La Grande Loge de France (GLDF) a deux loges installées en Israël, l'une (Bereshit) à Jérusalem, et l'autre (Hermon 527) à Tel Aviv.
Ces deux loges font partie du Congrès Île de France/ Outre-Mer/ Orients éloignés (IDF/OM/OE), l’une des sept régions de la Grande Loge de France.
Cela faisait plusieurs années que ces ateliers n'avaient pas reçus de visite officielle.
C'est dire l'émotion qui a marqué la visite de ces deux ateliers, organisée les jeudi 26 et vendredi 27 février 2015.
Jean-Raphael NOTTON, président du Congrès IDF/OM/OE, accompagné de Michel FAGEBAUM, Hospitalier du Congrès, ont rejoint á Jérusalem Marcel BELMAIN, Conseiller Fédéral de la Grande Loge de France, inspecteur de ces loges.
C'est dans le temple de la Grande Loge de France, à Jérusalem, que s'étaient réunis pour l’occasion, jeudi 26 février au soir, les frères des deux loges.
Jean-Raphael Notton leurs déclara l'attachement de la Grande Loge à ces ateliers, dans une terre si chargée d'histoire et de tradition.
Ce fut également l’occasion pour lui de transmettre aux membres de ces ateliers d’Israël le salut très fraternel de Marc HENRY, Grand Maître de la Grande Loge de France, qui vient de participer au diner du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (CRIF).
Mais cette visite a aussi permis d’aborder l'actualité tragique de ces dernières semaines.
C'était en effet la première visite en Israël de responsables d'obédiences maçonniques françaises depuis les grandes manifestations organisées en France le 11 janvier 2015, qui ont rassemblées plus de 4 millions de personnes.
« Plus que jamais nous devons être des artisans de la tolérance et du respect mutuel, et lutter sans répit et sans réserve contre toute forme de xénophobie, de racisme et d'antisémitisme » a déclaré Jean-Raphael Notton aux frères présents.
Il a également fait part aux frères présents des sentiments d'immense tristesse, d'incompréhension, mais aussi de solidarité sans faille, qui ont été partagés par les frères de la Grande Loge de France, après les attentats contre le journal Charlie Hebdo, à Montrouge et à Paris contre le magasin Hypercacher de la porte de Vincennes des 7, 8 et 9 janvier 2015.
Cette visite á également été l'occasion de nombreux contacts pour échanger de l'actualité récente et de la vie de ces ateliers et de ceux qui les composent.
Elle a été marquée par un moment hautement symbolique de recueillement au cimetière de Jérusalem, sur les tombes Yohan Cohen, 20 ans, Philippe Braham, 45 ans, Francois-Michel Saada, 64 ans, et Yoav Hattab, 21 ans, les quatre victimes du terrorisme qui ont perdu la vie à l'Hypercacher le 9 janvier 2015.
Jean-Raphael Notton, entouré de Marcel Belmain (à gauche) et de Michel Fagebaum (à droite). Recueillement.
L'antisémitisme a toujours été non seulement étranger mais toujours combattu par la tradition maçonnique écossaise.
Sans remonter jusqu'aux origines du Rite Ecossais Ancien et Accepté à Charleston aux Etats-Unis nous pouvons parler des frères Moïse Cohen, Isaac Long, Abraham Alexander....qui firent le lien entre Etienne Morin, Henry Andrew Franken et les fondateurs du 1er Suprême Conseil des Etats-Unis.
Rappelons aussi la liste des Gentlemen de Charleston, les fondateurs du 1er Suprême Conseil créé le 31 mai 1801 : John Mitchell, Barend Moses Spitzer, Frederic Dalcho, Alexandre de Grasse-Tilly, Jean-Baptiste de La Hogue, Thomas Bartholomeus Bowen, Emmanuel de la Motta, Isaac Auld, Israël de Lieben, Moses Clara Levy et James Moultrie. Les frères de confession israélite furent dès l'origine une composante importante de la franc-maçonnerie de Rite Ecossais Ancien et Accepté.
En France, la figure tutélaire est bien celle d'Adolphe Crémieux, qui fut l'un des Souverains Grands Commandeurs du Suprême Conseil de France les plus importants.
Voici ce qu'en disait en juin 1998 notre frère Jacky Franklin, dans une émission sur France Culture intitulée "Juif et Franc-Maçon", au micro de Bernard Platon :
"B.P. : A l’appui de ce que nous venons de dire, pouvez-vous nous donner un exemple concret de synthèse entre juif et Franc-Maçon ?
J.F. : Je parlerai d’Adolphe Isaac Crémieux (1796-1880)
Adolphe Crémieux excella dans les trois dimensions de son être : Français, juif, franc-maçon.
1) En tant que français : Avocat au barreau de Nîmes, puis à la Cour de Cassation, il fut élu député à Chinon en 1842 et à Paris en 1869. Là, il s’effacera devant celui qui a été son secrétaire, le jeune Gambetta. Il fut Ministre de la Justice en 1848 et en 1870. Il participera à la rédaction des constitutions de la 3ème République et finira sénateur à vie.
