L'écrivain Michel del Castillo vient de publier un livre sur le dictateur espagnol intitulé "Le temps de Franco".
Pour n'est besoin ici de rappeler les crimes du franquisme en Espagne. Cette dictature ignoble qui ne prit fin qu'en 1977 après l'abolition des lois franquistes deux ans après la mort du dictateur (20 novembre 1975).
A partir de 1937, le Movimiento National, qui regroupe tous les partis et groupuscules d'extrême-droite comme la Phalange, devient le seul parti politique autorisé. Le catholicisme devient religion d'Etat. On peut d'ailleurs parler en Espagne de National-Catholicisme, tant les liens entre l'église catholique espagnole et le régime dictatorial sont puissants.
Le bilan du franquisme c'est des dizaines de milliers de morts et de disparus. Une société mise au pas, en coupe règlée. Il en reste d'ailleurs des séquelles aujourd'hui avec le projet de loi socialiste sur les disparus et les fosses communes qui indigne aussi bien l'église catholique que la droite du Parti Populaire. Redonner dignité et honorer les morts républiacains, s'en est trop pour ces deux organisation qui n'en ont pas encore fini avec leur franquisme mental.
Pas étonnant alors que la Franc-Maçonnerie ait été interdite dans les territoires progressivement occupés par les armées franquistes puis sur tout le territoire espagnol après la victoire finale des sbires du Caudillo.
Franco, en bon catholique, a toujours condamné la Franc-Maçonnerie, elle-même vilipendée par l'Eglise catholique espagnole.
Jusque là rien que de normal.
Ce qu'on apprend dans le livre de Michel del Castillo, c'est que Franco avait une raison personnelle d'en vouloir à la Franc-Maçonnerie.
En effet, son père, amiral dans la flotte espagnole était franc-maçon. Celui-ci, bon vivant et quelque peu coureur de jupons a abandonné sa bigote d'épouse et ses quatre enfants pour s'installer à Madrid avec une autre femme.
Franco, qui était particulièrement rancunier, ne lui pardonnera jamais. Alors que le père a maintenu avec ses autres enfants des relations normales, rien de tel avec le jeune Francisco. Il faut dire que le père avait une très mauvaise opinion de son fils. Son père le considérait même comme le plus stupide de ses enfants.
C'est pourquoi Franco, particulièrement conservateur et bigot, fera toujours le lien entre son père et son appartenance maçonnique. Son père étant franc-maçon, le dictateur en conclua que "la franc-maçonnerie était le mal absolu qui a ruiné l'Espagne, ruiné la famille, qui ruine l'honneur", rapporte Michel Del Castillo.
En réaction à un père bon vivant et franc-maçon qui le tenait en piètre estime, Franco devint un bigot, calotin de la pire espèce, un être acariâtre et atrabilaire, rancunier, méchant et sournois. Bref un dictateur qui fit endurer les pires tourments à son peuple au nom de la religion, de la foi et de la morale chrétienne.
Ah famille quand tu nous tiens....
° Le livre :
°"Le temps de Franco", de Michel del Castillo, Fayard, 2008.
Attention ! Cet article, comme tous les articles du "Bloc-Notes de Jean-Laurent sur les Spiritualités", (http://www.jlturbet.net/) est écrit en mon nom personnel.
Je ne parle ni au nom d'une association, ni d'un parti, ni d'une loge, ni d'une obédience maçonnique.
Mes propos n'engagent que moi et non pas l'une ou l'autre de ces associations.
Je ne suis en aucune façon habilité à écrire au nom d'une association, d'un parti, d'une loge, d'une obédience maçonnique. Tout ceci pour que cela soit bien clair, qu'il n'y ait aucune ambiguïté de quelque nature que ce soit.
Quelles que soient mes responsabilités - ou non - présentes ou futures dans une organisation, les propos tenus dans cet article comme dans tous les articles de ce Bloc-Notes, sont exclusivement des opinions personnelles qui n'engagent que moi.
Je rappelle simplement que la liberté d’expression est en France un droit Constitutionnel, quelle que soit notre appartenance à une association de quelque nature que ce soit.
Dans son article 10, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose que : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi. »
Dans l'article 11, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose aussi que : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »
Ces deux articles ont valeur constitutionnelle car le préambule de la Constitution de la Ve République renvoie à la Déclaration de 1789.
La Constitution et les Lois de la République Française s'appliquent sur l'ensemble du territoire national et s'imposent à tout règlement associatif particulier qui restreindrait cette liberté fondamentale et Constitutionnelle de quelque façon que ce soit.
Jean-Laurent Turbet
Commenter cet article