Dans le cadre de l'année Calvin 2009 elle organise une opération - Exposition et colloque - du 16 octobre au 8 novembre 2009.
Au programme :
- une exposition sur la vie et le temps de Jean Calvin,
- un colloque universitaire qui aura lieu au temple vendredi et samedi 16 et 17 octobre 2009,
- une médaille commémorative en partenariat avec la Fédération protestante de France, la Société d'histoire du protestantisme français et l'Eglise réformée de France réalisée par Arthus-Bertrand
(pour la commander, vous pouvez nous contacter info@erf-saint-esprit.org),
- un concert le samedi 17 au soir ,
- un culte de louange et d'action de grâce le 18 octobre.
° L'exposition mettra l'accent sur les thèmes évoqués au cours du colloque : Jean Calvin et l'Europe, intégrisme et tolérance, religion et laïcité, Réforme et culture, protestantisme et postmodernité, l'affaire Servet, Réforme et musique, capitalisme et protestantisme, dimension internationale de la Réforme de Calvin.
Par ailleurs, des œuvres anciennes, des manuscrits et des estampes permettront de retracer l'influence de Calvin sur ses contemporains et sur les générations suivantes.
° Le colloque, aura lieu du vendredi 16 octobre à 14 h 00 au samedi 17 octobre à 18 h 30.
La soirée du vendredi sera publique. Les participations prévues sont les suivantes :
Bernard Cottret - "Calvin, son originalité parmi ses contemporains
Hubert Bost - "Calvin, les questions de la modernité au XVIème siècle"
Marianne Carbonnier-Burckard - "L'affaire Servet"
Valentine Zuber - "Les relectures de l'affaire Servet dans l'histoire"
Olivier Millet - "Calvin, la langue et la littérature française"
Jean-Daniel Candaux - "Le psaume chanté, le plus beau succès de Calvin"
Isabelle His - "La chanson spirituelle et ses variantes"
Jean-Paul Willaime - "Calvin et capitalisme : histoire et actualité d'un débat"
Laurent Gagnebin - "La confession des péchés de 1542, actualité d'une spiritualité"
Karel Blei - "La Réforme en Europe, sa dimension internationale et contemporaine"
Gyueung Su Park - "Calvin et l'Asie"
Au cours de la soirée publique du vendredi 16 octobre, Jean-Luc Mouton animera une
table ronde sur le thème "Calvin et la modernité" avec :
- Olivier Abel,
- François Boespflug,
- Alain Finkielkraut,
- Paul Thibault.
° Le concert aura lieu le samedi 17 octobre à 20 h 30.
Il sera donné par les deux ensembles vocaux Alcyone et Système 20, dirigés par Christine Morel et sera accompagné par un « théorbe » (immense luth). Il s'articulera sur un choix de musique française de l'époque de Calvin, chansons profanes, psaumes, chants spirituels, motets (un motet est un morceau musical construit sur le thème du psaume)
° Le lieu :
Eglise Réformée du Saint-Esprit
5, rue Roquépine
75008 Paris, France
Tel : 01 42 65 43 58
Fax : 01 42 65 43 57
- Le site de l'Eglise
réformée du Saint-Esprit
-Email général : info@erf-saint-esprit.org
Moyens d'accès
- Métro : St Augustin (lignes 9, 14), Miromesnil (lignes 9, 13)
- Bus : 22, 28, 32, 43, 80, 84, 94
- Parking : en face du n° 35 Bd Malesherbes
° Le monde de Calvin :
Le monde de Calvin par François Clavairoly.
Pourquoi célébrer le cinquième centenaire de la naissance de Calvin ? En quoi le réformateur français mérite-t-il que l'on interroge cette mémoire-là ? En quoi mieux connaître Calvin et son œuvre peut-il concerner le monde d'aujourd'hui ?
Calvin n'a pas inventé la Réforme. Lecteur de Luther, c'est chez lui qu'il a découvert les grands principes réformateurs - la grâce seule, la foi seule, l'Ecriture seule. Cependant, il a repensé ces thèmes dans un langage dynamique, pratique, populaire, pour les Français et la chrétienté du XVIe siècle. Homme de son temps, Calvin s'inscrit dans des limites que nous pouvons aujourd'hui mesurer. Il est aussi l'auteur d'une œuvre qui a contribué à fonder le monde moderne et qui reste une source d'inspiration vivante pour les Eglises et la spiritualité chrétienne.
Calvin réformateur ?
Réformer la religion elle-même. Avec la Réforme de Luther, le christianisme sort de la logique du sacrifice. Mais Calvin, à sa suite, a porté toute son attention aux conséquences de cette redéfinition du christianisme comme religion. Il a notamment redistribué, de manière conséquente et innovatrice, les rapports du sacré et du profane, qu'il s'agisse des sacrements, de l'art, de la vocation de chaque fidèle dans la société ou de l'éthique chrétienne.