2) En tant que juif : Dès 1840, il se rend auprès de Mehemet Ali pour y intercéder en faveur de juifs accusés de meurtre rituel (un mouvement de soutien s’était développé dans toute l’Europe, ce qui prouve que les juifs émancipés n’avaient pas peur d’affirmer leur judaïté).
Moi qui suis juif pied-noir, il m’est agréable de rappeler qu’en 1870, Crémieux publie un décret qui déclare citoyens français les israélites indigènes du département de l’Algérie.
3) En tant que maçon Il est élu à la tête du Suprême Conseil de France. Comme politique et franc-maçon, son action n’a toujours eu qu’un seul but : harmonie et pacification. C’est lui qui réunira en 1875, à Lausanne, une assemblée des Suprêmes Conseils, pour harmoniser le Rite Ecossais Ancien et Accepté avec les "légitimes exigences de la civilisation moderne".
Véritable acte fondateur de la franc-maçonnerie moderne, cette déclaration de l’assemblée de Lausanne proclame "l’existence d’un Principe Créateur".
A la fois français, juif et franc-maçon, Adolphe Crémieux a joué un rôle déterminant dans ses trois appartenances communautaires, vécues non comme étrangères l’une à l’autre, mais complémentaires.
En travaillant sans cesse à "l’amélioration constante de la condition humaine, tant sur le plan spirituel et intellectuel que sur le plan matériel", il a pleinement accompli sa mission tendant à réaliser une promesse d’harmonie, qui est aussi une promesse de sens, à l’aube de ce troisième millénaire".
Plus près de nous, pour celles et ceux qui ne le sauraient pas, la loge l'Abbé Grégoire N° 676 de la Grande Loge de France a été créée en 1938 par des frères qui étaient pour beaucoup de confession juive afin de lutter contre l'antisémitisme et contre les régimes nazi en allemagne et fasciste en Italie.
Ces frères avaient choisi le titre distinctif l'Abbé Grégoire en hommage au conventionnel, à l'émancipateur, à celui qui a toujours défendu les droits des opprimés et notamment durant cette période les droits des juifs, des protestants et des noirs. Rappelons que c'est son ami Adolphe Crémieux qui prononça l'éloge funèbre de l'abbé Grégoire lors de son enterrement...
Les frères de l'Abbé Grégoire de la Grande Loge de France aujourd'hui, se veulent toujours aujourd'hui des combattants acharnés et résolus de l'antisémitisme.
Bien entendu nous sommes tous à leurs côtés pour combattre ce mal absolu.
Franc-Maçonnerie en Grande Loge De France
Lire la suite... Des hommes, des femmes appartenant aux forces de l'ordre ; des hommes, des femmes défenseurs de la liberté d'expression et de la liberté de la presse ; ont payé de leur vie leu...
Le site de la Grande Loge de France
Le site des loges de la GLDF en Israël.
Michel Meley, pdt du DH, Catherine Jeannin-Naltet, GM de la GLFF, Marc Henry GM de la GLDF, François Padovani GM de la GLMF Toutes les obédiences maçonniques (ou presque) avaient appelé leurs ...
La Grande Manifestation du 11 janvier 2015.
L'Abbé Grégoire La Loge & l'Abbé Grégoire & N°676 de la Grande Loge de France organise une conférence publique le mardi 2 décembre à 19 heures 30 dans le Grand-Temple Pierre Brossolette sur...
La Loge "l'abbé Grégoire" de la GLDF.
Juifs et francs-maçons en Europe (1723-1939)
Voici enfin réédité le maître-livre de Jacob Katz sur les relations entre franc-maçonnerie et judaïsme européens, depuis le siècle des Lumières jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Une his...
Une référence. Le livre de Jacob Katz.
Attention ! Cet article, comme tous les articles du "Bloc-Notes de Jean-Laurent sur les Spiritualités", (http://www.jlturbet.net/) est écrit en mon nom personnel.
Je ne parle ni au nom d'une association, ni d'un parti, ni d'une loge, ni d'une obédience maçonnique.
Mes propos n'engagent que moi et non pas l'une ou l'autre de ces associations.
Je ne suis en aucune façon habilité à écrire au nom d'une association, d'un parti, d'une loge, d'une obédience maçonnique. Tout ceci pour que cela soit bien clair, qu'il n'y ait aucune ambiguïté de quelque nature que ce soit.
Quelles que soient mes responsabilités - ou non - présentes ou futures dans une organisation, les propos tenus dans cet article comme dans tous les articles de ce Bloc-Notes, sont exclusivement des opinions personnelles qui n'engagent que moi.
Je rappelle simplement que la liberté d’expression est en France un droit Constitutionnel, quelle que soit notre appartenance à une association de quelque nature que ce soit.
Dans son article 10, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose que : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi. »
Dans l'article 11, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose aussi que : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »
Ces deux articles ont valeur constitutionnelle car le préambule de la Constitution de la Ve République renvoie à la Déclaration de 1789.
La Constitution et les Lois de la République Française s'appliquent sur l'ensemble du territoire national et s'imposent à tout règlement associatif particulier qui restreindrait cette liberté fondamentale et Constitutionnelle de quelque façon que ce soit.
Jean-Laurent Turbet
Commenter cet article