loge de la GLDF – quelle que soit son obédience d’origine - est celle du Rite Écossais Ancien et Accepté, qui est également celle de la Maçonnerie Universelle. Elle n’a rien à voir avec quelque chose destiné à « plaire à Londres », puisque la reconnaissance de la GLUA n’est pas un objectif à atteindre pour la GLDF.
« Ce qui fonde un Ordre, c’est le respect commun et volontaire d’une Règle. Si nos Loges œuvrent et initient en toute liberté, leur volonté constante, et qui s’est de nouveau manifestée pendant ce Convent, de constituer ensemble et dans le même Rite un Ordre initiatique, donne existence, force et vigueur à une entité ayant valeur spirituelle et pas seulement administrative, entité qui est la Grande Loge, modèle symbolique bien sûr, mais modèle d’un Ordre maçonnique universel » nous disait justement Jean Verdun, toujours en 1985.
Cette règle tient en 7 points :
• L’invocation du Grand Architecte de l’Univers,
• La présence en Loge des Trois Grandes Lumières: le Volume de la Loi Sacrée exposé et ouvert avec l’Équerre et le Compas,
• La souveraineté exclusive sur les grades symboliques,
• L’indépendance vis-à-vis de toute structure maçonnique de hauts grades,
• La non-mixité dans les travaux rituels,
• L’interdiction de discussions politiques ou religieuses,
• Le caractère progressif et spirituel de la démarche maçonnique.
Il s’agit là du rappel de la règle connue depuis des lustres à la Grande Loge de France. Rien de neuf sous le soleil.
- Faudra-t-il « croire en Dieu » ?
Encore une question bateau… A laquelle il a été répondu lors du Congrès de Lausanne de 1875 auquel enfin la GLDF se référera explicitement dans son règlement, alors qu’elle le fait déjà dans ses rituels.
Et la réponse, encore valable aujourd’hui et demain, était déjà donnée en 1985 par Henri Tort-Nouguès : « Il est beaucoup insisté dans nos loges sur la nécessité du rejet de tout dogme, de toute révélation. Cette exigence est parfaitement saine en soi et doit être en effet une des pierres d'angle de la philosophie de l'initié. Malheureusement elle a été trop souvent entendue comme impliquant seulement les dogmes religieux et plus spécialement judéo-chrétiens.
Je pense qu'il s'agit là d'une relique, d'un fossile de la paléontologie maçonnique. La liberté intérieure est elle aussi un refus, celui d'accepter n'importe quelle vérité révélée par d'autres hommes qui s'attribueront ensuite, eux-mêmes ou leurs disciples, le droit d'en vouloir tirer des règles impératives voire légales de conduites, d'organisations sociales, économiques, politiques susceptibles d'être imposées à leurs semblables. J'en dirais d'ailleurs autant pour toute théorie philosophique ou scientifique ».
Jean Verdun complétait utilement lorsqu’il dit : « Recevoir la Lumière à la Grande Loge de France, quelle que soit la Loge qui vous donne cette Lumière, c’est entrer dans une école de la transcendance ou, pour ceux que rebuterait ce terme de métaphysique, une école du dépassement de soi-même. La structure et l’orientation de la Grande Loge, modèle symbolique d’un Ordre maçonnique universel, doivent le faciliter aux loges ».
Ce qui est vrai c’est que croire en dieu n’est pas un gros mot à la GLDF et qu’une pratique spirituelle exotérique complète parfaitement une pratique spirituelle ésotérique. Après c’est du choix intime de chacun des frères… Et la GLDF n’interfère pas dans leur liberté de conscience.
« La franc-maçonnerie écossaise, les francs-maçons de la Grande Loge de France, s'ils affirment et postulent l'existence d'un Principe créateur ou d'un Être, se refusent à définir, à déterminer son contenu, son essence, sa «quiddité», pour employer le langage de la scolastique.
La Grande Loge de France laisse le soin et la liberté de l'interpréter à la conscience de chaque maçon selon sa propre complexion, selon sa foi ou sa philosophie propre », écrivait avec justesse Henri Tort-Nouguès.
Faut-il rappeler aussi que l’obligation de croire en Dieu est distincte de la reconnaissance de la GLUA ? Une obédience française comme la Loge Nationale Française (LNF) proclame très clairement « God is our guide ». Pour elle, le Grand Architecte de l’Univers est Dieu. Pour autant elle n’est pas reconnue par la GLUA. On pourrait en dire autant de la Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra (GLTSO) avec ses loges travaillant au Rite Ecossais Rectifié (RER), avec le Grand Prieuré des Gaules et d’autres obédiences, non reconnues par Londres.
- « Le » ou « un » volume de la Loi Sacrée ?
Une question annexe à la précédente semble agiter le landernau. Oui, il faut toiletter les textes pour les mettre en conformité avec la pratique rituelle en vigueur depuis des dizaines d’années !
Mais certains frères ne se rappellent-ils pas ce qu’ils entendent deux fois par mois lors de l’ouverture des travaux ?
