Vous connaissez toutes et tous Philippe Benhamou, qui a écrit avec l'auteur américain Christopher Hodapp « La Franc-maçonnerie pour les nuls » aux Editions First, l’un des tous premiers best-sellers français concernant la Franc-Maçonnerie.
C’est d’ailleurs un excellent livre qui a la réputation méritée d’être l’un des tous meilleurs livres de vulgarisation (dans le très bon sens du terme !) concernant la Franc-Maçonnerie.
Il est pourtant l’un des plus discrets auteurs maçonniques.
Philippe Benhamou se lance maintenant dans le roman en publiant depuis quelques jours « Madame Hiramabbi, la concierge de la rue des Trois Frères ».
Je vous le dis tout de suite, c’est une pure réussite !
J’ai passé trois bonnes heures non stop à dévorer ce livre pour découvrir les aventures de ce brave Julien qui habite l’immeuble de Mme Hiramabbi, la concierge d’un immeuble en ruine de la rue des Trois-Frères.
Roman à clefs, roman initiatique, roman symbolique, roman hautement maçonnique mais surtout un texte d’une richesse totalement remarquable. C’est une vraie œuvre romanesque réussie, pas un livre didactique lourd et pédant comme on en trouve tant.
Philippe Benhamou a vraiment fait œuvre de romancier. Et de grand romancier.
Ce livre lui ressemble tant. Drôle, intelligent, léger, fin, avec un humour british pince sans rire qui emporte immédiatement l’adhésion. Et surtout, Philippe Benhamou il est bienveillant. Et c’est une grande qualité du cœur.
Lorsque vous aurez commencé ce livre, lorsque vous aurez commencé à vous intéresser à Julien, à Mme Hirammabi, à Salomon le chat spirituel et à toute cette galerie de personnages improbables vous ne pourrez plus décrocher !
La première impression que j’ai eu en le lisant c’est qu’il y a du Isaac Bashevis Singer chez Philippe Benhamou. Je me suis retrouvé Au Tribunal de mon Père ou avec le Spinosa de la rue du Marché, dans Le petit monde de la rue Krochmalna.
Avec quelques zestes des Valeureux d’Albert Cohen – vous ne pouvez vous empêcher de rire tout seul à certaines scènes (les loukoums de Mme Hirammabi et les rois mages de Sheila p.85… ) - et la précision drolatique d’un Georges Perec dans La vie Mode d’emploi dans la description des habitants de l’immeuble.
J’ai tout d’abord été emballé par la qualité du style. On le pensait, on s’en doutait (cf les chroniques de Philippe dans l’émission « 2 colonnes à la 1 »…) mais là c’est flagrant. Il y a bien un style Benhamou.
Alors bien sûr c’est un roman initiatique et symbolique.
Vous pourrez découvrir tous les grands symboles de la Franc-Maçonnerie mais de belle façon, de façon implicite, comme si l’on vous racontait une belle histoire.
Et pour celles et ceux qui ne sont pas (encore) francs-maçons ou franc-maçonnes un avantage supplémentaire : ils auront rêvé le rite, l’auront imaginé, l’auront ressenti, avant même de le vivre.
Et les maçon(ne)s feront un retour sur eux-mêmes et réinventant leur propre histoire à l’aune de celle de Julien. Il récréeront leurs symboles grâce au rêve.
« - C’est agaçant, non, Monsieur Julien ? me dit alors Mme Hiramabbi . Ces escaliers sont agaçants. On grimpe et hop, on se retrouve dans l’obscurité et obligé de redescendre à tâtons dans le noir jusqu’à son point de départ. Et alors, ce serpent qui se mord la queue vous avez trouvé quelque chose ? En tout cas il a disparu, mais j’ai frotté, frotté…
- Euh, le serpent s’appelle l’ouroboros.
- Ouroboros, quel drôle de nom !
- C’est une figure de la mythologie qui a un rapport avec le temps, et comme il se mord la queue il signifie que le temps est cyclique. Il nous montre le cycle de la nature, des saisons, de la vie et de la mort, de la renaissance. Il est aussi un symbole satanique puisqu’il signifie que l’homme se nourrit de lui-même et qu’il n’a pas besoin de Dieu, c’est aussi…
Mais Mme Hiramabbi ne m’écoutait déjà plus. Elle regardait vers le haut, vers le palier du premier étage qui semblait se fondre dans un petit nuage obscur. Elle ajouta :
- Il faudra que je fasse réparer la minuterie. Ah si seulement Hiram était là, il s’en occuperait, mais maintenant qu’il a disparu ». (p.112).
Et puis Salomon, ah Salomon le gros chat de Mme Hiramabbi qu’il essaie toujours de faire déguerpir après l’avoir nourrit. Salomon qui connaît si bien la vérité…
Je ne vous livrerai évidemment pas plus de clefs (même d’ivoire…) sur le livre de Philippe Benhamou.
C’est à vous maintenant de lire, de penser, de rêver à toutes ces histoires, entre mythes et réalités.
« Madame Hiramabbi m’a fait signe d’approcher. Elle m’a tendu une rose, une simple rose rouge couverte de rosée. L’intensité de la couleur de la rose était telle que j’eus l’impression que les gouttes de rosées étaient des gouttes de sang » (p183).
