Oma Bongo, le chef de l'état gabonais, a été initié en France, à Angoulême. C'est ce que révèle le quotidien La Charente Libre.
C'est le 9 octobre 1965 que celui qui s'appelait encore Albert-Bertrand Bongo est admis à "voir la Lumière" au sein d'une loge du Grand Orient de France dans le temple de la place Jean Faure à Angoulême.
Il vient de Libreville et est alors un haut fonctionnaire gabonais totalement inconnu en Europe, directeur de cabinet du président de la jeune république du Gabon, Léon MBA. Il fut ensuite vice-président et bras-droit de Léon Mba, avant de lui succéder après sa mort en 1967
Commencera alors le rêgne, il faut le dire sans partage, de Bongo sur le Gabon.
Car le jeune trentenaire va rapidement prendre du galon. Il va changer de prénom en même temps que de religion (de catholique il devient musulman) et deviendra Omar Bongo. La conversion "pétrolière" de Bongo à l'Islam en 1973 est en effet dû à l'entrée du Gabon dans le club fermé des producteurs de pétrole, en grande majorité musulmans.
Musulman ou franc-maçon, décidément, Omar ne perd jamais son sens des affaires.
C'est à l'initiative d'un Angoumoisin, Pierre Bussac, lui-même franc-maçon, très introduit à l'époque dans les hautes sphères de l'Etat français et en particulier dans l'administration coloniale que Bongo devient franc-maçon.
Pierre Bussac a côtoyé tous les chefs d'Etat et noué des contacts avec les élites du continent noir. Dans les années 60, la franc-maçonnerie avait déjà fait souche dans tous les grands pays africains. Mais pas au Gabon. C'est donc lui qui a proposé au jeune Bongo d'être initié à Angoulême.
Dans sa maison de la rue Montmoreau, à Angoulême, où il vit toujours, Pierre Bussac, figure de la gauche locale, confirme l'anecdote à La Charente Libre. Et ajoute même que Bongo ne fut pas le seul Gabonais initié à son initiative. D'autres Africains profanes sont aussi devenus maçons à en Charente dont un futur président du Sénat, un futur ministre de l'Education nationale et un ministre de l'Agriculture.
La franc-maçonnerie gabonaise, aujourd'hui très puissante, a donc trouvé son point d'ancrage en Charente. De retour au Gabon, Bongo - qui n'a plus jamais remis les pieds place Jean-Faure - a créé une obédience proprement locale.
En effet, très rapidement Bongo quitte le Grand Orient de France pour rejoindre la Grande Loge Nationale Française qui a su tisser en Afrique un puissant réseau relationnel mêlant élites politique, économique et financière...
C'est sous l'égide de la GLNF que Bongo créer sa propre obédience maçonnique, la Grande Loge du Gabon. Comme il sait si bien le faire en politique, Bongo a maintenant une obédience maçonnique qui lui est dévouée et qu'il dirige d'une main de fer. Son modèle est plus la Franc-Maçonnerie impériale de Napoléon Bonaparte que celle que nous connaissons en France aujourd'hui.
Il existe de nos jours au Gabon la Grande Loge du Gabon, dans l'orbite de la GNLF, la Grande Loge Symbolique du Gabon, dans la mouvance de la Grande Loge de France et aussi un Grand Rite équatorial gabonais (GRE), fusion des loges du GODF et le la GLDF d'avant l'Indépendance.
Note complémentaire du 19 juin 2009 :
Le passage à l'Orient Eternel du frère Omar Bongo est annoncé officiellement le 8 juin 2009 par le Premier ministre gabonais Jean Eyéghé Ndong. Il est inhumé le 18 juin 2009 à Franceville, capitale du Haut-Ogooué.
Pour aller plus loin :
° "Comment les francs-maçons tiennent l'Afrique", enquête de l'Express, sur ce site.
° Omar Bongo, sur Wikipedia.
° L'article de la Charente Libre.
° "Omar Bongo, le frère charento-africain", l'Express du 4/02/2009
Attention ! Cet article, comme tous les articles du "Bloc-Notes de Jean-Laurent sur les Spiritualités", (http://www.jlturbet.net/) est écrit en mon nom personnel.
Je ne parle ni au nom d'une association, ni d'un parti, ni d'une loge, ni d'une obédience maçonnique.
Mes propos n'engagent que moi et non pas l'une ou l'autre de ces associations.
Je ne suis en aucune façon habilité à écrire au nom d'une association, d'un parti, d'une loge, d'une obédience maçonnique. Tout ceci pour que cela soit bien clair, qu'il n'y ait aucune ambiguïté de quelque nature que ce soit.
Quelles que soient mes responsabilités - ou non - présentes ou futures dans une organisation, les propos tenus dans cet article comme dans tous les articles de ce Bloc-Notes, sont exclusivement des opinions personnelles qui n'engagent que moi.
Je rappelle simplement que la liberté d’expression est en France un droit Constitutionnel, quelle que soit notre appartenance à une association de quelque nature que ce soit.
Dans son article 10, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose que : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi. »
Dans l'article 11, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose aussi que : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »
Ces deux articles ont valeur constitutionnelle car le préambule de la Constitution de la Ve République renvoie à la Déclaration de 1789.
La Constitution et les Lois de la République Française s'appliquent sur l'ensemble du territoire national et s'imposent à tout règlement associatif particulier qui restreindrait cette liberté fondamentale et Constitutionnelle de quelque façon que ce soit.
Jean-Laurent Turbet
Commenter cet article