Libération revient sur la déclaration antisémite prononcée par le président vénézuélien, Hugo Chavez, le 24 décembre dernier. Il avait notamment identifié les « maîtres du monde » : « Les descendants de ceux qui ont crucifié le Christ. ».
Le quotidien note l’inquiétude de la communauté juive de Caracas. « Dans ses mots convergent deux arguments centraux de l’antisémitisme, celle qui accuse les juifs d’avoir tué Jésus, et celle qui les associe avec les richesses », a déclaré le centre Simon Wiesenthal, qui réclame des « excuses publiques ».
Hugo Chavez a vilipendé le 24 décembre dernier: "Les descendants de ceux qui ont crucifié le Christ.» Cette «minorité s'est emparée des richesses du monde".
Ce qu'en dit Libération : "La veille de Noël, Hugo Chávez visite un centre d'hébergement et de réinsertion de personnes sans domicile fixe à Miranda, dans l'Etat de Zulia. Il discute avec la directrice et les personnes qui vivent là, se lance dans des diatribes habituelles contre «l'impérialisme» et célèbre «Jésus, le commandant des commandants des peuples, Jésus le justicier (...), le Christ révolutionnaire, le Christ socialiste». «Plus que jamais, le Christ nous manque (...), mais il se trouve qu'une minorité, les descendants de ceux qui ont crucifié le Christ (...) s'est emparée des richesses du monde [...] et a concentré ces richesses entre quelques mains.»
Dans les années 90, Hugo Chávez a longtemps été conseillé et inspiré par Norberto Ceresole, notamment sur le thème favori du président vénézuélien, les liens entre Armée, Caudillo, Peuple, titre d'un livre de cet «idéologue» argentin qui avait déjà été conseiller de la dictature militaire nationaliste «de gauche» péruvienne de Juan Velazco Alvarado, entre 1968 et 1975. Norberto Ceresole est un révisionniste affiché qui disait de lui-même, avant sa mort, en 2003 : «Je ne suis bien sûr ni antisémite ni nazi (...), je fais juste partie d'un révisionnisme qui veut démontrer qu'une partie importante du récit de la déportation et de la mort des juifs sous le système nazi a été arrangée en forme de mythe.» Après la tentative de coup d'Etat du lieutenant-colonel Hugo Chávez en 1992, Norberto Ceresole avait été expulsé du pays. Chávez l'avait rappelé à ses côtés en 1998, juste après son élection, avant de s'en séparer un an plus tard."
Par ailleurs, Hugo Chávez sera aussi un des premiers chefs d'Etat à recevoir - «début 2006» - le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, qui avait appelé à «rayer Israël de la carte».
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