Vous serez vous aussi saisis par l’intensité de ce roman. Par sa légèreté, sa simplicité et son humour qui sont la vraie marque de ce que peut donner de mieux un vrai conte initiatique.
Madame Hirammabi, la concierge de la rue des Trois-Frères chez qui Julien a habité pendant près d’un an hantera encore longtemps vos rêves, vos songes, votre esprit.
Alors vite, il n’y a pas une minute à perdre pour vous précipiter chez votre meilleur libraire et lui demander « Madame Hiramabbi, la concierge de la rue des Trois Frères », de Philippe Benhamou.
Vous lirez le premier roman d’un écrivain, d’un vrai. Nous attendons déjà le suivant avec gourmandise.
Un livre à lire, de toute urgence.
Jean-Laurent Turbet
° Le Livre :
« Madame Hiramabbi, la concierge de la rue des Trois Frères »,
de Philippe Benhamou
150 pages
Publié par Dervy éditions.
ISBN-10: 1024200582
ISBN-13: 979-1024200583
Prix Cadet Roussel - Imaginales 2014 maçonniques et ésotériques d’Épinal .
Parution le 8 septembre 2014
° Commandez le livre sur le site de Dervy (en priorité).
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° Commandez le livre sur le site de la FNAC.
° L’auteur :
Philippe Benhamou est franc-maçon, membre de la Grande Loge de France depuis 1990. En 2005, il publie avec l'auteur américain Christopher Hodapp « La Franc-maçonnerie pour les nuls » aux Editions First. Le succès de ce livre destiné autant aux profanes qu'aux francs-maçons l'entraîne vers les joies de l'écriture.
Il est docteur en sciences des organisations et chargé de mission au sein d'un centre de prospective scientifique français
Auteur, il s'imagine écrivain et rédige des nouvelles tirées de son expérience dans le monde ordinaire du travail quotidien (Mais que se passe-t-il derrière la porte fermée du bureau de votre collègue ?) ou inspirées par l'imaginaire symbolique du monde maçonnique.
Philippe Benhamou est chroniqueur régulier dans l'émission mensuelle 2 colonnes à la 1 , animée par Jean-Laurent Turbet et Beppé, première et unique émission de webradio en direct sur la Franc-Maçonnerie, le symbolisme et l'ésotérisme - Radio DTC.
Il collabore régulièrement à des revues d'histoire et de vulgarisation sur la franc-maçonnerie dans le but de mieux la faire connaître, de la démystifier mais aussi et surtout d'en montrer la beauté et la richesse symbolique.
Ses deux livres préférés sont Martin Eden de Jack London et Bouvard et Pécuchet de Flaubert. Le premier parce qu'il aime les marins qui écrivent et le deuxième parce qu'il dit qu'il va finir par leur ressembler.
° Le blog de Philippe Benhamou.
° Le mot de l’éditeur :
Julien le héros du roman est un jeune homme en quête de réponses sur le sens de sa vie.
Il arrive des choses bizarres dans l’entourage de Madame Hiramabbi, la concierge de l’immeuble de la rue des Trois Frères. Julien, va, grâce à elle, aller de découvertes en découvertes, toutes plus surprenantes les unes que les autres. Madame Hiramabbi va lui faire rencontrer les étonnants locataires de ce vieil immeuble parisien et amener Julien à une véritable conversion du regard sur le monde et la vie.
Au cours d’un voyage initiatique, entre rêve et réalité, Julien va croiser un drôle de tapis volant, une sphère en or massif, un serpent qui se mord la queue, un aveugle et un paralytique, un opticien navigateur, une clef en ivoire et le chat Salomon qui a vu la vérité au fond d’un puits et qui lui raconte des histoires vieilles comme le monde.
° Le prologue du livre :
« J’avais emménagé peu après la mort de mon père. Bernard, l’ami qui m’avait prêté cet appartement pour me dépanner, m’avait dit que c’était provisoire, car l’immeuble vétuste devait être démoli. Les promoteurs attendaient la mort des derniers occupants pour commencer les travaux.
Seuls les trois premiers étages de cet immeuble qui en comptait six étaient habités. Les portes des autres appartements avaient été murées. Mon petit deux-pièces sans confort était au bout du palier du troisième. Pas d'ascenseur bien sûr, mais un escalier en bois que je pris l’habitude de monter et descendre en courant et en sautant les dernières marches
Je ne me suis pas rendu compte tout de suite que cet immeuble était particulier tant j'étais absorbé par mon emménagement et surtout à essayer de mettre de l’ordre dans ma vie qui n’avait aucun sens. Mes cours m’ennuyaient, je me sentais seul malgré de nombreuses amitiés qui comblaient ma solitude et je n’arrivais pas à retenir plus que quelques jours les filles qui partageaient ma vie. J’avais l’impression d’être perdu dans un monde toujours en mouvement, incapable que j’étais d’en percevoir l’unité.
Je ne me suis pas rendu compte tout de suite qu’en me prêtant cet appartement, Bernard me fit un autre cadeau, la rencontre avec Madame Hiramabbi, la concierge de l’immeuble de la rue des Trois Frères où j’ai habité pendant près d’un an ».
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