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Les francs-maçons réunionnais de la Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra reçoivent jusqu'à la fin de la semaine leur grand maître et son adjoint. Le numéro un de cette obédience qui compte parmi les plus discrètes, et n'est présente sur l'île que depuis six ans, révèle à cette occasion quelques spécificités de cette organisation mettant en avant sa démarche spirituelle.
Les dossiers qui paraissent régulièrement dans les magazines français sur la franc-maçonnerie font très rarement état de la Grande loge traditionnelle et symbolique Opéra (à cause du nom de la rue de Paris où elle a élu domicile à sa création en 1958). À la différence d'obédiences très engagées dans les questions sociales, comme par exemple le Grand Orient de France, régulièrement placées sous les feux médiatiques, la GLTSO cultive la discrétion. D'où l'intérêt de l'entretien accordé hier aux journalistes réunionnais par les plus hauts dignitaires de cet organisme qui regroupe près de 4 000 personnes en Suisse, en Belgique, dans plusieurs pays d'Afrique, bientôt en Italie, et surtout en France, dont 140 sur l'île, lesquels, "travaillent", selon la formule consacrée, au sein de trois loges.
Celles-ci ont pour nom la Règle d'Or, la Colonne d'Harmonie et le Chevalier de Saint-George. La première a été créée en 2000, les deux autres en 2004. Les membres de ces différentes loges ne se retrouvent que rarement, car leur fonctionnement est soumis à des règles différentes. Celles-ci dépendent du rite auquel chacune d'entre elles a choisi d'organiser le travail spirituel des maçons qui la composent. Ceux de la Règle d'Or travaillent au Rite écossais ancien et accepté qui est l'un des plus pratiqués dans la maçonnerie française. Le rite Émulation, assez peu usité car nécessitant une excellente mémoire, est suivi par les membres du Chevalier de Saint-George (du nom du premier homme mulâtre, né esclave à la Guadeloupe, à être reçu franc-maçon un peu avant la Révolution française). Quant à la Colonne d'Harmonie, elle réunit des maçons qui ont choisi le Rite écossais rectifié, qui revendique un héritage templier et "christique".
140 MEMBRES À LA RÉUNION
"La question de l'extériorisation traverse toute la maçonnerie et nous n'y échappons pas. Cependant, c'est vrai que nous cultivons la tradition de la discrétion. Si on parle de nous, tant mieux, Mais si on ne le fait pas, ce n'est pas grave. Ce qui est plus important pour nous, c'est la stabilité. Surtout dans un monde où tout est très mobile", explique Jean-Marc Pétillot, élu Grand Maître de la GLTSO pour trois ans, en 2004. "Il m'arrive assez souvent de participer à des manifestations suivies par un public profane (ndlr. c'est-à-dire non initié), comme des colloques sur des questions de société, où l'on me demande d'apporter un éclairage maçonnique mais, poursuit-il, j'estime qu'il n'est pas très important d'afficher son appartenance à la franc-maçonnerie vis-à-vis de ceux qui n'en sont pas. Ce qui l'est davantage, c'est de respecter les principes auxquels nous nous sommes engagés, dont le premier est de porter à l'extérieur du temple ce que nous avons travaillé à l'intérieur."
Guidés par Serge Langlet, chargé de mission de l'obédience pour La Réunion, Jean-Marc Pétillot (à droite) et Jean Dubar (à gauche), respectivement Grand Maître et adjoint de la Grande loge traditionnelle et symbolique Opéra, rencontrent durant toute la semaine les françs-maçons de leur obédience établis dans le département à travers différentes réunions. (photo Stéphane Laï-Yu)
Renaud Guiliani
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