« Frère Expert, faites apparaitre les Trois Grandes Lumières en ouvrant le volume de la Loi Sacrée au Prologue de Jean, disposez sur celui-ci le Compas et l’Équerre puis tracez le tableau d’Apprenti ».
Il est même indiqué la marche à suivre : « Le F :. Exp :. ouvre le Volume de la Loi Sacrée au Prologue de l’Évangile de Jean » (…)
Encore une querelle sémantique pour rien…
- Les députés de la GLDF seraient-ils des crétins des alpes ?
A lire certains articles, à écouter certains commentaires c’est bien une question qu’on pourrait se poser.
Selon ces glosateurs, les grands-officiers n’écrivent pas les textes qu’ils proposent et les députés ne lisent pas les textes qu’ils votent , par ailleurs sans les comprendre et sans en évaluer le sens et la portée.
Bref, selon eux, les députés de la Grande Loge sont au mieux des crétins, au pire des nuls.
Je pense moi qu’il faut arrêter de faire passer les députés des loges de la Grande Loge de France pour des crétins qui ne savent pas ce qu’ils votent.
Au bout d’un moment c’est non seulement extrêmement pénible mais aussi très humiliant.
Depuis deux ans, tous les textes concernant la Confédération Maçonnique de France ont été votés avec un minimum de 85% des voix et souvent au-delà de 90% comme c’est le cas pour le protocole d’inter-visites.
Il n’est venu à l’idée de personne que la CMF serait tout simplement un projet qui leur plait et qui a leur accord ?
- Refuser la confusion :
Oui il faut le dire, la Grande Loge de France a connu des périodes de confusion. Là il y avait un risque, lorsque ceux qui doivent indiquer la voie et la direction à suivre sont eux-mêmes hésitants sur la nécessaire et absolue indépendance de la GLDF.
Notamment lorsqu’un ancien Grand-Maître a tellement convertit son regard qu’il en est arrivé à ne plus trop savoir quelle direction suivre. Ou plutôt lorsqu’il a cherché à entraîner la Grande Loge dans un chemin qui n’était pas le sien.
Lorsqu’il a incorporé la Grande Loge de France à un « machin » intitulé « Maçonnerie Française » dont le nom avait été déposé par une obédience amie ce qui la plaçait de facto (et juridiquement) sous sa domination et sa dépendance.
Lorsque ce même Grand-Maître – dont le mandat s’est arrêté de fait au milieu de la deuxième année – avait dans ses cartons le projet fou d’un « immeuble de la maçonnerie française », regroupant pêle-mêle toutes les obédiences, ce qui aurait impliqué de vendre l’immeuble de la rue Puteaux…
Il faut après cela saluer l’action salutaire d’Alain Graesel qui a su tout bonnement sauver la Grande Loge de France, menacée dans son existence même par les errances du passé. Tout d’abord en la faisant sortir du « machin » et en restaurant vigoureusement ses valeurs, son histoire, sa particularité, bref son identité !
Grâce à Alain Graesel la Grande Loge de France est sortie de la confusion pour redevenir elle-même, indépendante et souveraine.
C’est cette action salutaire qui a été poursuivie tant par Alain-Noël Dubart, qui a su apporter son érudition et son sens de la diplomatie que par Marc Henry l’actuel Grand-Maître qui porte avec talent la voix de la GLDF dans tous les orients de France.
Les textes de la Confédération Maçonnique de France garantissent d’ailleurs la spécificité et l’indépendance de chaque obédience qui la constitue et c’est très bien ainsi.
La Grande Loge de France poursuit aujourd’hui plus avant cette clarification nécessaire pour revenir de façon toujours plus précise à ses fondamentaux, à ses textes fondateurs et pour éliminer les scories d’un passé révolu, s’il s’en trouve encore dans nos textes règlementaires. C’est à la poursuite de cette clarification que les frères sont appelés en décembre.
« Le Grand-Maître doit veiller à ce qu'on n'altère pas le symbolisme maçonnique et qu'on ne transforme pas les habitudes, les traditions rituéliques qui rattachent tous les Maçons du globe entre eux et leur permet de se comprendre et se reconnaître; mais le Grand-Maître, dans ce cas, ne fait encore que veiller à la stricte exécution des engagements pris par les Loges et par chaque Maçon en particulier » nous disait déjà Gustave Mesureur en 1912.
- La division Paris – Province.
Là aussi les arguments employés me laissent pantois et – pour le dire clairement – assez méprisants pour les frères de Province.
D’après ce que je lis ici ou là, il y aurait d’un côté les frères parisiens de la GLDF, plus attachés à l’indépendance de l’obédience et à régularité des pratiques du Rite et de l’autre les frères de province plus attachés eux aux relations avec les frères des autres obédiences.
Bref, pour eux, non seulement les députés de la GLDF sont des crétins mais en plus les députés de province sont des ploucs qui préfèrent les ripailleries à la spiritualité … C’est vraiment déplorable… Les frères de province seraient des frères « de seconde zone ».
