Un grand rassemblement est en train de s'organiser contre le terrorisme et la barbarie après la tragédie qui a touché Charlie Hebdo.
Pour nos valeurs et ce qui nous constitue.
Ce grand rassemblement est prévu à Paris dimanche 11 janvier à 15 heures place de la République.
A l'heure où j'écris ces lignes je ne sais pas ce que décideront les obédiences maçonniques françaises.
Je sais simplement que l'émotion est grande chez les franc-maçonnes et les francs-maçons français.
En tout état de cause, la présence des francs-maçons - en tant que tels - est absolument obligatoire dans ce grand rassemblement d'Union Nationale contre le fanatisme et la barbarie.
Ce sont nos valeurs fondamentales, le socle républicain de notre vivre ensemble qui ont été attaqués.
Il ne s'agit là ni de politique ni de religion mais simplement de ce qui fonde notre engagement, nos valeurs, notre spiritualité.
J'aurais pu citer des dizaines de textes de maçons célèbres.
Voici juste quelques lignes d'Henri Tort-Nouguès, alors Grand-Maître de la Grande Loge de France, en 1984, dans un article intitulé « Règle et principes de la Franc-Maçonnerie Traditionnelle ».
Ces mots résonnent évidemment à nos oreilles aujourd'hui.
« La franc-maçonnerie, en tant qu'institution, a non seulement le droit mais le devoir d'intervenir dans la vie publique lorsque des fanatismes de toutes sortes, des systèmes totalitaires, en menacent l'existence même, détruisent les colonnes de ses temples, persécutent et assassinent les francs-maçons eux-mêmes comme elle l'a fait dans un passé récent, comme elle le ferait encore contre tout système totalitaire qui interdirait la franc-maçonnerie et persécuterait les francs-maçons ».
Deux de nos frères, l'un membre du Grand Orient de France et l'autre membre de la Fédération du Droit Humain sont morts dans l'attentat, avec leurs amis de Charlie Hebdo. Partageant le même idéal de liberté.
L'une de nos soeurs, membre de la Grande Loge Féminine de France, a elle, perdu son mari dans l'attentat.
Gémissons, gémissons, gémissons.
Mais Henri Tort-Nouguès conclut fort justement : « Le franc-maçon n'appartient pas à un ordre qui se veut uniquement et seulement contemplatif mais il veut être un homme d'action, un bâtisseur, et dans le cadre de la cité et de la société où il vit un homme responsable qui s'efforce de traduire son idéal dans ses actes ».
Alors, quelless que soient les positions des obédiences (que je diffuserai immédiatement dès qu'elles me parviendront), c'est bien avec mon cordon de maître maçon, en tant que citoyen mais également en tant que membre de notre Ordre, que je serai présent place de la République dimanche.
Parce que l'essentiel a été touché au cœur.
Jean-Laurent Turbet
Attention ! Cet article, comme tous les articles du "Bloc-Notes de Jean-Laurent sur les Spiritualités", (http://www.jlturbet.net/) est écrit en mon nom personnel.
Je ne parle ni au nom d'une association, ni d'un parti, ni d'une loge, ni d'une obédience maçonnique.
Mes propos n'engagent que moi et non pas l'une ou l'autre de ces associations.
Je ne suis en aucune façon habilité à écrire au nom d'une association, d'un parti, d'une loge, d'une obédience maçonnique. Tout ceci pour que cela soit bien clair, qu'il n'y ait aucune ambiguïté de quelque nature que ce soit.
Quelles que soient mes responsabilités - ou non - présentes ou futures dans une organisation, les propos tenus dans cet article comme dans tous les articles de ce Bloc-Notes, sont exclusivement des opinions personnelles qui n'engagent que moi.
Je rappelle simplement que la liberté d’expression est en France un droit Constitutionnel, quelle que soit notre appartenance à une association de quelque nature que ce soit.
Dans son article 10, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose que : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi. »
Dans l'article 11, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose aussi que : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »
Ces deux articles ont valeur constitutionnelle car le préambule de la Constitution de la Ve République renvoie à la Déclaration de 1789.
La Constitution et les Lois de la République Française s'appliquent sur l'ensemble du territoire national et s'imposent à tout règlement associatif particulier qui restreindrait cette liberté fondamentale et Constitutionnelle de quelque façon que ce soit.
Jean-Laurent Turbet
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