- La cène comme repas, et non comme sacrifice (illustrations iconographiques faciles à trouver) ; version moderne : ouverture oecuménique de la cène comme repas du seigneur
- Non pas se détourner de ce monde-ci pour faire son salut dans l'autre, mais réaliser dans celui-ci sa vocation. version moderne : éthique de la responsabilité
- Valorisation du mariage et pacification chrétienne des relations interpersonnelles et sociales au moyen de la discipline du consistoire ; version moderne : à trouver par les communicants.
Avec Calvin, l'homme apprend que la religion elle-même est le domaine de la tentation par excellence, celle qui érige de fausses images de Dieu, et que la Bible invite les croyants à réviser constamment les produits de la culture religieuse, à cause de la transcendance de Dieu.
- Le christianisme calvinien comme entreprise systématique de « désenchantement » du monde? en tout cas comme démystification, au nom de la transcendance de Dieu, de toutes les idoles et superstitions. Version moderne : le christianisme réformé promoteur de modernité/de rupture avec les traditions (exemples dans des sociétés non -occidentales : être réformé en Corée ou en Amérique latine).
Réformer le christianisme, ensuite, c'est-à-dire l'Eglise elle-même. La structurer, en organiser les « ministères » en fonction des dons divins et des besoins humains,
- une conception dynamique et ouverte des charismes et des services dans l'Eglise (exemple de la pluralité non-hiérarchique des ministères dans les Eglises réformées) ;
lui reconnaître une identité assez forte pour qu'elle puisse porter l'Evangile quoi qu'il arrive, mais une architecture assez souple pour qu'elle puisse s'adapter à la diversité des temps et des lieux,
- adaptation des structures de l'Eglise et de son insertion dans les sociétés en fonction des contextes sociopolitiques (version moderne : exemples actuels selon les Etats) ; les réformés recueillent aujourd'hui avec reconnaissance un héritage à vocation œcuménique .
- version moderne : l'unité ecclésiale non comme uniformité, mais comme communion en Christ, et la recherche d'accords dans la différence au moyen de la discussion (exemples d'actualité : synodes, accords interecclésiaux, etc.).
Réformer les rapports de l'Eglise et de la société. A l'heure où la société - représentée par l'Etat - et la religion (les religions) sont forcées de redéfinir leurs rapports mutuels et leur distance respective l'une par rapport à l'autre, il n'est pas inutile d'interroger le modèle que Calvin s'est efforcé de mettre sur pied dans ce domaine, dans le laboratoire de Genève. De nombreux aspects en sont aujourd'hui dépassés, du fait de la sécularisation des sociétés occidentales comme de l'évolution des théologies. Mais Calvin était persuadé de la valeur propre de chaque sphère, de sa nécessaire autonomie, et de la souhaitable coopération des deux instances, distinctes, solidaires, complémentaires pour le fidèle, et non subordonnées l'une par rapport à l'autre.
Réformer ses appartenances. Calvin, le Picard, le Français, le juriste humaniste, est parti à l'âge de vingt-sept ans en exil et il a accompli son œuvre de réformateur dans un lieu qu'il n'appréciait que modérément. Par conviction, et par souci d'efficacité, il est devenu un étranger. Rapidement placé au centre d'un réseau international, qu'il fréquentait par ses lettres et par les innombrables visiteurs, auditeurs et étudiants affluant à Genève à cause de l'oeuvre qu'il y menait, il a fondé non pas une institution rivale de Rome, mais un réseau international de chrétiens partageant et parfois critiquant son message, et conscients, au-delà de leurs appartenances politique et linguistique, voire confessionnelle, de participer à un christianisme sans frontière.
Réformer la culture. Calvin a cherché à discerner ce qui, dans la culture de son temps- philosophie, musique et arts plastiques ou littérature -, pouvait être compatible avec la foi, et ce qui ne l'était pas. C'est un discernement que chaque fidèle entreprend aujourd'hui pour son compte ou avec d'autres, mais que le réformateur a conduit avec une intelligence aiguë de ce qui convient au culte chrétien comme de ce qui relève de l'autonomie du plaisir esthétique. Austère, Calvin ? Ecoutons les mises en musiques du Psautier huguenot, qu'il a promu, et interrogeons-nous sur l'essor de certains types d'art « profane » caractéristiques des pays imprégnés de civilisation réformée. Le calvinisme n'en est pas la cause, mais il a favorisé ce phénomène concomitant (exemples de la peinture hollandaise)
Décidément, Calvin vaut la peine que l'on s'intéresse à ce qu'il a tenté, en son temps, pour la foi chrétienne, pour la société et pour les hommes et les femmes avides de devenir meilleurs chrétiens, meilleurs citoyens, meilleurs représentants de l'humanité tout court.
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Dans son article 10, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose que : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi. »
Dans l'article 11, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose aussi que : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »
Ces deux articles ont valeur constitutionnelle car le préambule de la Constitution de la Ve République renvoie à la Déclaration de 1789.
La Constitution et les Lois de la République Française s'appliquent sur l'ensemble du territoire national et s'imposent à tout règlement associatif particulier qui restreindrait cette liberté fondamentale et Constitutionnelle de quelque façon que ce soit.
Jean-Laurent Turbet
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