Alors que rien – évidemment - ne démontre cela d’après les votes qui ont déjà été faits sur la CMF. Aucun clivage entre les votes des loges de province et celles de Paris !
Au contraire, je pense que les frères de province sont tout autant attachés à la GLDF, au Rite Ecossais Ancien et Accepté, à l’Ordre écossais que les frères de Paris.
Et rien ne les empêchera, dès janvier, de continuer à côtoyer les frères (et sœurs) d’autres obédiences lors de réunions maçonniques diverses et variées, comme ils le font aujourd’hui…
Rien d'ailleurs n'empêchera non plus toutes les commémorations communes entre obédiences.
- La main noire du complot maçonnique.
Enfin, et last but not least, mais faut-il en parler? Des francs-maçons jouent eux-mêmes au complot maçonnique !
Selon eux, les députés de la GLDF seraient en effet manipulés par la main (évidemment maléfique…) du Suprême Conseil de France qui tirerait les ficelles en coulisse.
Ça c’est vraiment l’argument employé par ceux qui sont… à court d’argument, pour tenter de discréditer une fois encore les députés de la GLDF.
Rappelons ici deux points essentiels de la règle de la GLDF :
• La souveraineté exclusive sur les grades symboliques,
• L’indépendance vis-à-vis de toute structure maçonnique de hauts grades.
Ce n’est pas en fonction de « consignes secrètes » du SCDF que les députés votent, mais en suivant les conseils donnés par les frères de leurs loges.
« La Grande Loge de France est peut-être la seule obédience au monde à avoir su préserver en son sein les deux idées les plus fécondes issues de la pensée traditionnelle en parvenant à conjuguer harmonieusement deux termes apparemment contradictoires: une spiritualité féconde et une totale liberté de pensée et de conscience », écrivait fort judicieusement Guy Dupuy.
Il après tout normal que dans les semaines qui précèdent un vote important, des frères essaient de « faire monter la pression » et dramatisent outre mesure les enjeux.
Ce que les députés des loges décideront sera bien fait.
La GLDF est le creuset où peuvent se retrouver et vivre ensemble des frères différents.
Gageons que tout cela se règlera dans la plus grande sérénité et avec l’amour fraternel qui relie les frères de la Grande Loge de France au-delà de leurs divergences.
C’est, je le pense, le souhait d’une très grande majorité de frères qui se retrouve deux fois par mois pour travailler ensemble au sein de leurs loges justes et parfaites, de leurs loges de Saint-Jean.
Et quoi de mieux que de conclure par ces mots d’Henri Tort-Nougues :
« La franc-maçonnerie traditionnelle ne prétend pas apporter une solution «préfabriquée», définitive et toute faite. Elle nous propose une méthode, un chemin, elle nous invite à une recherche, à une quête, à une enquête, à une conquête, celle de l'homme enfin retrouvé dans toutes ses dimensions humaines. Elle nous propose un chemin, une voie, elle nous invite à une foi et à une espérance, celle de l'homme réconcilié avec la nature et l'univers, avec les autres hommes ses frères, avec lui-même, avec le Grand Architecte de l'Univers. La loge maçonnique, la loge juste et parfaite, est le lieu matériel et spirituel de cette quête, de cette aventure, et elle en est l'instrument et l'outil ».
Jean-Laurent Turbet
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Franc-Maçonnerie en Grande Loge De France
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La Grande Loge de France, par Alain Graesel.
Henri Tort-Nouguès : Règles et Principes de la Franc-Maçonnerie Traditionnelle.
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Attention ! Cet article, comme tous les articles du "Bloc-Notes de Jean-Laurent sur les Spiritualités", (http://www.jlturbet.net/) est écrit en mon nom personnel.
Je ne parle ni au nom d'une association, ni d'un parti, ni d'une loge, ni d'une obédience maçonnique.
Mes propos n'engagent que moi et non pas l'une ou l'autre de ces associations.
Je ne suis en aucune façon habilité à écrire au nom d'une association, d'un parti, d'une loge, d'une obédience maçonnique. Tout ceci pour que cela soit bien clair, qu'il n'y ait aucune ambiguïté de quelque nature que ce soit.
Quelles que soient mes responsabilités - ou non - présentes ou futures dans une organisation, les propos tenus dans cet article comme dans tous les articles de ce Bloc-Notes, sont exclusivement des opinions personnelles qui n'engagent que moi.
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Je rappelle simplement que la liberté d’expression est en France un droit Constitutionnel, quelle que soit notre appartenance à une association de quelque nature que ce soit.
Dans son article 10, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose que : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi. »
Dans l'article 11, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose aussi que : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »
Ces deux articles ont valeur constitutionnelle car le préambule de la Constitution de la Ve République renvoie à la Déclaration de 1789.
La Constitution et les Lois de la République Française s'appliquent sur l'ensemble du territoire national et s'imposent à tout règlement associatif particulier qui restreindrait cette liberté fondamentale et Constitutionnelle de quelque façon que ce soit.
Jean-Laurent Turbet
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